La motion de la CAQ rappelle que « 10 arrondissements sur 19 de la Ville de Montréal, ainsi que la ville-centre, n’ont toujours pas obtenu leur certificat de conformité à la Charte de la langue française ». (Photo : iStock)

Le Québec somme Montréal de se conformer à la loi sur la langue française

L’Assemblée nationale du Québec a exhorté jeudi la ville de Montréal à prendre les mesures nécessaires pour l’obtention de son certificat de conformité à la Charte de la langue française, un document qui atteste que l’implantation du français est au cœur des activités québécoises de ses arrondissements.

Une motion du parti au pouvoir Coalition Avenir Québec (CAQ) adoptée à l’unanimité rappelle à la plus grande métropole de la province ses obligations en matière de protection du français. 

Conformément à la Charte de la langue française, tous les arrondissements de la ville de Montréal doivent obtenir un certificat de conformité. Or, lit-on dans la motion, « 10 arrondissements sur 19 de la Ville de Montréal, ainsi que la ville-centre, n’ont toujours pas obtenu leur certificat de conformité à la Charte de la langue française ».

La motion rappelle d’ailleurs « que l’État doit être exemplaire en matière de langue française, notamment au niveau municipal » et insiste « sur le fait que la charte de la Ville énonce que Montréal est une ville de langue française ».

Ainsi, « l’Assemblée nationale demande à la Ville de Montréal ainsi qu’aux arrondissements de se conformer [à la Charte de la langue française] dans les plus brefs délais ».

Certificat de conformité à la Charte de la langue française

Selon la Charte de la langue française, tous les organismes publics doivent « poursuivre et compléter une démarche de francisation ».

Pour ce faire, l’organisme doit fournir « une analyse de sa situation linguistique et mettre en place un programme de francisation s’il a besoin d’un délai pour corriger des situations non conformes à la Charte ou pour assurer la généralisation de l’utilisation du français dans ses activités », peut-on lire sur le site de l‘Office québécois de la langue française.

Au terme de cette démarche de francisation, l’organisme reçoit un certificat de conformité.

« Si on veut inviter les entreprises, si on veut inviter les citoyens à utiliser, à faire la promotion de la langue française, un corps public comme la Ville de Montréal devrait montrer l’exemple. C’est inacceptable […] après autant d’années que les arrondissements n’aient pas leur certificat de conformité », a déclaré le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette.

M. Jolin-Barrette a déposé la motion conjointement avec quatre autres députés.

« Je crois qu’on doit faire un effort particulier à Montréal. Parce que Montréal doit être un vaisseau amiral. »

Simon Jolin-Barrette, ministre responsable de la Langue française

La mairesse de Montréal Valérie Plante s’«explique mal» la demande de l’Assemblée nationale québécoise. (Photo : Charles Contant / Radio-Canada)

Incompréhension de la mairesse de Montréal

Questionnée sur le sujet en point de presse, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dit mal comprendre l’initiative du ministre.

« Je m’explique mal cette motion, parce que j’ai moi-même discuté avec M. Jolin-Barrette et ce sont eux [le gouvernement] qui nous ont donné un délai pour pouvoir se conformer et ça se termine à la fin du mois, et on va le remplir. L’appel qu’on a fait c’est que les arrondissements se conforment », a-t-elle répondu.

« Ce que je peux vous dire, c’est que Montréal est fièrement la capitale francophone de l’Amérique du Nord et on a bien l’intention de continuer à l’être. »

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Dans la métropole, même l’arrondissement englobant le centre-ville ne détient pas ce certificat. En juin dernier, il a toutefois obtenu une prolongation du délai nécessaire pour se conformer de la part du provincial en raison de la pandémie de COVID-19. 

La ville a jusqu’à la fin du mois pour respecter la Charte.

Selon des données de l’OQLF datant d’août rapportées par le journal Métro, la moitié des arrondissements et des municipalités de l’île de Montréal demandent au minimum des connaissances en anglais et en français, ou bien en anglais seulement, lors d’un processus d’embauche.

Avec les informations de Radio-Canada et de Métro.

Catégories : Politique, Société
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