(Photo : Ivanoh Demers / Radio-Canada)

Le Canada lance un projet pilote pour écourter la quarantaine à l’arrivée

Un projet pilote annoncé par le premier ministre albertain, Jason Kenney, jeudi va proposer aux voyageurs internationaux entrant au Canada par l’Alberta de subir un test de dépistage de la COVID-19 pour écourter leur période de quarantaine. 

Le projet débutera le 2 novembre et pourrait être élargi au reste du pays s’il s’avère concluant, ont indiqué conjointement le gouvernement du Canada et celui de l’Alberta.

« C’est une étape importante du plan de relance de l’Alberta », a déclaré Jason Kenney, par voie de communiqué.

« Ce nouveau programme pilote permettra à ceux qui doivent se déplacer pour le travail de bénéficier en toute sécurité d’une période de quarantaine plus courte. »

Jason Kenney, premier ministre de l’Alberta

Les quatorze jours de quarantaine obligatoire seront toujours d’actualité, mais les voyageurs pourront l’arrêter dès qu’ils recevront un résultat négatif et s’ils s’engagent à se faire tester une seconde fois au sixième ou septième jour suivant leur arrivée.

Ils pourront recevoir ce second dépistage dans une pharmacie participant au projet pilote dans la province.

Dans le cadre du projet pilote, les nouveaux arrivants devront subir deux tests COVID-19 en tout. (Photo : Graham Hughes/La Presse Canadienne)

Cependant, un ministre fédéral a déclaré que les personnes devraient être mises en quarantaine entre le premier et le deuxième résultat négatif rapporte Reuters.

« J’ai cru comprendre qu’il y aurait une obligation de quarantaine pendant ces six jours afin qu’ils ne puissent pas aller et se propager », a déclaré Bill Blair, ministre de la Sécurité publique, aux journalistes à Ottawa jeudi.

Les deux gouvernements n’ont pas spécifié s’ils utiliseront les nouveaux tests rapides approuvés par Santé Canada.

Dans tous les cas, les voyageurs devront attendre 14 jours après leur arrivée pour quitter l’Alberta, même si ils ont reçu deux tests négatifs.

Les autorités ajoutent que les participants seront « suivis de près grâce à des contrôles quotidiens des symptômes ». Ils devront aussi suivre des règles sanitaires strictes telles que le port du masque obligatoire dans les lieux publics et éviter d’entrer en contact avec des groupes à risques.

Actuellement, les voyageurs qui arrivent de l’étranger doivent maintenant confirmer sur les bornes d’accueil à l’aéroport qu’ils savent qu’ils doivent s’isoler à domicile pendant 14 jours. (Photo : Twitter / Agence des services frontaliers du Canada)

Les contrevenants encourront le risque de recevoir des amendes.

Seuls deux points d’entrée sont concernés par ce programme : le poste-frontière de Coutts et l’aéroport international de Calgary.

Les candidats admissibles doivent être des citoyens canadiens de retour au pays, des résidents permanents ou des ressortissants étrangers actuellement autorisés à entrer au Canada et qui ne présentent aucun symptôme.

Les personnes ne souhaitant pas participer devront se soumettre à un confinement obligatoire de 14 jours.

Un nouveau souffle pour l’économie albertaine

Ce projet est la réponse que beaucoup dans le secteur de l’aviation et du tourisme attendaient.

Depuis des semaines, ces industries faisaient pression sur le gouvernement fédéral afin de recevoir des aides, mais aussi pour qu’il relâche les mesures sanitaires strictes aux frontières.

En effet, selon un sondage de l’Association internationale du transport aérien, 83% des voyageurs refusent de prendre l’avion à cause de la période d’isolation de 14 jours.

La seconde compagnie aérienne au pays, WestJet Airlines, dont le siège social est à Calgary, a réagi favorablement à l’annonce.

« WestJet se réjouit de cette annonce et j’applaudis et remercie le premier ministre Justin Trudeau et le premier ministre Jason Kenney d’avoir franchi cette étape importante pour assurer la tranquillité d’esprit des voyageurs inquiets », a déclaré le PDG de l’entreprise, Ed Sims, dans un communiqué.

« WestJet a plaidé en faveur d’une solution de test rapide fondée sur la science pour aider à alléger les exigences de quarantaine en toute sécurité. »

Ed Sims, PDG de WestJet Airlines

Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a qualifié le programme pilote de « signe d’espoir » pour les industries du voyage. (Photo: Adrian Wyld/La Presse canadienne)

Cette initiative a été approuvée et sera suivie de près par les instances de santé à la fois provinciales et fédérales qui s’assureront « que le projet pilote n’entraîne aucun risque accru d’exposition pour les Albertains ».

L’objectif des acteurs politiques est de relancer l’économie dans des secteurs particulièrement touchés par la crise sanitaire.

« La COVID-19 est toujours là, mais nous avons fait beaucoup de chemin depuis mars », a déclaré M. Kenney. « Nous devons trouver des moyens de rendre les voyages plus sûrs si nous voulons que l’économie fonctionne à nouveau à plein régime. »

Le premier ministre albertain a qualifié le programme pilote de « signe d’espoir » pour les industries du voyage.

Le premier ministre albertain a fait cette annonce alors qu’il vient tout juste de se placer en isolement préventif et que la région connaît actuellement un pic d’infection à la COVID-19 sans précédent.

Avec les informations de Reuters, du gouvernement du Canada et du gouvernement de l’Alberta.

Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Société
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