Le premier ministre du Canada s’est expliqué devant les parlementaires, au Comité des finances, au sujet de la controverse qui secoue son gouvernement depuis quelques semaines.
Justin Trudeau a nié toute idée de favoritisme de sa part et de son gouvernement, en ce qui a trait à l’attribution du programme de gestion de la bourse de bénévolat étudiant. Ce programme de bourse de près d’un milliard de dollars a été attribué, en juin, à l’organisme de bienfaisance WE Charity (en français UNIS).
M. Trudeau a indiqué, lors de son témoignage, que le choix de cet organisme relevait des fonctionnaires fédéraux qui ont mentionné que WE Charity était le seul organisme capable de bien gérer ce programme.
La gestion ne lui a été confiée qu’après des vérifications par des employés du bureau du premier ministre.
La commissaire à l’éthique avait affirmé, quelques jours plus tôt, qu’elle enquêterait sur les voyages effectués par le ministre des Finances aux frais de WE Charity, bien que M. Morneau ait annoncé auparavant qu’il avait remboursé la somme de 41 000 $ dépensée par l’organisme pour ces deux voyages.
Justin Trudeau a souligné que son cabinet n’avait offert aucun traitement préférentiel à cet organisme et qu’il a su dès le départ que ce dossier ne manquerait pas de susciter de la controverse. M. Trudeau s’est défendu.
Si M. Trudeau estime qu’il n’y a pas eu de conflits d’intérêts réels ou potentiels, les membres des partis d’opposition sont loin de penser la même chose. Ils continuent d’appeler à sa démission. Certains analystes soutiennent que la crédibilité du premier ministre est en jeu dans cette affaire.
WE Charity a payé des frais de près de 300 000 $ à la mère et au frère de Justin Trudeau, en tant que conférenciers, lors de deux voyages à l’étranger entre 2016 et 2020.
L’organisme a aussi payé les frais de voyage et de séjour de Sophie Grégoire Trudeau, la femme du premier ministre, à Londres, à l’occasion d’un événement de charité, en mai dernier.
M. Trudeau a affirmé, lors de son témoignage, qu’il ne voyait pas de problème à ce que sa femme voyage aux frais de l’organisme de charité, en raison de l’approbation de ce voyage et des frais s’y rapportant par le commissaire à l’éthique.
Pour ce qui est de la rémunération de son frère et de sa mère, il a maintenu sa version initiale selon laquelle il était bien au courant de ce fait, mais il a précisé qu’il ne connaissait pas les détails en ce qui concerne leur rémunération.
C’est un témoignage qui aura duré en tout 90 minutes pendant lesquelles Justin Trudeau a voulu démontrer qu’il n’a pas eu d’influence dans l’attribution sans appel d’offres de ce contrat de gestion de bourse de bénévolat étudiant qui alimente la presse et les conversations au parlement depuis l’annonce, le 3 juillet, de l’annulation de l’entente conclue avec WE Charity.
Outre Bill Morneau, la chef de cabinet de Justin Trudeau, Katie Telford, a aussi témoigné devant le Comité des finances sur les vérifications effectuées sur WE Charity avant l’attribution du contrat tel qu’exigé par le premier ministre.
Les frères Craig et Marc Kielburger, cofondateurs de l’organisme qui existe depuis 25 ans, ont également témoigné. Avant, ils ont résolu de donner de nouvelles orientations à leur organisme.
Le premier ministre et le ministre des Finances du Canada ont eu à s’excuser pour avoir participé aux discussions ayant conduit à l’octroi du contrat à WE Charity, bien que certains membres de leurs familles avaient des liens étroits avec cet organisme. La fille de M. Morneau a notamment travaillé pour l’une des branches de WE Charity. Comme Justin Trudeau, le ministre des Finances s’est excusé, affirmant qu’il aurait dû éviter toute perception de conflit d’intérêts.
Avec des informations du gouvernement du Canada.
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