Après des négociations houleuses, le gouvernement fédéral est finalement parvenu à une entente avec les provinces et les territoires, en ce qui a trait aux fonds de gestion d’une éventuelle seconde vague de la pandémie au pays. Ces fonds ont largement dépassé l’offre initiale d’Ottawa qui était de 14 milliards de dollars. Crédit : Istock

Entente nationale : 20 milliards pour contrer une éventuelle 2e vague de COVID-19

Le gouvernement fédéral aura ainsi dépassé son offre initiale de près de 6 milliards de dollars dans l’entente conclue alors que le déficit budgétaire commence à semer des inquiétudes au Canada.

Ce déficit est estimé à 343 milliards de dollars cette année, soit le plus haut niveau historique. Les programmes fédéraux continuent d’être généreux, malgré la réticence des Canadiens qui pensent à 60 % qu’il est temps que le gouvernement fédéral réduise ses dépenses, alors que 21 % proposent plutôt une augmentation des impôts. (source : sondage Léger cité par Radio-Canada)

Avec l’entente de près de 20 milliards de dollars que le gouvernement fédéral vient de conclure avec les provinces et territoires du Canada, Ottawa veut rouvrir l’économie de façon sécuritaire.

Les économistes ont toujours soutenu que les différents programmes gouvernementaux, que ce soit le soutien direct aux Canadiens (Prestation canadienne d’urgence (PCU)), les subventions aux entreprises et l’entente actuelle avec les provinces et territoires, sont un moyen de « soutenir artificiellement l’économie » en période de crise, comme c’est le cas partout ailleurs en occident.

L’annonce du pacte assorti d’un transfert de fonds plus substantiel entre le fédéral, les provinces et les territoires, faite jeudi, cible plusieurs domaines prioritaires :

– achat des équipements de protection;
– paiement des frais de garde d’enfants pour les parents qui retournent au travail;
– financement des municipalités et du transport en commun;
– mise en place d’un congé de maladie pancanadien;
– soutien des plus vulnérables, comme les aînés en CHSLD.

Justin Trudeau a dit avoir ciblé ces éléments parce qu’ils sont « essentiels à une réouverture sécuritaire ».

« Les Canadiens doivent avoir les mêmes outils, la même confiance, pour faire face à une potentielle deuxième vague », a-t-il affirmé.

« Ce sera aux provinces d’expliquer et de dire, selon les critères qu’on a établis, comment [elles] vont dépenser cet argent-là, pour que les citoyens sachent qu’on est là pour les aider tous ensemble. » – Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Réactions favorables

Le Québec et l’Ontario, les deux provinces canadiennes les plus durement touchées par la pandémie, ont réagi positivement à cette annonce.

Doug Ford, le premier ministre de l’Ontario qui à elle seule recevra plus du tiers de la somme, a souligné qu’il s’agit de l’aboutissement d’efforts collectifs et que les gouvernements ont mis leurs différends de côté pour conclure une attente qui répond aux attentes de tous.

Il a salué le leadership du premier ministre Trudeau dans ce dossier, soulignant qu’il a été à la hauteur de la situation.

Malgré les difficultés qui ont entouré les négociations, le premier ministre du Québec, François Legault, s’est dit « très content » et « satisfait » du fait qu’Ottawa ait fait d’importantes concessions aux provinces qui ont fait bloc autour de Scot Moe, le premier ministre de la Saskatchewan, qui préside le Conseil de la fédération.

« On a la preuve que quand les premiers ministres des provinces sont solidaires, on est capables d’obtenir des gains », a dit M. Legault, qui a hâte à la prochaine étape qui consistera à négocier les transferts fédéraux en santé. Ceux-ci ont chuté de 50 % à 20 % des coûts admissibles au cours des dernières années, constate Radio-Canada.

Le président de la Fédération canadienne des municipalités a aussi réagi à cette entente. Il a notamment souligné qu’il s’agit « d’une annonce importante qui semble prometteuse ».

« Nous sommes impatients de connaître les détails de l’entente, et nous sommes optimistes de connaître l’ampleur de la crise financière à laquelle les municipalités sont confrontées durant cette pandémie. Cela signifie que les fonds d’urgence doivent être clairement identifiés et parvenir rapidement aux municipalités qui sont aux premières lignes afin qu’elles puissent maintenir les services et se préparer à mener la reprise économique au Canada », a affirmé Bill Karsten, dans un communiqué.
Avec des informations du gouvernement fédéral, de la Fédération des municipalités du Québec et Radio-Canada.

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Catégories : Politique
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