Une deuxième employée du centre hospitalier régional de Lanaudière, à Joliette, s'est fait montrer la porte, jeudi, dans la foulée de la mort de Joyce Echaquan. (Paul Chiasson/The Canadian Press)

Mort de Joyce Echaquan : demande d’accusations criminelles et employée renvoyée

Les retombées du décès d’une jeune femme autochtone dans des circonstances troubles et teintées de racisme continuent d’alimenter l’actualité autant canadienne que mondiale jeudi.

À l’international, de nombreux médias à l’image de BBC News, de The Guardian ou encore d’Al Jazeera + ont repris cette tragédie québécoise faisant notamment écho au racisme systémique auquel font face les Autochtones canadiens. Les articles et vidéos sont durs et mettent en avant les propos racistes des infirmières du centre hospitalier régional de Lanaudière, à Joliette.

Une autre employée de l’établissement a d’ailleurs été congédiée aujourd’hui. Le renvoi d’une préposée aux bénéficiaires a été confirmé à Espaces Autochtones par le CISSS de Lanaudière dans l’après-midi.

Il s’agit du deuxième renvoi après l’annonce mardi par le premier ministre québécois, François Legault, de la mise à la porte d’une infirmière.

Ces décisions découlent de la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle on voit Joyce Echaquan, une femme atikamekw mère de 7 enfants, crier à l’aide et dire avoir été droguée par le personnel médical. Quelques secondes plus tard, on y entend des professionnels de la santé proférer des propos racistes envers Mme Echaquan. Cette dernière décèdera quelques heures après avoir partagé la vidéo.

Deux enquêtes ont été lancées pour faire la lumière sur ce qu’il s’est passé ce lundi 28 septembre.

Sylvie D’Amours, ministre des Affaires autochtones, a subi la critique de l’opposition. (Ivanoh Demers/Radio-Canada)

François Legault défend sa ministre

Au lendemain des faits, de nombreux rassemblements ont eu lieu à travers le Québec et beaucoup ont réagi, notamment dans la classe politique.

Au parlement québécois, ils sont nombreux à fustiger la ministre responsable des Affaires autochtones, Sylvie D’Amours, pour son travail.

Ils lui reprochent notamment d’avoir tardé à mettre en place les appels à l’action du rapport Viens, un document publié il y a tout juste un an qui rend compte du racisme systémique envers les Autochtones dans les institutions publiques du Québec.

Ce rapport souligne notamment que les Autochtones au Québec ont peur d’aller se faire soigner dans les centres hospitaliers.

Face à ces accusations, le premier ministre québécois est venu défendre sa ministre en énumérant les avancées de son gouvernement dans ce domaine depuis son élection en 2018.

François Legault parle notamment de progrès par rapport au logement social, aux services de traduction, à la création de postes d’agents de liaison et de formations pour lutter contre les préjugés chez le personnel des services publics ou encore dans la protection de la jeunesse.

Selon Espaces Autochtones, M. Legault explique aussi avoir gardé 200 millions de dollars dans le dernier budget pour améliorer les services aux Autochtones.

Demande d’accusations criminelles

Jeudi après-midi, la Fédération des nations autochtones souveraines (FSIN) a demandé par voie de communiqué que « des accusations criminelles soient immédiatement portées contre les infirmières responsables des soins » de Mme Echaquan.

« Nous ne sommes pas étrangères aux traitements racistes et non éthiques des prestataires de services médicaux en tant que femmes des Premières nations ici en Saskatchewan », explique Heather Bear, vice-cheffe de la FSIN dans un communiqué.

"Our First Nations women deserve better. Joyce Echaquan deserved better." – FSIN Chief Bobby Cameron

Posted by Federation of Sovereign Indigenous Nations – FSIN on Thursday, October 1, 2020

La FSIN représente 74 Premières nations en Saskatchewan.

« Le personnel hospitalier s’occupe de nos proches et ils méritent les meilleurs soins possible lorsqu’ils sont dans leur état le plus vulnérable. Ces infirmières doivent être tenues pour responsables de [la mort de Joyce Echaquan]. »Heather Bear, vice-présidente de la FSIN

Le chef Bobby Cameron explique par la suite que les femmes des Premières nations sont particulièrement vulnérables et que ce genre de traitements est commun dans les établissements de santé.

Il conclut sur la nécessité de s’unir face au racisme et à l’intolérance de la part du personnel médical.

« Cela arrive aux peuples des Premières nations tous les jours et nous ne devons pas laisser [la mort de Joyce Echaquan] être vaine. »

Avec les informations d’Espaces Autochtones.

Catégories : Autochtones, Politique, Société
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