Les familles des victimes de la tuerie de Portapique, en Nouvelle-Écosse, obtiennent gain de cause. Une enquête publique sera menée pour comprendre les événements qui ont coûté la vie à 22 personnes les 18 et 19 avril.
La semaine dernière, un examen indépendant avait été annoncé par les gouvernements fédéral et provincial. Cette option avait été mal accueillie par les proches des victimes qui réclamaient plutôt la tenue d’une enquête publique.
Mardi après-midi, le ministre fédéral de la Sécurité publique Bill Blair a fait volte-face et a dévoilé dans une déclaration écrite qu’une telle enquête aurait lieu.
« Nous avons entendu les demandes des familles, des survivants, des représentants et des députés de la Nouvelle-Écosse pour plus de transparence », écrit-il.
La commission d’enquête sera menée par les mêmes experts qui formaient le comité d’examen initialement prévu.
Pouvoir de contrainte et audiences publiques
Les familles demandaient, entre autres, que les experts chargés d’examiner les événements aient le pouvoir de contraindre des intervenants à témoigner sous serment. Une option qui n’était pas possible avec un examen indépendant.
De plus, des audiences publiques étaient aussi réclamées, mais le comité d’experts ne prévoyait que peu ou pas de ce genre d’audiences.
Ces deux critères sont toutefois remplis par la tenue de l’enquête publique.
« Grâce à ces pouvoirs supplémentaires, nous espérons sincèrement que la terrible tragédie des 18 et 19 avril sera pleinement examinée, et que tous les faits et preuves pertinents seront rendus publics », déclare le ministre Blair.
Manifestations
Dans les dernières semaines, des centaines de Néo-Écossais ont déferlé dans les rues de la province pour réclamer la tenue d’une enquête publique sur ce qui est la plus grande tuerie de masse de l’histoire canadienne.
Mardi, cinq députés fédéraux libéraux de la province ont aussi demandé ce type d’enquête, contrairement à la position officielle de leur parti.
La députée de Cumberland-Colchester, Lenore Zann a écrit au ministre Blair à trois reprises pour demander que cet exercice ait lieu.
« Les gens sont déçus. La plupart des familles des victimes vivent ici […] Ils méritent des réponses et une enquête ouverte et transparente. »
Le ministre néo-écossais de la Justice, Mark Furey, a réagi par communiqué mardi après-midi.
« Si le gouvernement fédéral accepte de tenir une enquête publique conjointe dans laquelle les agences fédérales, y compris la GRC, l’Agence des services frontaliers du Canada, le Service canadien du renseignement de sécurité, le Registre canadien des armes à feu et le système d’alerte publique participeront et témoigneront, je l’appuierais, et notre gouvernement aussi », affirme-t-il.
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