Un grand nombre de personnes infectées excrétent le virus dans leurs selles, même si elles n'ont pas de symptômes. On se préparent donc à effectuer une série de tests des eaux usées des foyers de soins de longue durée à Ottawa, Toronto et Edmonton afin d'obtenir des signes précoce d'infection parmi les bénéficiaires. (CBC)

Québec rejette l’idée de normes canadiennes de protection des personnes âgées

Alors que la pandémie a révélé de graves lacunes dans les centres de soins prolongés et les centres d’hébergement des personnes âgées, particulièrement au Québec, le gouvernement de cette province se braque à l’idée que le gouvernement central à Ottawa impose des normes nationales.

Le gouvernement fédéral de Justin Trudeau est revenu à la charge cette semaine avec l’idée d’imposer de telles normes, les centres de soins pour personnes âgées étant à nouveau vulnérables à l’arrivée de la seconde vague de COVID-19.

Mardi, le premier ministre canadien a indiqué son intention de discuter de cette question lors de la conférence téléphonique hebdomadaire avec les 10 premiers ministres du pays, jeudi. Justin Trudeau a déclaré devant des journalistes : « On ne devrait pas voir des aînés mieux protégés ou moins bien protégés dans une région du pays que l’autre. Il nous revient tous de travailler ensemble pour assurer des soins de qualité pour tous les aînés et je vais certainement en parler avec les provinces ».

Cette sortie du premier ministre canadien à Ottawa a fait sursauter le premier ministre québécois François Legault : « Moi, je pense que M. Trudeau joue avec le feu. Moi, je ne pense pas que le gouvernement fédéral devrait s’impliquer dans la gestion des CHSLD (Centre de soins de longues durées au Québec). Je pense que M. Trudeau fait une erreur de proposer des mesures centralisatrices ». La santé, a-t-il dit, est « clairement un domaine de compétence provinciale ».

Pas d’ingérence dans la sphère de compétence du Québec

C’est le troisième dossier lié à la pandémie dans lequel les deux paliers de gouvernement semblent se marcher sur les pieds lorsqu’il est question de la répartition de leurs responsabilités.

Au mois d’août dernier, le Québec a poliment accueilli une initiative du gouvernement canadien offrant aux provinces deux milliards de dollars pour une réouverture plus sécuritaire des écoles au pays.

De passage dans une école de Toronto, le premier ministre Justin Trudeau annonce, le 26 août dernier, 2 milliards de dollars pour aider les provinces et les territoires à rouvrir les écoles en toute sécurité. (La Presse Canadienne/Christophe Katsarov)

Le premier ministre Justin Trudeau a reconnu le fait que l’éducation relève en principe exclusivement des provinces et qu’il ne voulait pas empiéter sur leurs juridictions. Il a affirmé que la contribution financière du fédéral ne servirait qu’à compléter les ressources provinciales et n’était assortie d’aucune condition quant à la manière dont elle serait utilisée ou dépensée.

« Nous respectons la Constitution, mais nous devions trouver un moyen d’aider les Canadiens, et c’est ce que nous avons fait. Nous, on ne va pas dire aux provinces ce qu’elles devraient faire, mais on peut s’assurer que les provinces aient des ressources supplémentaires pour faire baisser le niveau d’anxiété des parents », a-t-il affirmé.

À cela, Sonia LeBel, ministre québécoise responsable des Relations canadiennes a  répondu : « À l’aube de cette rentrée scolaire bien particulière, nous accueillons favorablement l’annonce du gouvernement fédéral. Il est primordial que nous ayons la flexibilité pour utiliser cet argent selon nos priorités ».

Dans un autre dossier, le Québec a résisté pendant de nombreuses semaines à la mise en service sur son territoire de l’application téléphonique canadienne Alerte COVID, qui permet d’avertir anonymement les Canadiens s’ils ont été en contact ou se sont trouvés à proximité d’une personne ayant contracté la COVID-19.

Le Québec, qui avait rejeté l’application fédérale en août, estimant que son système de traçage manuel en place était adéquat, a fini par faire un virage à 180 degrés début octobre, parce que la situation virait au rouge dans plusieurs de ses régions.

LISEZ LA SUITE : 2e vague : Québec finit par dire oui à l’application canadienne Alerte COVID

L’application utilise des signaux Bluetooth pour échanger toutes les cinq minutes des codes aléatoires avec les téléphones environnants. (GOUVERNEMENT DU CANADA)

RCI avec CBC News et La Presse canadienne

Catégories : Politique, Santé
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