Un nid-de-poule sur la rue Saint-Paul à Montréal. Une partie du nouveau code du bâtiment du Canada prévoit l'utilisation de nouveaux matériaux pour les rues afin de prévenir les dégâts causés par les inondations. (Ryan Remiorz/La Presse Canadienne)

Comment le nouveau code du bâtiment canadien sera-t-il très bientôt adapté aux changements climatiques?

La réécriture du nouveau Code du bâtiment du Canada est sur les planches à dessin d’une série de spécialistes depuis trois ans, et les nouvelles règles très strictes entreront en vigueur progressivement à partir de cette année.

Ce code doit être mis à jour pour résister aux pressions des incendies, des inondations et des tempêtes de vent qui deviendront de plus en plus fréquentes parce que le Canada se réchauffe maintenant (c’est un fait scientifique) deux fois plus rapidement que le reste de la planète, selon un rapport du ministère canadien de l’Environnement publié la semaine dernière.

Selon une note d’information préparée pour le sous-ministre de l’Infrastructure en 2018 et à laquelle CBC News a eu accès en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, certaines des nouvelles règles de construction à l’ère des changements climatiques sont presque prêtes, tandis que d’autres en sont encore à l’étape de la planification.

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Des changements au code introduits progressivement

De nouvelles directives pour la certification de la résistance des toitures aux intempéries extrêmes sont prévues pour 2020.

Quant à de nouvelles spécifications visant à optimiser les mélanges de béton pour la chaussée afin d’atténuer les problèmes de nid-de-poule, la Ville de Montréal devrait par exemple s’attendre à devoir les mettre en place en 2021 à la suite des essais sur le terrain.

Pour ce qui est de nouvelles règles de conception structurale pour les bâtiments afin de tenir compte des forts vents associés aux changements climatiques, elles ne devraient être prêtes à être adoptées qu’en 2025. Par contre, de nouvelles normes pour la protection des sous-sols contre les inondations devraient être finalisées d’ici la fin de cette année.

Un Canadien en 2017 regarde le feu s’approcher de sa maison. Les feux de forêt plus fréquents sont l’un des phénomènes que l’on associe au réchauffement climatique. Crédit photo : David McNew/Getty Images

Une révision qui tient compte du lieu géographique

Selon Infrastructure Canada, les gouvernements provinciaux et territoriaux auront le dernier mot quant à l’application des nouvelles réglementations du Code national du bâtiment. Le Conseil national de recherches du Canada (CRNC), qui participe au travail de révision, affirme que les règles de construction peuvent être ajustées en fonction des particularités climatiques au pays.

Le CNRC a procédé à partir de 2017 à la mise à jour de données météorologiques de 660 emplacements humains au Canada.

Un consultant du Conseil national de recherches du Canada a travaillé de concert avec le Service météorologique d’Environnement Canada, ainsi qu’avec les fonctionnaires du ministère de l’Environnement et du Changement climatique, pour trouver des informations sur l’impact sur les bâtiments et routes d’une hausse moyenne des températures allant de 0,5 à 5 degrés Celsius.

Dans le Nord, la fonte du pergélisol et l’érosion côtière dues à l’élévation du niveau de la mer sont déjà des défis majeurs. Plus au Sud, des chutes de neige plus abondantes, des tempêtes plus fréquentes et avec des vents plus forts ainsi que des scénarios de précipitations inhabituelles créent de nouveaux problèmes pour les bâtiments, les routes et les ponts.

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Les plus récentes catastrophes climatiques canadiennes guident la révision du code

En 2016, les feux de forêt à Fort McMurray, en Alberta, ont entraîné le déplacement de 90 000 personnes, détruit 2400 résidences et autres bâtiments, en plus de perturber l’économie locale. Avec des pertes assurées d’environ 3,5 milliards de dollars, cette catastrophe naturelle est la plus coûteuse de l’histoire du Canada.

En 2017, la Colombie-Britannique a connu la pire saison de feux de forêt jamais répertoriée dans cette province. Durant l’été 2017, 1105 feux de forêt ont rasé environ 10 114 kilomètres carrés de la Colombie-Britannique. Plus de 45 000 personnes ont été évacuées en raison des feux. De longues vagues de chaleur ont frappé la Colombie-Britannique en juillet 2009 et le Québec en juillet 2010. Les responsables de la santé publique ont estimé à 156 et 280 respectivement le nombre de décès provoqués par cette chaleur.

D’ici la fin du 21e siècle, certaines études au pays estiment que les journées pendant lesquelles le mercure dépassera les 30 degrés Celsius pourraient tripler ou même quadrupler. Certaines villes des régions au sud des Prairies canadiennes pourraient enregistrer des étés similaires à ceux que le Texas, au sud des États-Unis, connaît en ce moment.

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Image satellite des Grands Lacs Photo : NASA/Goddard Space Flight Center

RCI avec les informations de Chris Arsenault de CBC News et la contribution de La Presse Canadienne et de Radio-Canada

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Catégories : Économie, Environnement et vie animale
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