Le PDG de Produits Kruger, Dino Bianco, affirme que la demande d'essuie-tout a grimpé en flèche, car les gens restent à la maison et nettoient plus fréquemment. (BROCKVILLE RECORDER & TIMES)

Pandémie : stocks « très serrés » d’essuie-tout ciblés par les consommateurs

Les réserves de papier de toilette de beaucoup de Canadiens doivent être encore largement presque intactes étant donné les quantités impressionnantes achetées aux premiers jours de la pandémie.

Alors qu’une deuxième vague d’infections à la COVID-19 semble prendre forme, les fabricants remarquent que les stocks d’essuie-tout en Amérique du Nord sont maintenant « très serrés » malgré leurs efforts pour augmenter leurs approvisionnements.

Le plus grand fabricant de serviettes en papier du Canada craint une pénurie d’essuie-tout avec l’arrivée annoncée dans certaines régions du pays d’une deuxième vague de contagion.

Dino Bianco (Kruger)

Kruger, qui fabrique les essuie-tout de marque SpongeTowels, tente de devancer l’ouverture de sa nouvelle usine à Sherbrooke, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Montréal, afin d’augmenter sa capacité de production au Canada de 20 %.

La demande pour des rouleaux d’essuie-tout a bondi et demeure soutenue depuis que les gens sont confinés à la maison et nettoient plus fréquemment leur domicile, explique le président et chef de la direction de Produits Kruger, Dino Bianco. Et la demande continue d’augmenter.

Si le papier hygiénique était le produit de consommation de l’heure au début de la pandémie, il dit maintenant constater une forte utilisation des essuie-tout : « COVID ne vous oblige pas à aller plus souvent aux toilettes, mais il vous oblige à nettoyer plus souvent », a-t-il dit.

(Richard Woodbury/CBC)

Un phénomène généralisé

Kruger n’est pas le seul fabricant de produits en papier à connaître une croissance continue de ses ventes.

Geraldine Huse (Procter & Gamble)

Geraldine Huse, présidente de Procter & Gamble Canada, explique la demande pour les produits en papier de son entreprise, y compris le papier de toilette Charmin et les essuie-tout Bounty, a augmenté de manière importante à la mi-mars.

Alors que la consommation de papier de toilette est revenue à des niveaux normaux, elle affirme que les ventes d’essuie-tout se maintiennent à des niveaux élevés.

« La demande des consommateurs pour les essuie-tout reste élevée dans tout le Canada, car les consommateurs restent plus souvent à la maison et leurs habitudes de nettoyage et d’hygiène ont augmenté », a-t-elle déclaré.

Elle dit s’attendre à ce que les ventes de produits d’entretien, y compris les essuie-tout, les nettoyants ménagers et le liquide vaisselle, restent fortes dans les mois à venir.

Tim Baade, premier vice-président et directeur général d’Irving Consumer Products, confirme lui aussi que la demande de papier hygiénique a commencé à se stabiliser alors que l’utilisation d’essuie-tout reste forte. Son entreprise, qui fabrique les essuie-tout de marque Royale, continue à maximiser sa production pour atténuer toute pénurie.

Pas de panique, les enfants et les femmes d’abord!

iStock

Il n’y a pas de mouvement de panique des consommateurs concernant l’achat de ce produit comme cela a été le cas pour le papier de toilette. Cependant, les consommateurs pourraient se mettre à s’arracher des rouleaux d’essuie-tout sans égards aux besoins des autres consommateurs si certaines conditions étaient réunies.

Souvenez-vous des premiers jours de la pandémie en mars dernier. La volonté de s’assurer de ce produit essentiel avait conduit à un vol à main armée à Hong Kong, à l’arrivée de l’expression « achat de panique » dans le lexique mondial, à de longues files d’attente et à des rayons vides dans les magasins dans toute l’Amérique du Nord.

Les psychologues affirment que l’achat de panique de papier de toilette était une réaction naturelle. Lorsque les gens achètent des choses, les objets qui sont personnels au corps semblent confortables. Les gros emballages de papier de toilette offraient ainsi une impression de devoir accomplie. C’est la taille des emballages de papier de toilette qui donnait aux consommateurs l’impression d’un achat important, qui donnait l’impression de faire quelque chose de tangible dans une situation pleine d’incertitudes. Cela répond à un besoin de contrôle. Lorsque les gens achètent un gros sac de papier toilette, ils ont l’impression de faire des réserves. Il s’agit de se signifier qu’ils contrôlent la situation.

Un chariot est stocké avec des serviettes en papier, des fournitures et de la nourriture dans un Costco à Ottawa, dans un contexte d’inquiétude croissante au sujet de la COVID-19, le vendredi 13 mars 2020. (Justin Tang/Canadian Press)

Lorsque l’achat de panique témoigne du sens de l’organisation d’un consommateur

Diligence, organisation, dépendance et sentimentalité sont les traits de personnalité qui correspondent le plus aux consommateurs qui se sont alors jetés dans la mêlée. C’est la conclusion de chercheurs allemands et suisses qui ont interrogé près de 1000 personnes dans 22 pays, dont le Canada, pendant une semaine à la fin mars.

À cette époque, le nombre de cas au Canada augmentait rapidement, de plusieurs centaines par jour pour la première fois, et chaque province avait déclaré l’état d’urgence.

Les personnes interrogées ont été invitées à s’évaluer en fonction de 24 traits de personnalité différents, ainsi qu’à répondre à des questions sur leurs habitudes d’achat de papier de toilette avant et pendant la pandémie. Ceux qui ont obtenu un score plus élevé en matière de prévoyance et d’organisation étaient plus susceptibles d’avoir amassé une grande quantité de papier de toilette. « Le papier toilette fonctionnait comme un symbole de sécurité purement subjectif sur le sens d’organisation des consommateurs », ont écrit les chercheurs.

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Les chercheurs affirment que le coût du test de COVID-19 sur un échantillon d’eaux usées provenant d’un quartier entier est comparable au coût du test pour une seule personne avec un écouvillon nasal. (Biobot)

RCI avec CBC News et La Presse canadienne

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