Les portes des cinémas du Grand Montréal, de Québec et d'autres régions du Québec seront closes du 1er au 28 octobre afin de ralentir la 2e vague de COVID-19. (Photo : Unsplash)

L’industrie du cinéma mise à mal par la COVID-19 au Canada

Alors que les cas de COVID-19 repartent à la hausse au Canada, l’industrie du cinéma pâtit des nouvelles mesures mises en place pour freiner la pandémie autant à l’Est qu’à l’Ouest.

Au Québec, trois régions – le grand Montréal, la Capitale-Nationale (sauf Portneuf et Charlevoix) et la Chaudière-Appalaches – sont passées au rouge, le niveau d’alerte maximal.

Cela se traduit notamment par la fermeture de nombreux établissements, dont les bars, les restaurants et les salles de cinéma.

Jeudi, jour où les nouvelles mesures entrent en vigueur, 300 signataires de l’industrie du cinéma ont envoyé une lettre publique à l’intention du premier ministre québécois François Legault.

Dans cette dernière, les auteurs se disent consternés par la décision du gouvernement de fermer les salles de projection faute de lien entre la recrudescence de cas et leurs établissements.

« Étant donné que les salles de cinéma ne sont associées à aucune éclosion de COVID-19 depuis leur réouverture, pourquoi sévir contre des citoyens corporatifs exemplaires qui ne contribuent pas à la propagation du virus? Pourquoi cibler cette activité qui fait du bien sans mettre à risque la population ni le système de santé », écrivent-ils dans leur lettre.

Pour rouvrir, de nombreuses salles de cinéma ont dû adopter de nouvelles mesures de distanciation et d’hygiène. (Darryl Dyck/The Canadian Press)

La lettre revient par la suite sur la façon dont les salles se sont adaptées aux nouvelles règles d’hygiène demandées depuis le début de la crise, mais surtout sur la fragilité de nombre d’entre elles qui espéraient repartir après un arrêt de quatre mois suivi d’une activité fortement réduite.

À cela, les 300 signataires ajoutent le manque à gagner pour les Québécois parce que les distributeurs de films vont cesser de présenter leurs nouveautés sans les principaux marchés que sont Montréal et Québec.

Ainsi, la véritable question que se posent ces professionnels de l’industrie est : pourquoi le gouvernement a-t-il pris cette décision? Les signataires demandent des explications et des preuves tangibles.

« Nous demandons un cadre précis pour éviter d’être pris en otage. Les intervenants du secteur culturel ne doivent pas servir de bouc émissaire du gouvernement quand il cherche à envoyer un message à la population. »Extrait de la lettre ouverte

Si, malgré cette lettre, le gouvernement reste sur ses positions, les auteurs lui demandent de « rassurer la population sur la sécurité des salles de cinéma et sur le fait que leur fermeture n’a rien à voir avec un risque qu’elles représentent », mais aussi « compenser rapidement les salles de cinéma, les distributeurs et leurs partenaires pour les pertes encourues à la suite de cette décision ».

Le Festival international du film de Toronto (TIFF) s’est adapté à la pandémie pour son édition 2020 en se déroulant majoritairement en lign,e mais aussi en diffusant des films en extérieur. (Cole Burston/The Canadian Press)

Tournages à l’arrêt à Vancouver

À quelque 5000 kilomètres de la province francophone, les tournages de nombreuses productions ont été stoppés net.

Selon CBC News (article en anglais), les séries The Mysterious Benedict Society, Big Sky, Mighty Ducks et A Million Little Things filmées à Vancouver sont en pause et personne ne sait quand elles reprendront.

Au total, au moins 11 séries américaines sont en attente dans la plus grande ville de la Colombie-Britannique, selon Variety et Hollywood Reporter (articles en anglais), les deux revues qui ont publié la nouvelle.

CBS, Warner Brothers, Disney, ABC et Netflix seraient en attente de reprendre le tournage de séries telles que Batwoman, Charmed, Nancy Drew, Riverdale, The Flash, Supergirl, DC Legends of Tomorrow, Maid et The Good Doctor.

Au moins 11 tournages de séries télévisées sont à l’arrêt dans la région de Vancouver à cause de la COVID-19. (Photo : iStock)

La raison derrière cette situation n’est pas le gouvernement provincial, mais les contrats syndicaux. En effet, ils stipulent que les entreprises de production doivent tester tous les acteurs et l’équipe de tournage de deux à trois fois par semaine, et d’avoir les résultats dans les 72 heures. Ils prennent actuellement une semaine ou plus, a confirmé CBC News.

Si on calcule, cela représente de 20 000 à 32 000 tests par semaine qui doivent être réalisés dans un laboratoire agréé. Le problème est qu’il n’y a qu’un seul laboratoire du genre dans la région métropolitaine de Vancouver. Ce dernier est déjà dépassé par les tests que lui envoient les autorités provinciales. Elles n’ont pas d’autre choix, car leurs propres laboratoires sont déjà pleins.

Diverses associations représentant les professionnels de l’industrie sont en pourparlers avec le gouvernement provincial afin de trouver une solution.

Un porte-parole de l’Alliance internationale des employés de scène, de théâtre et de cinéma a indiqué à CBC News qu’ils espéraient que la situation soit temporaire et que les tests reviendraient bientôt à un délai de 48 heures, mais on ne sait pas comment cela sera réalisé.

Avec les informations d’Yvette Brend, CBC News.

Catégories : Arts et divertissements, Société
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