Ces chiffres sont révélateurs de la bonne santé de cette industrie qui est particulièrement prospère dans trois grandes régions économiques de la province.
Selon une récente étude sur l’industrie minière au Québec, la région de l’Abitibi-Témiscamingue se positionne en leader dans cette filière en raison de la somme des dépenses accumulées en 2018, soit 3,44 milliards de dollars.
C’est dans cette région que le plus grand nombre d’emplois a également été recensé. Des 48 000 emplois directs et indirects dans l’industrie au Québec en 2018, la région de l’Abitibi-Témiscamingue à elle seule présente une part de 15 000, et la Côte-Nord en détient 7 100.
Les régions de Montréal et de la Montérégie sont également considérées comme des actrices qui comptent dans cette filière. C’est ce qui a fait dire à l’Association minière du Québec (AMQ) que ces régions « sont plus près de l’industrie minière qu’on ne peut le croire. »
Montréal a présenté des dépenses annuelles de 1,2 milliard de dollars, se positionnant au troisième rang, avec près de 11 000 emplois occupés par ses résidents et ceux de la Montérégie.
Ces trois régions sont une véritable plaque tournante pour cette industrie avec plus de 3800 opérateurs et une contribution au PIB de la province qui s’est considérablement bonifiée.
Grâce aux activités dans ce secteur, Québec peut ajouter un milliard de dollars à son PIB, et Ottawa la moitié de cette somme. La contribution globale dans les deux cas est de un milliard et 500 millions de dollars.
De bons salaires pour les employés
Les travailleurs de cette industrie sont parmi les mieux rémunérés de la province, avec un salaire moyen de près de 104 000 dollars, soit près de 40 000 dollars de plus que le salaire moyen général au Québec.
C’est grâce à leur créativité et leur capacité d’innovation que l’industrie a pu se remettre rapidement sur les rails après un épisode difficile au plus fort de la pandémie de COVID-19, en début d’année, soutient la présidente de l’AMQ. Elle reste malgré tout prudente, car le bout du tunnel est loin d’être prévisible en raison des incertitudes qui planent toujours autour de cette pandémie.
« Il sera intéressant toutefois, lors de la réalisation de la prochaine étude des retombées économiques qui dressera le portrait des retombées de l’année 2020, de constater quelles répercussions cette crise aura eues, notamment sur l’emploi et les dépenses », a-t-elle mentionné.
L’optimisme reste de mise, car Mme Méthot considère que le Québec est doté de capacités suffisantes pour faire face à toute éventualité et continuer de jouir pleinement des retombées des activités dans ce secteur.

De plus en plus de femmes sont actives dans l’industrie minière au Québec. Crédit : Istock
– cette étude a été réalisée par EcoTec Consultants en septembre 2020;
– elle est considérée comme la plus récente et représentative de la contribution de l’industrie minière au développement socio-économique de la province;
– Pour ce qui est du nombre de fournisseurs de l’industrie, Montréal et la Montérégie se positionnent au deuxième rang, et aux troisième et quatrième pour le nombre d’emplois;
– l’Abitibi-Témiscamingue et la Côte-Nord sont en première position;
– dans l’ensemble, les dépenses de la filière se sont élevées à 10 milliards de dollars en 2018, dont la plus grosse part en Abitibi-Témiscamingue, suivie par Montréal où les sociétés minières ont dépensé jusqu’à 1,2 milliard de dollars en 2018;
– l’étude démontre aussi que de plus en plus de femmes ont fait leur entrée dans cette filière, avec 501 travailleuses de plus en quatre ans, pour un total de 1899 de 2014 à 2018 contre 12 714 hommes ;
– les travailleurs autochtones représentent également une part importante de la main-d’œuvre dans cette filière (312 emplois pour les hommes et 147 pour les femmes.) L’AMQ a dit vouloir en recruter davantage, car elle considère que leur contribution comme celle des femmes est largement bénéfique pour les activités des compagnies minières;
– l’industrie regorge de 3809 fournisseurs au total au Québec, soit 77,1 % du nombre total au pays. La région de l’Abitibi-Témiscamingue présente 24,5 % du nombre total de fournisseurs dans l’ensemble du Canada, suivie de la région administrative de Montréal avec 13,9 % et de la Montérégie avec 4,8 %;
Méthodologie de l’étude : Les données de l’étude ont été collectées auprès des entreprises engagées dans l’exploitation et dans l’exploration minière membres de l’AMQ. Elles ont été collectées en deux phases : une première en printemps-été 2019 au sujet de l’emploi, des salaires et des heures travaillées. Les municipalités de résidence et les lieux de travail des employés ont été pris en considération. Pour les emplois, l’étude a divisé les participants en quatre groupes : hommes autochtones, femmes autochtones, hommes non autochtones, femmes non autochtones. Le nombre de travailleurs renvoie au nombre d’employés de sociétés minières au 31 décembre 2018. La 2e phase a consisté, sur la base d’un questionnaire en trois parties, à collecter les données (automne 2019-janvier 2020). Ces données concernent les dépenses en 2018. Pour estimer les retombées directes et indirectes, il y a eu une simulation du modèle intersectoriel de l’institut de la statistique du Québec. Enfin de compte, les analystes ont eu recours au modèle d’EcoTec Consultants pour ventiler les retombées par région.
Avec des informations de l’AMQ
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