L'application fédérale Alerte COVID est disponible depuis le 31 juillet. PHOTO : RADIO-CANADA / MICHEL ASPIROT

Appli de traçage : des employeurs pourraient forcer les travailleurs à l’adopter

À la deuxième journée de la commission parlementaire qui examine la possibilité que le Québec accepte d’utiliser l’application nationale de traçage développée par Ottawa et le secteur privé, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a évoqué le risque que son adoption soit obligatoire en milieu de travail.

Selon le président de la CDPDJ, Philippe-André Tessier, des employeurs pourraient profiter de l’absence de règles et obliger leur personnel à télécharger l’application de notification Alerte COVID.

Rien dans la loi québécoise n’empêcherait les employeurs, propriétaires d’immeubles et commerçants de l’exiger pour transiger avec eux, a expliqué Me Tessier.

Il s’agit là d’un risque « quand même assez conséquent », a prévenu, jeudi, devant la commission parlementaire Philippe-André Tessier. « Quand on voit un trou, un espace, généralement, il y a une tentation pour les gens de vouloir se glisser dans ce trou-là, a-t-il déclaré. C’est là où ça glisse, où le consentement libre et éclairé s’étiole. »

Lancée il y a deux semaines, l’application Alerte COVID permet à une personne l’ayant téléchargée sur son téléphone intelligent d’être informée d’une exposition éventuelle avec une personne contaminée à la COVID-19.

L’objectif est de faciliter la recherche de contacts et de briser le cycle d’infection.

Pour le moment, elle n’est adoptée que par deux provinces, soit l’Ontario et l’Alberta. Dans cette dernière, les modalités seront connues sous peu.

Une menace réelle?

Le risque que des employeurs forcent leurs employés à télécharger et à activer l’application est pris au sérieux par la Commission d’accès à l’information du Québec, indique sa présidente, Diane Poitras, qui affirme procéder en ce moment à une enquête.

« Il y a des employeurs qui ont développé des outils et des applications (de traçage) et qui exigent de leurs employés qu’ils les portent », a-t-elle relaté.

Mme Poitras a demandé que le gouvernement du Québec adopte une loi ou un décret pour combler le vide juridique.

Disponible dès septembre?

Le gouvernement de François Legault pourrait déverrouiller l’accès à l’application Alerte COVID aux services de santé québécois dès la mi-septembre.

Gratuite et téléchargeable sur une base volontaire, fonctionnant sans stockage de données personnelles et dépourvue de capacité de géolocalisation, cette application pourrait sauver des vies.

On ignore si le gouvernement du Québec adoptera la technologie d’Ottawa ou s’il misera sur une application spécifiquement québécoise. Si le Québec devait miser sur son application, cela diminuerait grandement la portée nationale de l’application canadienne.

L’Alberta vient elle-même d’annoncer, le retrait de sa propre application de traçage au profit de l’application fédérale. LISEZ : L’Alberta adopte à son tour l’application fédérale de notification Alerte COVID

LISEZ LA SUITE : Application canadienne de traçage : trois Québécois sur quatre favorables

60 % des Québécois interviewés estimaient «très probable» qu’ils l’installent sur leur propre téléphone intelligent et 15 % ont indiqué que cela était «probable». (CBC)

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