Il s’agit notamment des Premières Nations Pessamit, Wemotaci, Pikogan, Lac-Simon et Kitcisakik qui s’estiment lésées. Elles demandent à Québec et à sa compagnie nationale d’électricité, Hydro-Québec, d’éclaircir les règles en ce qui a trait au calendrier et aux modalités de compensation.
Ces communautés ont indiqué jeudi que le passage d’une ligne de transport électrique sur leurs territoires ancestraux, pour permettre d’approvisionner le Massachusetts, aux États-Unis, ne prend pas en considération leurs intérêts conférés par plusieurs traités et par la Loi constitutionnelle de 1982.
Le projet dénommé New England Clean Energy Connect (NECEC) fait l’objet de contestations depuis plusieurs mois. Les peuples autochtones concernés souhaitent un règlement précis qui fixe les conditions qui permettront à Hydro-Québec d’aller de l’avant en tenant compte de leurs attentes.
Leurs chefs respectifs ont pris la parole pour dénoncer ce qu’ils ont qualifié de « vol », mettant en relief le fait que 36 % de la puissance hydroélectrique totale installée par Hydro-Québec leur ont été enlevés. L’argumentaire découle du fait que cette puissance hydroélectrique est produite sur leurs territoires traditionnels.
Hydro-Québec aurait ainsi décidé unilatéralement d’entamer son projet sans consulter ces peuples qui ont déposé un mémoire au département de l’Énergie, à Washington.
Dans ce mémoire, ils dénoncent le projet et menacent de le faire dérailler, comme cela a été le cas dans le passé, notamment avec le projet de ligne de transport Northern Pass. Ce dernier a pour objectif de permettre à Hydro-Québec de transporter 9,45 térawattheures (TWH) d’hydroélectricité par an vers le nord-est des États-Unis.
Ce projet avait été l’objet de contestations de la part de la Première Nation de Pessamit en 2018. Mais, du côté du Maine, le Département de protection de l’environnement avait donné son accord au terme de deux ans et demi d’examen.
Aujourd’hui, les chefs autochtones des cinq nations agitent à nouveau le spectre d’un boycottage du projet afin d’obtenir jusqu’à 10 milliards de dollars américains chaque année, s’il devenait opérationnel comme prévu dès 2022.
« Si le gouvernement fait la sourde oreille au respect de nos droits, Pessamit, Wemotaci, Pikogan, Lac-Simon et Kitcisakik mettront tout en œuvre pour faire dérailler à son tour le projet NECEC », dit-on dans le communiqué.
Les cinq Premières Nations sont appuyées dans leur démarche par plusieurs autres peuples autochtones du pays, des organismes environnementaux et des regroupements citoyens de la Nouvelle-Angleterre.
Le chef de Kitcisakik Régis Penosway a souligné l’importance pour Hydro-Québec de prendre en considération le bien-être des Premières Nations dont les terres sont traversées par son projet hydroélectrique, alors que sur place, elles n’ont pas accès à plusieurs services de première nécessité.
« Bien qu’entourées d’installations d’Hydro-Québec, nos demeures n’ont ni électricité ni eau courante, et ne disposent d’aucune infrastructure de gestion des eaux usées », dit M. Penosway.
Sources : Conseil des Innus de Pessamit et Radio-Canada
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