Face à la hausse soudaine du nombre de cas de contagion au pays, des experts médicaux demandent à Santé Canada d’approuver coûte que coûte des tests disponibles depuis des mois aux États-Unis et capables de détecter en quelques minutes la présence d’antigènes du coronavirus.
Ces tests rapides peuvent être utilisés dans un large éventail de milieux, dont les écoles, les cabinets médicaux, les pharmacies, les cliniques sans rendez-vous et les centres de soins de longue durée.
En juillet, la Food and Drug Administration (FDA) a approuvé par exemple le test Veritor déployé dans 11 000 maisons de retraite aux États-Unis pour tester les résidents et le personnel. On s’attend à avoir la capacité de fabriquer 2 millions de tests par semaine d’ici la fin du mois de septembre.
Approuvés par la FDA, ces tests d’antigènes utilisent des échantillons prélevés dans le nez ou la gorge et ne nécessitent pas le recours à un laboratoire pour générer les résultats, mais leurs taux d’exactitude seraient de quelques points de pourcentage inférieurs. L’une des trois compagnies dans le monde produisant ce type de tests a annoncé cette semaine qu’elle enquêtait sur quelques cas de faux résultats positifs.
Selon le National Institutes of Health, le test de la compagnie Quidel en place dans l’ensemble des États-Unis depuis juillet peut donner des résultats électroniques en 15 minutes. Quidel affirme que son test présente un taux de sensibilité de 96,7 % dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes.

La Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, se disait mercredi « tout à fait d’accord avec un certain nombre de commentaires d’experts selon lesquels nous devons augmenter nos capacités de test au Canada. Tout en appelant à la prudence, Mme Tam a déclaré que « c’est maintenant, je pense, qu’il faut vraiment accélérer l’obtention de cette capacité par les Canadiens ». (LA PRESSE CANADIENNE)
Le besoin urgent des tests rapides au Canada
Le ministère canadien de la Santé dit qu’une approbation de ces tests rapides est prioritaire, mais qu’elle doit se faire « sans compromettre la sécurité des patients ».

Dr Howard Njoo (CP)
Le Dr Howard Njoo, médecin-chef adjoint de la santé publique au pays, explique qu’il y a tout un processus réglementaire qui doit évidemment être respecté pour tous ces nouveaux tests.
« Nous devons connaître la bonne façon de les utiliser et dans le bon contexte. Il se pourrait bien qu’ils ne soient pas aussi performants que le test en laboratoire », dit-il.
Le Dr David Naylor, l’un des plus éminents médecins du pays et coprésident du groupe de travail COVID-19 du gouvernement fédéral, exhorte pourtant Santé Canada à offrir aux Canadiens l’accès à ces tests le plus rapidement possible.

Dr David Naylor (CBC)
« Nous avons vraiment besoin de tests rapides dans les lieux de rassemblement ou de réunion, afin de pouvoir utiliser une forme quelconque de test salivaire ou de test rapide d’acide nucléique, ou même de test d’antigènes dans les écoles et les lieux de travail. Cela aiderait vraiment les choses ici », déclare M. Naylor dans une interview accordée lundi à la télévision de CBC.
Même si ces tests d’antigènes ne sont pas aussi précis, indique M. Naylor, ils pourraient constituer une ligne de défense cruciale. Et en raison de leur coût moindre et de leurs résultats plus rapides, quelqu’un pourrait passer le test plus d’une fois pour minimiser les erreurs.
Selon lui, lorsque ces tests montrent qu’une personne a la COVID-19, celle-ci devrait être testée à nouveau immédiatement pour confirmer le résultat.
« Ce test permettra d’écarter les faux positifs. Si, après ces deux tests, vous obtenez toujours un résultat positif, vous dites : « OK, faisons un prélèvement ou envoyons le prélèvement au laboratoire de santé publique », conclut M. Naylor.
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RCI avec CBC News et La Presse canadienne
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