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Réchauffement des pressions climatiques sur fond de crise pétrolière

Alors que le gouvernement canadien de Justin Trudeau s’apprête à faire connaître de prochaines orientations politiques dans son discours du Trône, mercredi de la semaine prochaine, les pressions augmentent pour que le premier ministre envoie des signes plus clairs sur son virage environnemental souvent promis.

Les environnementalistes menacent de relancer leurs grandes manifestations, comme celles de l’an dernier, si le gouvernement ne propose pas un plan concret pour éliminer complètement d’ici une dizaine d’années les émissions de gaz à effet de serre.

La tâche se complique dans un environnement économique où l’industrie canadienne des combustibles fossiles attend aussi un coup de pouce majeur dans le discours du 23 septembre, notamment des signes clairs que le gouvernement canadien ne laissera pas tomber le secteur du pétrole et du gaz.

Tim McMillan, président de l’Association canadienne des producteurs pétroliers, soutient que le premier ministre Trudeau devrait utiliser le discours du Trône pour prouver aux investisseurs internationaux que l’industrie pétrolière et gazière au Canada constitue une excellente occasion d’investissement.

Il estime que la nouvelle norme fédérale proposée pour des carburants propres, destinée à forcer les pétrolières et gazières à émettre moins de gaz à effet de serre, n’est pas équitable pour les producteurs canadiens face à leurs principaux concurrents étrangers.

Exigences environnementales adoucies pour les pétrolières canadiennes

Rappelons qu’il y a deux semaines, le ministre canadien de l’Environnement, Jonathan Wilkinson, a amenuisé considérablement les nouvelles normes fédérales sur les combustibles propres, normes qui constituent l’un des principaux éléments de la stratégie d’Ottawa pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat.

L’objectif du Canada demeure de réduire, d’ici 2030, les émissions de GES de 70 % par rapport à leur niveau de 2005. Pourtant, dans l’immédiat, le ministre Wilkinson souhaite donner un peu plus de temps à l’industrie pétrolière de se remettre de l’effondrement économique provoqué par la pandémie de COVID-19.

Dès la fin de mars, l’Association canadienne des producteurs pétroliers avait demandé au gouvernement canadien de reporter la norme sur les combustibles propres de 2022 à 2025 pour les carburants liquides comme l’essence et le diesel, et de 2023 à 2026 pour les combustibles gazeux comme le propane.

Les entreprises auront donc un peu plus de temps pour faire les investissements et installer la technologie nécessaire pour se conformer aux nouvelles normes. Toutefois, pour compenser les réductions moins sévères d’émissions de gaz à effet de serre, les pétrolières du pays devront accélérer l’adoption de mesures consistant à verdir l’essence et le diesel.

« Nous pensons que c’est approprié dans le contexte actuel où les entreprises doivent traverser une période très difficile », expliquait, le mois dernier, le ministre Wilkinson.

La norme sur les combustibles propres oblige les pétrolières à réduire le pourcentage de carbone de leurs produits en diminuant la quantité de dioxyde de carbone qui est produite lorsque des combustibles comme l’essence, le diesel, le propane ou le kérosène sont brûlés pour faire fonctionner des véhicules, des fours et des machines.

La norme initiale proposait que l’intensité en carbone soit réduite de 4 % à partir de 2022 et de 11 % en 2030. La nouvelle proposition remet la première baisse à 2,6 % en 2022. Mais d’ici 2030, les entreprises devront réduire l’intensité des émissions de 13 %.

Malgré les adoucissements dans l’échéancier de la réglementation, l’objectif reste de concrétiser les premières réductions d’ici la fin de 2022.

RCI avec La Presse canadienne

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