Près du quart des répondants à un sondage en ligne, publié mardi par la firme Léger et l’Association d’études canadiennes, estime que les responsables de la santé publique aux pays et les fonctionnaires exagèrent les dangers de la COVID-19.
À leurs yeux, les avertissements quotidiens sont exagérés, mais aussi les mesures comme la distanciation physique pour ralentir la propagation du virus.
Ce sont les Albertains qui sont les plus susceptibles de croire que la menace est exagérée, suivis des Canadiens vivants dans les quatre provinces maritimes dans l’Est et au Québec.
Les répondants plus jeunes étaient également plus susceptibles que ceux de plus de 55 ans de croire que les déclarations des responsables de la santé sont exagérées.
Les répondants de l’Ontario se situent pour leur part en bas de la liste des sceptiques. Ils sont moins enclins à mettre en doute les affirmations des autorités quant aux dangers de la pandémie.
Menace exagérée contre le pire est à venir
Paradoxalement, ce sondage révèle aussi une augmentation du pourcentage de Canadiens qui pensent que le pire de la pandémie est encore à venir, soit 45 %.
Près des deux tiers des répondants à l’enquête estiment que le pays se dirige vers un autre confinement, semblable à ce qui s’est produit en mars et avril.
Le sondage en ligne a été mené du 11 au 13 septembre auprès de 1539 adultes. On ne peut pas lui attribuer de marge d’erreur, car les sondages sur Internet ne sont pas considérés comme des échantillons aléatoires.
Le scepticisme entraîne un relâchement
Le vice-président de la firme de sondage Léger, Christian Bourque, révèle qu’une majorité de répondants au pays avouent avoir assoupli leur respect des recommandations de santé publique.
Environ 57 % des répondants à l’enquête ont déclaré qu’ils avaient assoupli leur adhésion à une ou à plusieurs mesures de sécurité de la santé publique au cours du mois dernier.
La distanciation physique était la mesure la plus susceptible d’être assouplie, selon 37 % des répondants, suivie du port du masque pour 33 % et de l’interdiction de se rassembler en grands groupes, à 31 %.
Or, selon Christian Bourque, il y a un lien. « Si vous pensez que nous exagérons la maladie, vous êtes plus susceptible d’avoir assoupli votre respect des règles en place », dit-il.
C’est ainsi que les répondants de 18 à 34 ans, les plus grands sceptiques au pays, étaient aussi les plus susceptibles d’être devenus moins stricts dans l’application des mesures, près des trois quarts d’entre eux affirmant l’avoir fait au cours du dernier mois.
Les plus jeunes Canadiens propagent la pandémie
Rappelons que les responsables de la santé au pays montrent du doigt en ce moment les jeunes adultes canadiens en bonne santé qui selon eux alimentent la propagation de la COVID-19 dans tous les types de milieux, chalets, dîners, réunions de famille, etc.
Selon des informations récentes émanant de responsables de la santé publique, une majorité des porteurs du virus ont maintenant moins de 40 ans.
Selon un échantillon aléatoire de patients ambulatoires des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies, 20 % des adultes de 18 à 34 ans, auparavant en bonne santé, n’ont pas retrouvé leur état de santé habituel de 14 à 21 jours après avoir été déclarés positifs, tandis que des milliers d’autres personnes dans le monde affirment que leurs symptômes durent bien plus longtemps.
LISEZ AUSSI : « Propagateurs cyniques »: un Canadien sur cinq fait peu pour freiner la pandémie
RCI avec La Presse canadienne, Léger et CBC News
EN COMPLÉMENT
Manifestation antimasque à Montréal alors que les cas de COVID-19 bondissent
Pandémie : près d’un quart des Québécois croit au complot selon l’INSPQ
Sondage : la pandémie divise les Américains, mais rapproche les Canadiens
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.