Des polluants, résidus d’une exploitation minière canadienne au Brésil, contamineraient le fleuve Xingu en pleine Amazonie et porteraient préjudice aux communautés indigènes et autres communautés voisines, révèle une nouvelle étude. L’analyse témoigne d’un « degré inacceptable de risque » de défaillance de la digue de retenue des résidus de la mine d’or Volta Grande de la société minière canadienne Belo Sun Mineração.
L’auteur du rapport, le Dr Steven Emerman, professeur associé d’hydrologie à l’Université Valley en Utah, explique que l’évaluation des incidences sur l’environnement soumise aux autorités brésiliennes démontre que malgré la présence de failles géologiques sur le site de la mine, la société n’a produit aucune étude de sismicité. Le barrage n’a pas non plus été conçu dans un souci de sécurité sismique, « en violation de la réglementation brésilienne sur les digues de retenue des résidus miniers. »
Le Dr Emerman s’inquiète également de l’utilisation par la société de son réservoir de résidus pour capter l’eau.
Le Dr Emerman recommande que la licence du projet soit révoquée.
En 2017, les tribunaux brésiliens ont suspendu la licence d’installation de Belo Sun parce que l’entreprise n’a pas étudié l’impact du projet sur les communautés indigènes et autres communautés traditionnelles ni consulté les populations locales.
Pour sa part, la compagnie argue qu’elle a « achevé avec succès » et soumis l’étude à l’Agence fédérale des affaires indigènes (FUNAI) à la fin du mois de février 2020, qui a suivi les protocoles établis par la FUNAI, y compris la collecte de données primaires et la consultation des communautés indigènes.
Belo Sun a été critiquée par diverses organisations environnementales, dont International Rivers, pour avoir publié des déclarations trompeuses afin de garder l’intérêt des investisseurs potentiels pour le projet, alors que les preuves de risques sociaux, environnementaux, financiers et de réputation se multiplient.
La semaine dernière, les mouvements locaux Rede Xingu+ et Xingo Vivo para Sempre ont soumis le rapport du Dr Emerman aux agences gouvernementales responsables de l’autorisation du projet.
Ces demandes ont l’appui des organisations locales et internationales telles que Instituto Socioambiental – ISA, International Rivers, Above Ground, Amazon Watch et l’Association interaméricaine pour la défense de l’environnement (AIDA).
La société d’État Exportation et développement Canada (EDC) a des bureaux à Rio de Janeiro et à São Paulo depuis le début des années 2000. En 2018, son volume d’affaires au Brésil a atteint 2,63 milliards de dollars, et EDC a fourni des services d’assurance et de financement à 335 clients dans le pays sud-américain.
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RCI avec Evaluation of the Tailings Dam, Cyanide Use and Water Consumption at the Proposed Volta Grande Gold Project, Pará, Northern Brazil, Belo Sun Mineração, International Rivers, Exportation et développement Canada
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