Cette marche est prévue le 22 août au Québec. Elle sera soutenue par plusieurs organismes qui fournissent des services aux immigrants et aux communautés culturelles.
À la suite d’une entente avec le gouvernement fédéral, Québec a décidé de régulariser le statut de certaines catégories de demandeurs d’asile.
Il s’agit de personnes qui se sont illustrées durant la phase critique de la pandémie de COVID-19. La maladie a principalement fait des ravages dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).
La ministre de l’Immigration du Québec, Nadine Girault, a récemment souligné cette contribution et présenté un nouveau programme spécial des demandeurs d’asile. Ce programme reconnaît la contribution de ces gens dans le domaine de la santé.
Ceux que le premier ministre du Québec a surnommés les anges gardiens pourront ainsi bénéficier d’un statut officiel de résidents permanents du Canada.
Cependant, de nombreuses personnes qui ont également apporté leur contribution durant la pandémie sont exclues de ce programme. Il y a eu des négociations entre Québec et Ottawa pour parvenir à une entente et définir les critères d’admissibilité. En plus des préposés aux bénéficiaires, plusieurs agents de sécurité et préposés à l’entretien souhaiteraient se qualifier.
Plusieurs organismes qui interviennent dans le secteur de l’immigration ou qui offrent des services aux communautés au Québec se sont exprimés.
Dans une lettre ouverte au premier ministre François Legault, les signataires dénoncent les restrictions qui excluent beaucoup de demandeurs d’asile. Ces derniers ont été « maintenus au front par le gouvernement pour fournir au système la main-d’œuvre essentielle au combat contre la COVID-19 ».
La Maison d’Haïti, Debout pour la dignité, le Bureau de la Communauté haïtienne de Montréal (BCHM) et le Centre NA Rive ont souligné dans leur lettre qu’il s’agit d’une injustice contre « une armée de combattants qui s’activaient sans arrêt pendant le confinement, assurant des tâches essentielles ».
S’appuyant sur l’élan de solidarité manifesté partout au Québec afin que les efforts de ces travailleurs obtiennent la résidence permanente, ces organismes dénoncent le fait que les critères ne donnent que peu de chances à certaines catégories de demandeurs. Pourtant, elles se sont illustrées de manière tout aussi percutante que les autres dans les services essentiels durant la pandémie.
Ils demandent donc une révision des critères d’admissibilité afin que soient inclus dans la liste arrêtée le 23 mars tous les demandeurs d’asile ayant offert des services essentiels.
Une autre manifestation d’appui est ainsi prévue le 22 août devant les bureaux de la ministre de l’Immigration.
Selon les conditions d’admissibilité, les demandeurs doivent avoir occupé un emploi dans le secteur de la santé. Cet emploi doit avoir un lien direct avec la prestation des soins entre le 13 mars et le 14 août, pendant au moins 120 heures.
Québec fera-t-il preuve de souplesse?
Le gouvernement québécois forme des milliers préposés aux bénéficiaires pour renforcer les effectifs. Dans le cadre du nouveau programme des demandeurs d’asile, les autorités ont refusé d’élargir l’admissibilité à d’autres professionnels et d’allonger la période dans laquelle les heures de travail sont comprises.
Le gouvernement fédéral est l’instigateur de ce programme. Ottawa a annoncé qu’il fallait des mesures exceptionnelles pour permettre à des demandeurs d’asile de partout au pays de bénéficier de la résidence permanente.
D’abord réticent, Québec a fini par conclure une entente avec Ottawa. Malgré cela, il reste difficile de dire précisément le nombre de personnes qui vont recevoir la résidence permanente.
Plusieurs demandeurs d’asile, en provenance principalement des États-Unis, sont arrivés au Québec depuis 2017, en passant par le chemin Roxham. Radio-Canada rapporte qu’au 31 mars, le Canada a annoncé que plus de 90 000 demandes d’asile étaient en traitement. En attendant, ces demandeurs ont sollicité et obtenu un permis de travail.
Malgré le droit dont dispose le Québec de sélectionner une partie de ses immigrants et de leur délivrer un certificat de sélection du Québec (CSQ), en raison des considérations d’ordre humanitaires, le gouvernement fédéral peut user de son pouvoir discrétionnaire pour octroyer la résidence permanente à un demandeur d’asile, où qu’il se trouve au Canada.
Par contre, Québec doit approuver la demande si le candidat est installé dans la province. C’est dans ce cadre qu’à peu près 1000 personnes ont fait l’objet d’évaluation à la Maison d’Haïti, à Montréal. Il s’agit de personnes qui ont travaillé à titre de préposées aux bénéficiaires, d’agents d’entretien ou de gardien dans le secteur de la santé.
Selon Radio-Canada, plusieurs étaient en attente d’un jugement de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR), et certains ont vu leur demande être rejetée.
Ces personnes espèrent tout de même bénéficier d’une résidence permanente dans le cadre du nouveau programme.
Avec des informations de la Concertation haïtienne pour les migrant.e.s et Debout pour la dignité, Radio-Canada et les gouvernements du Québec et d’Ottawa
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