Éprouvée par les scandales de pot-de-vin et le déclin économique international causé par la pandémie, la multinationale canadienne a décidé de délaisser les grands projets de construction ou d’exploitations de ressources naturelles.
À la fin juillet, l’entreprise avait prévenu qu’elle procéderait à une restructuration de sa division des ressources qui était déficitaire et qu’elle planifiait vendre ou fermé ses activités qui perdent de l’argent.
L’entreprise confirme maintenant qu’elle recentre ses activités sur ses services d’ingénierie dans trois pays, soit le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni, qualifiés de « marchés clés » par son président et chef de direction, Ian Edwards, qui est aux commandes de manière permanente depuis environ un an.
La firme d’ingénierie et de construction établie à Montréal veut abaisser son niveau de risque au Moyen-Orient, en Asie-Pacifique, ainsi que dans le nord de l’Europe et en l’Amérique du Sud.
SNC-Lavalin ne précise pas quels seraient les effets de cette diminution de ces activités et de ce recentrage stratégique sur ses employés, qui étaient au nombre de 46 490 dans le monde le 31 décembre dernier.
SNC-Lavalin doit dévoiler ses résultats financiers du troisième trimestre le 30 octobre.
Pas de déménagement du siège social de l’entreprise, pour le moment
Sur les rumeurs entourant l’avenir du siège social de l’entreprise à Montréal, Ian Edwards affirme qu’elles ne sont pas fondées.
« Il n’y a pas d’intention de quitter [la ville] », dit-il en reconnaissant que la dernière décennie avait été tumultueuse.
SNC-Lavalin doit maintenir son siège social au Québec jusqu’en 2024 dans le cadre des conditions entourant un prêt que la firme avait contracté auprès de la Caisse de dépôt et placement du Québec en 2017.
L’entreprise avait pourtant lancé un avertissement aux procureurs fédéraux, à l’automne 2018, parce que des accusations criminelles pesaient toujours à son endroit pour des gestes de l’entreprise en Libye entre 2001 et 2011.
Elle avait évoqué un déménagement de ses bureaux aux États-Unis et un démantèlement de ses activités canadiennes si elle n’obtenait pas une entente à l’amiable afin de tourner la page sur cette affaire.
L’affaire Bebawi en Libye
Sami Bebawi, un ancien cadre de SNC-Lavalin, a été condamné l’an dernier pour fraude et corruption de fonctionnaires libyens et de blanchiment de produits du crime.
L’affaire portait sur plusieurs grands projets d’infrastructure et sur des transactions avec Saadi Kadhafi, un fils du dictateur Mouammar Kadhafi.
Plus de 4 millions de dollars de biens de Bebawi ont été saisis par un juge de la Cour supérieure du Québec, dont une propriété d’un million en Floride.
Sami Bebawi, qui a été condamné en janvier dernier à huit ans et demi de prison pour ses crimes, a également dû payer une amende de 24,6 millions de dollars en lieu et place des produits supplémentaires de la criminalité. Il risque maintenant une peine supplémentaire de 10 ans de prison s’il ne paie pas l’amende dans les 5 prochains mois.
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RCI avec La Presse canadienne et CBC News
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