Mobilisées devant les bureaux du premier ministre du Canada à Montréal, ces organisations ont fait part de leurs griefs. Il s’agit notamment de Greenpeace, du Centre justice et foi, de la plateforme alternatives, d’ATTAC-Québec, de Coletivo Brasil-Montréal, du Comité pour les droits de la personne en Amérique latine, du Conseil mondial du Montréal métropolitain, de la Plateforme altermondialiste et de Revue Relations.
Elles soutiennent que l’Accord de libre-échange entre le Canada et le Mercosur représente une menace pour l’Amazonie, la plus grande forêt tropicale de la planète, qui comprend 10 % de la biodiversité mondiale, et qui est en danger en raison de l’activité humaine.
Le fédéral a eu des discussions exploratoires au début de 2018 pour un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, soit l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay.
Faisant valoir les retombées possibles de cet accord pour le Canada, Ottawa soutient que l’économie du pays aura accès à de nouveaux marchés émergents comptants plus de 260 millions de consommateurs.
Dans un communiqué, Affaires mondiales Canada a souligné que les négociations globales porteront sur l’énergie, l’environnement, les infrastructures, les télécommunications, la distribution logistique, les transports et le tourisme.
Les organisations de défense de l’environnement, mobilisées à Montréal mardi soir, ont indiqué que la conclusion d’un accord viendrait conforter le Brésil dans ses politiques destructrices de l’Amazonie.
Cette même mise en garde avait déjà été formulée lors de la première Assemblée mondiale pour l’Amazonie. Les participants avaient poussé un véritable cri du cœur en raison du danger qui plane sur les peuples indigènes et sur l’habitat des multiples espèces. L’exploitation anarchique et la déforestation ont des effets néfastes sur les changements climatiques.
L’Institut national brésilien de recherche spatiale (INPE) a recensé près de 20 500 départs de feux qui ont consumé cette forêt durant 14 jours en septembre.
Si un accord avec le Mercosur était conclu, cela accélérerait la déforestation pour les 10 premières années, soutiennent les organisations environnementalistes qui ont lancé des campagnes de sensibilisation.
Sacrifier le poumon du monde et des populations vulnérables au nom des intérêts économiques?
La campagne de Greenpeace attire l’attention sur le fait que « les incendies de forêt ne sont pas accidentels ».
« L’Amazonie est incendiée délibérément afin de défricher des terres pour l’agriculture. L’objectif? Répondre à la demande mondiale de viande et d’autres produits bon marché », dit la campagne de Greenpeace.
L’organisme en appelle au leadership du gouvernement canadien. Il ne devrait pas sacrifier les droits des peuples autochtones et le poumon du monde qu’est l’Amazonie au nom des intérêts économiques découlant de l’accord avec le Mercosur.
« Cet accord augmenterait massivement les exportations de viande du Brésil vers le Canada qui pourraient atteindre jusqu’à 1,8 milliard de dollars par an. Ces exportations sont les principales responsables des incendies en Amazonie », ajoute Greenpeace.
En vue du sommet des Nations unies sur la biodiversité, le 30 septembre, plusieurs organisations, dont Greenpeace, le Centre justice et foi, la plateforme Alternatives, ATTAC-Québec, Coletivo Brasil-Montréal, le Comité pour les droits de la personne en Amérique latine, le Conseil mondial du Montréal métropolitain, indiquent que les voyants, en ce qui a trait à l’avenir de l’Amazonie, sont au rouge. Elles invitent ainsi le Canada à simplement laisser tomber les négociations avec le Mercosur.
Les militants réunis à Montréal ont invité Ottawa à suivre les exemples de la France et de l’Allemagne. Ces deux pays ont décidé de mettre un frein aux négociations de l’accord commercial entre l’Europe et le Mercosur, au nom des intérêts écologiques et des peuples qui y vivent.
Avec des informations du gouvernement du Canada, de Greenpeace, Coletivo Brazil, revue Relations sur l’Amazonie et Plateforme altermondialiste.
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