Dwane Mightley, un agent de bord d'Air Transat, a déclaré que ce fut une période "douloureuse". (Ashley Burke/CBC News)

La colère monte chez les milliers d’employés du secteur canadien de l’aviation

Plus de 200 travailleurs du transport aérien ont manifesté mardi sur la Colline du Parlement pour y exprimer leur colère en raison de l’absence d’un plan d’aide du gouvernement taillé sur mesure pour secourir leur industrie dont les activités sont lourdement plombées par le coronavirus.

Les grandes compagnies aériennes ont réduit les liaisons régionales et annoncé des licenciements massifs, une tendance qui s’est accentuée récemment et notamment cette semaine lorsque Air Transat a annoncé qu’elle réduisait de moitié le nombre de ses agents de bord encore à son service.

Lors de cette manifestation, le capitaine d’Air Transat, Jeffrey Daniels, a déclaré qu’il pilotait des avions à réaction depuis plus de 20 ans et qu’il avait été d’abord licencié, puis ramené au travail pour trois mois et qu’il avait reçu un autre avis de licenciement cette semaine. Il se dit bouleversé que plus de six mois se soient écoulés et que le ministre des Transport Marc Garneau n’ait pas encore annoncés de plan d’aide.

« C’est juste un terrible sentiment d’incertitude », a déclaré M. Daniels. « Nous ne savons pas quel est le plan. Beaucoup d’entre nous sont tout simplement perdus ».

« Nous n’avons reçu aucun engagement ferme de la part du gouvernement en ce qui concerne le soutien ciblé à l’industrie aérienne, et pour l’instant, les mots ne suffisent pas », a déclaré pour sa part Tim Perry, président de l’Association des pilotes de lignes du Canada. « Chaque semaine, nous assistons à des réductions de pilotes, et les pilotes de Transat sont les dernières victimes de cette saga en cours et c’est pourquoi l’aide fédérale est nécessaire de façon encore plus urgente ».

Le capitaine d’Air Transat, Jeffrey Daniels. (Ashley Burke/CBC News)

Un appel à l’aide des travailleurs

Brandissant des pancartes « SOS » et « Mayday », des pilotes cloués au sol se mélangeaient à des agents de bord et à des membres du personnel aéroportuaire ainsi que d’autres travailleurs de l’aviation.

Ils reconnaissent qu’un programme de subvention salariale fédéral d’urgence s’adressant à toutes les entreprises du pays a certes « apporté plus d’un milliard de dollars de soutien aux principales compagnies aériennes du Canada. Mais cela disent-ils n’a pas arrêté l’hémorragie.

Ils exigent donc que le gouvernement offre d’une main une financière spécifique pour tout le secteur aérien, y compris des prêts à long terme et à faible coût.

De l’autre main, ces travailleurs veulent que le gouvernement de Justin Trudeau assouplisse les restrictions de voyage par des tests rapides dans les aéroports et mette fin à la période de quarantaine de 14 jours à l’entrée dans le pays afin d’augmenter le nombre de passagers.

Les travailleurs de l’aviation dirigeaient donc hier leur anxiété et leur colère spécifiquement vers le ministre des transports du Canada, Marc Garneau. Ils lui reproche son immobilisme.  À plusieurs reprises, la foule de protestataires a scandé « Où est Garneau ? Où est Garneau ? »

En conférence de presse, la vice-première ministre et ministre des finances Chrystia Freeland a répondu qu’elle s’est entretenue avec les dirigeants des principales compagnies aériennes canadiennes et avec les syndicats la semaine dernière. « C’est un problème que nous examinons de près et sur lequel nous travaillons », a déclaré Mme Freeland.

LISEZ LA SUITE : Le gouvernement canadien envisage des aides pour soutenir l’industrie aérienne

La ministre des Finances canadienne, Chrystia Freeland, a déclaré mardi être consciente des difficultés auxquelles les compagnies aériennes et l’industrie aérienne en général font face durant la pandémie et qu’elle travaillait actuellement sur une possible aide à venir. (Photo : Adrian Wyld / La Presse Canadienne)

RCI avec CBC News et RCI


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