Une majorité de Canadiens estiment que la pandémie les a unis - Pour les Américains c'est le contraire. (iStock)

Sondage : la pandémie divise les Américains, mais rapproche les Canadiens

Une enquête d’opinion réalisée auprès de plus de 14 000 personnes de 14 nations occidentales révèle que la perception des citoyens par rapport aux décisions prises par leurs dirigeants durant la crise de santé publique a une grande influence sur le sentiment d’unité nationale.

Deux tiers des Canadiens ayant répondu aux questions de l’enquête menée par le Pew Research Center, à Washington, déclarent qu’ils pensent que le Canada est plus uni depuis qu’il traverse l’épreuve du coronavirus.

Au Danemark, ce sentiment d’unité est encore plus fort. Les trois quarts d’entre eux disent qu’il y a plus d’unité maintenant qu’avant l’épidémie de coronavirus. Le Canada arrive en deuxième position à 66 %.

En Suède, en Corée du Sud et en Australie, plus de la moitié des citoyens affirment que leur pays est devenu plus uni pendant la pandémie.

Les Américains plus divisés que jamais

(AP)

Les répondants américains à cette enquête internationale attribuent à la pandémie l’aggravation de leur fracture culturelle et politique. Ainsi, 77 % d’entre eux estiment que leur pays en sort plus divisé.

La perception par rapport à la qualité de la réponse des politiciens à la crise et l’impression de cohésion au sein des services de santé ont un impact important sur ces sentiments de rapprochement ou de division nationale.

« Dans chaque pays interrogé, ceux qui pensent que leur pays a mal réagi à l’épidémie de coronavirus sont plus susceptibles de dire que leur pays est maintenant plus divisé », mentionne le rapport.

Les Canadiens plus optimistes

La satisfaction des citoyens par rapport aux décisions prises par les gouvernements est deux fois plus élevée au Canada. Pas moins de 88 % des personnes interrogées approuvent la réponse de leur pays à la COVID-19, contre seulement 47 % des Américains.

Dans les 14 pays, à l’exception des États-Unis et du Royaume-Uni, plus de la moitié des personnes interrogées ont déclaré être satisfaites de la réponse de leur gouvernement en matière de coronavirus. On compte 54 % des répondants britanniques qui désapprouvent la manière dont le premier ministre Boris Johnson a géré la crise, tandis que 52 % des Américains expriment leur désapprobation quant à la performance de Donald Trump.

Les gouvernements danois et australien reçoivent un soutien massif de leurs populations pour leurs efforts dans la lutte contre la pandémie, avec des taux d’approbation dans les 90 % suivis de près par les avis positifs. La moyenne internationale était de 73 %.

La partie canadienne de l’étude a porté sur 1037 répondants interrogés par téléphone, entre le 15 juin et le 27 juillet, et la partie américaine sur 1003 participants du 16 juin au 14 juillet. Les deux composantes de l’enquête comportent une marge d’erreur de 3,7 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Les clivages politiques américains pèsent lourds sur les perceptions

« Aux États-Unis, où une mosaïque de restrictions liées au coronavirus reflète un large désaccord sur la meilleure voie à suivre pour la reprise économique tout en atténuant la propagation du virus, environ trois quarts disent que les États-Unis sont plus divisés qu’avant l’apparition du coronavirus », expliquent les auteurs de l’enquête du Pew Research Center publiée jeudi.

Le président Donald Trump fait un geste après s’être adressé à la Convention nationale républicaine au Charlotte Convention Center, en Caroline du Nord, le 24 août 2020. (David T. Foster III, EPA/MAXPPP)

La différence d’opinions aux États-Unis est fortement liée à l’affiliation politique de ceux qui ont participé à l’enquête, révèle Kat Devlin, l’un des responsables de l’enquête. Parmi les personnes identifiées comme républicaines, 76 % applaudissent la réponse du gouvernement, contre 25 % pour les démocrates.

Les perceptions disparates de la réalité aux États-Unis en ce qui concerne la COVID-19 ont été clairement exposées au cours des deux dernières semaines. Les deux partis, qui ont les yeux rivés sur l’élection présidentielle du 3 novembre, ont utilisé leur convention nationale pour présenter des réalités contradictoires.

Les démocrates de Joe Biden ont condamné la réponse de Donald Trump à la pandémie et à la crise économique qui s’en est suivie. Ils accusent le président d’avoir géré la crise de façon « dévastatrice et inexcusable » et ses agents de mentir à ce sujet. Les républicains, quant à eux, insistent sur le fait que la crise est maîtrisée, même si le nombre de morts (183 000 à ce jour sur un total de six millions de cas), le plus élevé du monde, continue d’augmenter.

Quelle que soit leur affiliation politique, 75 % des Américains interrogés s’accordent à dire que les divisions aux États-Unis se sont accentuées depuis le début de la pandémie, a déclaré M. Devlin.

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Les personnes vivant aux États-Unis et atteintes du coronavirus sont plus susceptibles de mentir sur leur état de santé et sur leurs pratiques d’éloignement physique que les personnes qui croient être exemptes du virus, selon une nouvelle recherche de l’Université Brock en Ontario. (Illustration ABC, Getty Images)

Catégories : International, Politique, Santé, Société
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