L’arrivée prochaine d’un vaccin contre la COVID-19 pose plusieurs questions en ce qui concerne les premières personnes qui pourront en bénéficier. (Reuters/Benoit Tessier)

Le Canada aura-t-il accès à un vaccin contre la COVID-19?

Les chercheurs du monde entier sont à pied d’œuvre pour trouver un vaccin contre le coronavirus. Bien des questions demeurent quant aux pays et aux groupes de personnes qui auront la priorité sur les premières doses disponibles.

La course au vaccin s’accélère avec la mise en place de premiers essais cliniques. Mais avant qu’il soit accessible, le chemin risque d’être encore long, préviennent les experts. « On aura peut-être un vaccin prêt en laboratoire, mais avant de l’avoir pour une utilisation auprès de la population, il reste de l’inconnu », a déclaré en entrevue sur la chaîne d’information continue RDI, le Dr Alain Poirier, directeur de la santé publique CIUSS de l’Estrie-CHUS.

Après son approbation par les autorités sanitaires, un vaccin efficace devra être produit en très grande quantité pour répondre aux besoins. La pandémie créera inévitablement une rareté dans un contexte de forte compétition mondiale.

Au Brésil, un volontaire reçoit un vaccin expérimental contre la COVID-19 développé par la société pharmaceutique privée chinoise Sinovac. (Reuters/Amanda Perobelli)

Les États-Unis ont déjà signé des ententes d’exclusivité avec un certain nombre de compagnies, a rappelé Marc-André Gagnon, expert en politique pharmaceutique et professeur agrégé en politique publique à l’Université Carleton.

« Il faut bien comprendre que le Canada n’aura pas obligatoirement accès aux 100 millions de doses produites aux États-Unis. On aurait accès aux stocks de vaccins au compte-gouttes, d’où la nécessité de prioriser », a raconté Marc-André Gagnon.

Pour l’expert, les travailleurs de la santé doivent être prioritaires. Quant au Dr Poirier, il s’attend à ce que les gens avec des maladies chroniques ou des groupes d’âge spécifiques soient également parmi les premiers bénéficiaires.

Au pays, c’est entre autres le Comité consultatif national de l’immunisation qui aura la tâche de choisir les populations qui seront prioritaires pour la vaccination. D’autres groupes devraient être pris en charge par un vaccin, a déclaré Vardit Ravitsky, professeure agrégée en bioéthique à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.

« Celles et ceux qui ont des contacts avec d’autres personnes dans le cadre de leur travail comme les voyageurs internationaux, les migrants saisonniers ou les travailleurs agricoles sont des groupes à prioriser », a affirmé Mme Ravitsky, qui précise qu’il ne faut pas non plus oublier les personnes vulnérables.

« On sait que les personnes de couleur, les communautés autochtones ou les personnes en situation de précarité sont davantage touchées par le virus. Alors, éthiquement parlant, cela serait plus raisonnable de prioriser ces populations », a conclu Vardit Ravitsky.

Avec Radio-Canada et RDI

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