Le gouvernement du Québec a annoncé mercredi la levée de l’annulation de tous les festivals et événements sur l’ensemble de son territoire. Les promoteurs et organisateurs de ce type d’événements saluent la mise à jour du gouvernement, mais ils déplorent ne pas avoir été avertis plus tôt.
Depuis le 10 avril, tous les festivals et les événements publics sportifs et culturels étaient annulés en raison de la COVID-19. Cette interdiction devait rester en vigueur jusqu’au 31 août.
« Depuis le début de la crise de la COVID-19, nos promoteurs ont fait preuve de résilience, d’une exceptionnelle créativité, d’un engagement pour le bien commun, qui sont remarquables. C’est une première étape de leur relance, qui va leur permettre de renouer davantage avec leur public », a soutenu la ministre du Tourisme Caroline Proulx.
Les organisateurs doivent toutefois respecter les consignes sanitaires, comme la distanciation physique de deux mètres et un maximum de 250 personnes sur un site extérieur.
« S’il y a plus d’un site pour un même festival, ceux-ci seront distincts, non contigus, avec des zones d’accès et d’attente différentes », a aussi mentionné la ministre en conférence de presse, tout en vantant les avantages d’événements à caractère plus intime.
Heureuse d’annoncer la levée de l’annulation des festivals pour toutes les régions du Québec. Les promoteurs peuvent accueillir le public sur les sites publics extérieurs et dans les salles de spectacles, en respectant la limite maximale de 250 personnes. https://t.co/xy9s6Lgv0C
— Caroline Proulx (@caroaubureau) August 5, 2020
Relance du milieu culturel
Plusieurs représentants du milieu artistique se réjouissent de cette nouvelle, bien qu’elle soit arrivée sans avertissement.
Le groupe CH, qui est derrière de grands festivals montréalais comme Osheaga ou l’îleSoniq, estime que cette annonce permettra « un début de retour vers la normalité », ainsi qu’« un important pas en avant pour notre industrie et notre organisation ».
Pour sa part, le Regroupement des festivals régionaux artistiques indépendants (REFRAIN) se dit « heureux d’apprendre que la santé publique considère que les organisateurs de festivals auront désormais droit aux mêmes conditions que les producteurs privés et les municipalités ».
L’organisation du Festival de musique émergente de l’Abitibi-Témiscamingue, qui aura lieu du 3 au 6 septembre, se dit soulagée du devancement de cette autorisation.
« On ne savait pas si le décret [d’interdiction des festivals] allait être renouvelé. On visait des spectacles de 250 personnes. Mais avec cette annonce, on se sent plus à l’aise de dévoiler notre programmation », raconte Magali Monderie-Larouche, la directrice du FME.
Or, certains promoteurs déplorent que l’annonce soit juste faite maintenant. C’est le cas du festival de cinéma gaspésien Les Percéides dont la programmation commence mercredi prochain.
« J’ai tout organisé dans un ciné-parc. C’est une nouvelle qui arrive un peu tard », lance le directeur général et artistique de l’événement, François Cormier, tout en ajoutant qu’il songe désormais à bonifier sa programmation pour y inclure des rencontres entre les artistes et le public.
D’autres événements se sont tournés vers le web en raison de l’interdiction qui était en place, comme le Festival international de la chanson de Granby qui doit avoir lieu du 18 au 29 août.
« Tout est déjà enclenché pour que ce soit virtuel. Si ça changeait, l’enjeu resterait la distanciation sociale. À 250 personnes, est-ce que ce serait envisageable d’un point de vue financier », dit Kevin Lalancette, le porte-parole de l’événement qui rassemble habituellement des dizaines de milliers de spectateurs.
– Avec les informations de Maud Cucchi, Fanny Bourel et Cécile Gladel
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