Afin d’obtenir des renseignements généraux sur la population atteinte d’un trouble mental ou affectif, ou de détresse, l’agence Statistique Canada a demandé aux Canadiens d’évaluer leur santé mentale en indiquant si elle était mauvaise, passable, bonne, très bonne ou excellente. Au moins 67 % des Canadiens âgés de 12 ans et plus dans les 10 provinces ont indiqué que leur santé mentale était très bonne ou excellente en 2019, une baisse de 5 % comparativement à 2015.
Ces données font partie de nouveaux résultats de l’enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2019 qui ont été comparés avec les résultats de 2015 dans le but de mieux comprendre les tendances de la santé mentale perçue avant la pandémie.
Cependant, Statistique Canada confirme que les données recueillies pendant la pandémie, et récemment publiées, laissent à penser que l’état de santé mentale perçu des Canadiens s’est davantage détérioré.
La santé mentale des Canadiens pendant la pandémie de COVID-19
Selon les données publiées au mois de juin, un peu plus de la moitié de la population canadienne âgée de 15 ans et plus (54 %) a déclaré avoir une santé mentale excellente ou très bonne pendant la pandémie de COVID-19. Dans l’image ci-dessous, on voit le lien entre la santé mentale et les inquiétudes par rapport à la pandémie.
Pour de nombreux Canadiens, les difficultés liées aux mesures de distanciation physique, la capacité réduite de travailler ou de contribuer à la société et la pression qu’accompagne la prestation de soins aux membres de la famille en confinement peuvent accroître les sentiments d’anxiété, de solitude et de stress.
Les conséquences sur la santé mentale de la pandémie de COVID-19 peuvent être particulièrement inquiétantes pour certains groupes de population pouvant être déjà à risque d’une santé mentale moins bonne.
Selon les résultats, les femmes, les jeunes, les personnes souffrant de problèmes de santé physique et celles très ou extrêmement préoccupées par les tensions familiales engendrées par le confinement étaient moins susceptibles de déclarer une santé mentale excellente ou très bonne qu’une santé mentale bonne, passable ou mauvaise.
Même avant la pandémie, la santé mentale perçue des Canadiens se détériorait
Dans toutes les provinces, sauf à Terre-Neuve-et-Labrador et au Nouveau-Brunswick, la proportion de Canadiens ayant déclaré une santé mentale très bonne ou excellente était plus faible.
Cette diminution sur le plan de la santé mentale déclarée a été enregistrée dans tous les groupes d’âge, à l’exception de celui des personnes de 65 ans et plus. La diminution la plus marquée a été observée chez les Canadiens de 18 à 34 ans, dont le taux est passé de 72 % en 2015 à 61 % en 2019.
Comparativement à la population non autochtone, les Autochtones étaient moins susceptibles d’indiquer que leur santé mentale était très bonne ou excellente en 2019, et ont affiché une baisse plus marquée depuis 2015.
En 2019, un peu moins de la moitié des Premières Nations vivant hors réserve (49 %) et un peu moins de 6 Métis et Inuit sur 10 (58 % et 59 % respectivement) ont indiqué que leur santé mentale était très bonne ou excellente.
En 2019, plus de la moitié des Canadiens de 15 ans et plus qui se sont identifiés comme gais ou lesbiennes (58 %) et plus du tiers de ceux qui se sont identifiés comme bisexuels (37 %) ont déclaré que leur santé mentale était très bonne ou excellente. Les proportions pour ces deux groupes étaient significativement plus faibles que celle pour les personnes qui se sont identifiées comme hétérosexuelles (68 %).
En ce qui concerne les Canadiens désignés comme minorités visibles, comparativement à 2015, un pourcentage moins élevé d’entre eux a déclaré que leur santé mentale était très bonne ou excellente en 2019.
La baisse observée était similaire à celle affichée par les personnes n’appartenant pas à une minorité visible (d’environ 73 % en 2015 à 67 % en 2019).
Chez les Canadiens noirs, notamment, le taux est passé de 74 % en 2015 à 66 % en 2019.
Avec Statistique Canada, Santé Canada
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