Un guide élaboré par la Conseil du patronat du Québec met à l'attention des entreprises des outils pour les aiguiller sur les bonnes pratiques en conformité avec le cadre législatif et les normes de santé et de sécurité au travail, tout en prenant en considération les contraintes reliées au déploiement des technologies. Crédit : Istock

Télétravail : suffit-il de doter les employés d’ordinateurs dans leur maison?

Plusieurs entreprises canadiennes se sont adaptées tant bien que mal aux contraintes de la COVID-19, en développant la possibilité pour leurs employés de continuer à contribuer aux activités par le télétravail. 

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) estime que cette décision a été prise précipitamment, sans planification et sans prise en compte de différents enjeux.

Bien des travailleurs n’ont pas toujours reçu la formation requise pour être pleinement opérationnels, efficaces et capables de répondre comme il convient aux attentes de leur employeur.

« Pour implanter le télétravail en entreprise de façon efficace, il ne suffit pas de doter ses employées d’ordinateurs portables et de les envoyer à la maison », a souligné le président et chef de la direction du CPQ, Karl Blackburn.

Pour rectifier le tir et mieux soutenir la démarche des entreprises, le CPQ, organisme qui représente près de 100 associations sectorielles et plusieurs membres, a préparé un guide.

C’est un document qui fait le tour des écueils rencontrés par les entreprises et qui offre des solutions.

Les principaux enjeux touchent les aspects juridique et technologique et la main-d’œuvre.

En tout, 55 % des entreprises québécoises ne disposent d’aucune politique pour encadrer le télétravail, et seuls 32 % sont confiantes pour ce qui est de leur capacité à adapter leur infrastructure technologique aux exigences du télétravail. (Source : CPQ)

Par ailleurs, l’absence de mesures en ce qui a trait à la santé et à la sécurité au travail, au respect de la vie privée des employés en contexte de télétravail, de dispositions spécifiques concernant la fiscalité des entreprises et la gestion des changements sans impacts significatifs sur les employés constituent autant de points qui n’ont pas fait l’objet de toute l’attention nécessaire dans les entreprises qui ont institué le télétravail.

M. Blackburn a soutenu à ce sujet que les guides sont pertinents, alors que le taux d’occupation des bureaux ne cesse de décliner dans les immeubles de grands centres urbains, en raison des mesures de distanciation physiques imposées par la pandémie depuis six mois.

Cela constitue un signal que le télétravail doit être pris en considération en tant que modèle prédominant adapté à la situation de crise sanitaire que traverse le Canada comme les autres pays, observe le CPQ.

Citant un récent sondage, le Conseil mentionne qu’il a démontré que près de 6 Québécois sur 10 préfèrent travailler à distance au moins trois jours par semaine, et que seuls 14 % d’entre eux veulent retourner au bureau à temps plein.

Le guide contient des informations sur la manière dont les entreprises pourraient, de façon douce et à faibles coûts, passer progressivement du travail de bureau vers le télétravail, sans trop d’ incidences négatives sur les équipes.

Le guide aborde ainsi la gestion du changement, notamment sur le plan de la résistance, de la communication, de la gestion organisationnelle et du développement des compétences.

« Il est clair que plusieurs employeurs ont besoin d’aide. Le guide pratique pour l’implantation du télétravail en entreprise du CPQ va les soutenir pour redéfinir les façons de travailler », a ajouté M. Blackburn.

Le guide présente aussi les avantages et les inconvénients du télétravail. En l’absence de normes précises pour encadrer le télétravail au Québec, il permet de comprendre l’importance de considérer le lieu où le télétravail est effectué comme une condition de travail, au même titre que le salaire, le nombre d’heures de travail et le contenu de la tâche.

La technologie représente le nerf central du télétravail parce qu’elle maintient en communication l’ensemble des équipes et permet d’assurer les tâches reliées à la bureautique et autres publications numériques. C’est ainsi que le Guide présente toute une section portant sur cet enjeu et propose, sur la base de sept principes clés, une série de logiciels classés en fonction de leur facilité de déploiement et de leur degré de complexité.

Les guides regorgent aussi d’éléments qui permettent :

– d’enrichir les directives et les politiques de l’entreprise en matière de télétravail,

– d’assurer la conformité du domicile du télétravailleur (zonage, bail, assurances),

– de définir un calendrier de présence au travail pour chaque employé,

– d’établir les modalités d’accès au domicile par des tiers,

– de définir une procédure en cas d’accident de travail ou de maladies professionnelles,

– d’assurer la mise à niveau des fournitures, équipements et outils liés aux technologies de l’information et de la communication,

-de passer à l’infonuagique, entre autres. (Source : Guide sur le site du CPQ)

Avec des informations du CPQ

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Catégories : Société
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