L'application Alerte COVID utilise des signaux Bluetooth pour échanger toutes les cinq minutes des codes aléatoires avec les téléphones environnants. (GOUVERNEMENT DU CANADA)

La Colombie-Britannique rejette l’application Alerte COVID malgré un pic de cas

Malgré une augmentation record des cas de COVID-19, la Colombie-Britannique refuse de se joindre au reste du pays pour activer sur son territoire l’application pour téléphone intelligent de conception fédérale.

Celle-ci permet à une personne infectée d’informer anonymement les personnes qui se sont trouvées dans son entourage de leur possible exposition au coronavirus.

L’application Alerte COVID a été téléchargée en près de deux mois plus de 3,3 millions de fois au pays. Dans la province de l’Ontario qui a été la première à l’adopter, seulement 5 % des personnes cependant ayant reçu un diagnostic de COVID-19 l’ont utilisé pour signaler leur infection.

Les experts en santé publique de l’Ontario affirment cependant que l’application a quand même été utile, car elle fait partie des nombreux outils utilisés pour ralentir la propagation du virus.

Les responsables de la santé de la Colombie-Britannique sont d’un autre avis

« Ce n’est pas au point où il serait utile pour ce que nous gérons ici en Colombie-Britannique », déclare la responsable en chef de la santé, la Dre Bonnie Henry, au moment où sa province est submergée par une nouvelle vague de contagion.

La province la plus à l’ouest du Canada a connu un pic de 817 nouveaux cas et 3 décès au cours du week-end, le plus grand nombre de nouveaux cas jamais enregistrés sur une période de trois jours.

« Il y a certains paramètres qui ont été intégrés dans l’application fédérale qui ne nous semble pas fonctionner et nous pensons qu’ils causeraient plus d’inquiétude et de frustration que nous avons vu dans d’autres provinces », a précisé la Dre Henry.

Dre Bonnie Henry (CBC News)

Les négociations se poursuivent

« Nous sommes toujours en train de négocier avec le gouvernement fédéral pour la modifier afin de répondre à nos besoins et qu’elle nous soit utile », a-t-elle ajouté.

« Ce que nous aimerions vraiment, c’est une application que nous pourrions télécharger lorsque nous sommes à une célébration, une fête ou un service religieux, afin de pouvoir déterminer les moments précis où une personne atteinte du virus de la COVID se trouvait à proximité », a renchéri Mme Henry.

« Je sais qu’ils se sont engagés à résoudre certains de ces problèmes, mais nous ne sommes pas parvenus à un accord pour les résoudre », a conclu Mme Henry.

Les personnes intéressées peuvent télécharger l’application Alerte COVID en cliquant ici

Le Québec a surmonté ses réticences

Le Québec, qui avait rejeté l’application fédérale en août en estimant que son système de traçage manuel en place était adéquat, a décidé au début du mois de faire un virage à 180 degrés parce que la contagion virait au rouge dans plusieurs de ses régions.

Le premier ministre François Legault convenait alors qu’Alerte COVID était une bonne façon de rejoindre les moins de 30 ans, qui comptent pour presque la moitié des nouveaux cas au Québec.

L’application est saluée par les experts canadiens en matière de protection de la vie privée qui affirment qu’elle trouve un juste équilibre entre la nécessité d’informer les gens d’une exposition potentielle et la nécessité d’éviter que le gouvernement collecte de plus en plus de données sur les utilisateurs et les lieux où se trouvent les citoyens.

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« Le code source de cette application (Alerte COVID) est disponible et les gens peuvent le ‎regarder… Il n’y a aucune manipulation ‎d’information sensible », selon Mourad Debbabi, chercheur et doyen de la Faculté de génie et d’informatique Gina-Cody à l’Université Concordia, et membre du Consortium national en cybersécurité. – Photo : RCI

RCI avec CBC News

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