Le nombre d'infections augmentant dans la plupart des régions du Canada, on craint de plus en plus que nous nous dirigions vers une deuxième vague, surtout avec la réouverture des écoles. Les jeunes Canadiens sont plus susceptibles de baisser leur garde en matière de protocoles de sécurité en cette période de fin d'été. (CBC)

Début d’une seconde vague au Canada? Bond de 40 % des cas en 15 jours!

Alors que l’Italie, l’Espagne, la France, l’Allemagne, l’Inde, le Brésil, l’Argentine, la Russie et la Corée du Sud sont aux prises avec des résurgences de la pandémie, la situation au Canada semble également se détériorer.

Le nombre moyen de cas signalés quotidiennement au pays a augmenté de 40 % au cours des deux dernières semaines, selon l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam. Elle souligne qu’une moyenne de 545 nouveaux cas ont été signalés au pays au cours de la semaine dernière, contre 435 une semaine plus tôt et 390 la semaine précédente.

« Cet été, les Canadiens ont suivi les recommandations de la santé publique et, par conséquent, le Canada a pu garder la COVID-19 sous un contrôle raisonnable, nous permettant de reprendre avec soin les activités qui sont importantes pour notre bien-être social et économique », déclare Mme Tam dans un communiqué.

« À l’approche de l’automne, les Canadiens devront être encore plus vigilants quant au respect des conseils de santé publique, en particulier en raison du froid qui déplace les activités à l’intérieur. »

La Dre Tam a dit que toute personne envisageant d’assister à un événement ou à une réunion, en particulier à l’intérieur, devrait évaluer son propre risque, le risque de ceux qui se trouvent dans sa maison ou sa bulle personnelle et le lieu de l’événement avant d’accepter d’y assister.

Selon la responsable de la santé, à l’approche de l’automne, les Canadiens devraient se demander si l’hôte de la rencontre a apporté des changements au lieu de l’événement pour réduire le risque de propagation de la COVID-19.

Elle invite également toute personne présentant des symptômes, même légers, à rester à la maison et à se faire tester.

Au total, 131 895 cas de COVID-19 ont été signalés au Canada, dont 9145 décès. Selon Mme Tam, 88,2 % des personnes ont maintenant récupéré.  (Justin Tang/La presse canadienne)

Est-ce le début de la seconde vague tant appréhendée?

Selon un nouveau modèle publié par l’Agence de santé publique du Canada, le pays pourrait connaître une forte hausse des cas de COVID-19 si les tests, la recherche des contacts et les mesures de protection personnelle ne sont pas renforcés, au moment où les plans de déconfinement et la réouverture des écoles s’accélèrent.

« À l’approche de l’automne, la population canadienne devra se soucier avec une vigilance accrue de suivre les directives sur la santé publique, surtout que le temps froid nous incitera davantage à vivre à l’intérieur. Le temps froid mis à part, l’automne amène des jours fériés et des réunions familiales traditionnelles pour de nombreux Canadiennes et Canadiens, mais les rassemblements à l’intérieur risquent de ne pas être indiqués [pour tous]. »

L’administratrice en chef de la santé publique estime que les provinces et les territoires devraient se préparer à un « pic d’automne », une résurgence qui pourrait être plusieurs fois pire que ce qu’ils ont connu jusqu’ici.

Pendant la grippe espagnole de 1918, les fonctionnaires ont documenté trois vagues distinctes de maladie à partir du mois de mars de cette année-là. La deuxième vague de cette pandémie, bien plus meurtrière que la première, a frappé à l’automne 1918 avant de s’atténuer pendant près d’un an et de réapparaître à l’automne et à l’hiver 1919.

Un quotidien de Toronto annonce l’annulation de la série de la Coupe Stanley de 1919 après que cinq joueurs du Canadien de Montréal et le directeur de l’équipe eurent contracté la grippe.
THE GLOBE AND MAIL, LE 2 AVRIL 1919.

Un long week-end dont on ne mesure pas encore les effets

L’Ontario, le Québec, l’Alberta et la Colombie-Britannique ont tous connu une augmentation constante du nombre de cas actifs de COVID-19 récemment, certains enregistrant des chiffres qui n’avaient pas été vus depuis le début de l’épidémie.

Jeudi et vendredi dernier, à l’approche du long congé de la fête du Travail, les responsables de ces provinces ont invité leurs citoyens à rester vigilants alors que le nombre de cas actifs de COVID-19 dans tout le pays dépassait les 6000.

Deena Hinshaw (CP)

« La COVID-19 ne prend pas de vacances, et nous avons vu des barbecues et autres rassemblements le week-end déclencher des épidémies dans le passé », a mentionné la Dre Deena Hinshaw, médecin hygiéniste en chef de l’Alberta.

Le Québec a enregistré 216 cas confirmés de COVID-19 lundi, dépassant le seuil des 20 cas par million d’habitants pour une cinquième journée de suite. Le premier ministre de cette province, François Legault, implorait, il y a quelques jours, les citoyens à prendre les « mesures nécessaires » pour se protéger.

« À la veille du long week-end de la fête du Travail, les Québécois sont invités à être prudents », avait-il écrit en français sur Twitter.

Une vague inévitable?

Pour de nombreux spécialistes de la santé de Montréal, une deuxième vague d’infections n’est pas une question de si, mais de quand, et de quelle ampleur elle sera.

Dans un questionnaire préparé au début juillet par CBC/Radio-Canada et rempli par 170 experts de la santé à Montréal, qui travaillent en épidémiologie, en médecine, en santé publique et en recherche médicale, les deux tiers jugeaient qu’une deuxième vague était très probable. Un quart environ croyaient qu’une deuxième vague était assez probable.

Doug Ford « très préoccupé » par les cas de COVID-19 (CBC)

Dans la province voisine de l’Ontario, le premier ministre Doug Ford s’est dit préoccupé par le fait que les chiffres « augmentent lentement » dans certaines parties de la province. Il avait suggéré de tenir de petits rassemblements et de porter des masques pendant le long week-end qui s’annonçait.

« Les amis, je n’insisterai jamais assez sur ce point : s’il vous plaît, si vous êtes en petit groupe, portez un masque et amusez-vous. Mais je suis vraiment inquiet si cela se répand à nouveau », a-t-il déclaré lors d’une émission de radio.

Puis, lors d’une conférence de presse tenue vendredi, M. Ford avait donné des conseils plus spécifiques aux Ontariens, en déclarant que les personnes se réunissant le week-end « ne devraient rien partager ». « Je me fiche de savoir si ce sont des joints – peu importe comment vous voulez les appeler – ou des boissons. Ne les partagez pas, c’est tout », avait-t-il déclaré.

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Les responsables de la santé du monde entier plaident pour l’honnêteté de leurs citoyens en ce qui concerne la recherche des contacts. Images de victimes américaines de la pandémie. (Illustration ABC, Getty Images)

RCI avec La Presse canadienne, CBC News et Radio-Canada

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