Le Premier ministre désigné du Liban, Mustapha Adib, a démissionné samedi dans une impasse politique concernant la formation du gouvernement. Lundi le ministre canadien des Affaires étrangères s'est dit profondément déçu et préoccupé par cette démission. (AP Photo/Bilal Hussein)

Démission du premier ministre désigné du Liban : le Canada «déçu et préoccupé»

Dans une déclaration officielle, le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, s’est dit profondément déçu et préoccupé d’apprendre la démission du premier ministre désigné Moustapha Adib.

« Nous appelons les dirigeants politiques à travailler ensemble et à former un gouvernement qui répondra pleinement aux demandes urgentes et légitimes de la population. Le peuple libanais ne mérite rien de moins.

Le Canada reste prêt à soutenir davantage les dirigeants libanais avec les réformes urgentes, sérieuses et fondamentales qui sont nécessaires pour mettre le pays sur la voie du redressement et de la reconstruction.

L’impunité doit cesser. Des réformes doivent être mises en œuvre, et le peuple libanais doit être entendu. »François-Philippe Champagne

Adib a démissionné samedi après que les deux principaux partis chiites du Liban, le Hezbollah et Amal, l’eurent accusé d’agir au nom de leurs rivaux politiques locaux. Ils ont insisté pour nommer les membres chiites du cabinet et pour que le ministère des Finances appartienne à leur mouvement. Adib a refusé.

Selon l’Associated Press, les politiciens libanais se sont initialement engagés à respecter les demandes des pays occidentaux. Ces derniers exigent des réformes pour éliminer la corruption.

Dans le cadre de ce plan, les élus du Liban ont nommé Moustapha Adib comme premier ministre désigné. Il avait promis de former un cabinet dans les deux semaines, et il a essayé de choisir ses propres noms pour former le gouvernement.

Chaises musicales et démocratie

Lamia Charlebois, journaliste et conférencière libano-canadienne, croit que le jeu des chaises musicales en politique est dangereux. À son avis, les changements de surface laissent les problèmes de fond ronger le Liban.

« Le Canada peut intervenir avec plus d’insistance. 

D’ailleurs, le ministre Champagne est allé au Liban constater l’ampleur du drame, il a le Liban à cœur.

On fait encore appel à son expertise, la route est longue. Le Liban et les Libanais méritent un avenir meilleur! »Lamia Charlebois

François-Philippe Champagne s’est rendu à Beyrouth la dernière semaine du mois d’août.

Le ministre avait alors constaté les conséquences de l’explosion survenue dans le port de la ville le 4 août. Il a aussi rencontré le président de la République libanaise, Michel Aoun, et des partenaires humanitaires libanais, canadiens et internationaux pour les remercier et leur faire part de la solidarité du Canada avec le peuple libanais.

Sur cette photo, le ministre libanais des Affaires étrangères Charbel Wehbe, à droite, rencontre le ministre canadien des Affaires étrangères François-Philippe Champagne devant son ministère endommagé par l’explosion meurtrière du 4 août dans le port de Beyrouth qui a fait de nombreux morts et blessés.
(Photo : Dalati Nohra via AP)

Le ministre Champagne en avait aussi profité pour souligner le soutien du Canada à la réponse internationale à la crise au Liban, notamment en ce qui concerne les réformes institutionnelles réclamées par le peuple.


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