Montréal, Québec, Canada. 27 mars 2020. Les rues du centre-ville de Montréal sont vides en raison de la crise sanitaire causée par le coronavirus. Les magasins sont fermés et les citoyens restent confinés.

COVID-19 : des pertes de 600 M$ à 2 G$ en cas d’un 2e confinement au Québec

Les impacts de la pandémie sur les revenus de la province ont été l’objet de simulation de l’Institut du Québec. Il en ressort qu’un deuxième confinement pourrait asséner un coup dur au portefeuille de l’État, mais celui-ci serait capable d’y faire face.

Partant d’une simulation de la réduction des dépenses de consommation non essentielle des ménages, l’Institut a mesuré les effets directs sur les taxes et impôts pour l’année 2020-2021.

Cette simulation permet d’observer des niveaux de pertes pouvant varier de 660 millions à 2 milliards de dollars sur la base de huit scénarios.

« Ce manque à gagner, somme toute relativement limité, laisse supposer que les 4 G$ mis en réserve par le gouvernement en juin dernier s’avéreraient tout à fait suffisants pour compenser les pertes de revenus d’un deuxième confinement. » – Mia Homsy, présidente-directrice générale de l’IDQ.

Les incidences d’un deuxième confinement sont minimisées en raison des appuis multiples du gouvernement fédéral aux personnes et aux entreprises durant la crise sanitaire. Ces appuis permettent de soutenir une part importante des dépenses, ce qui donne du répit au gouvernement du Québec. Sa santé financière est ainsi moins compromise, et il peut envisager avec une certaine sérénité l’année à venir.

« L’épargne importante amassée par les ménages au cours des deux confinements pourrait se traduire par une augmentation accrue des dépenses de consommation, et limiter les pertes de revenus fiscaux et de taxation pour le gouvernement du Québec », indique le communiqué.

Confortée par le fait que les mesures de restriction économique sont moins sévères que lors de la première vague en début d’année, l’économie provinciale ne s’en tirerait pas plus mal qu’au printemps. Cela en dépit du fait que des secteurs comme la restauration, l’hébergement, la culture et les loisirs continuent de payer le prix fort de cette pandémie.

Ces pertes vont obliger l’État québécois à soutenir aussi bien les travailleurs de ces secteurs, qui se retrouvent au chômage et ne peuvent que difficilement joindre les deux bouts, que les entreprises qui doivent, dans plusieurs cas, se réinventer ou disparaître.

Une estimation loin d’être exhaustive

Le rapport de l’Institut du Québec ne se prononce pas sur les impacts d’un second confinement aussi bien sur les revenus économiques que sur les revenus des sociétés d’État et les dépenses supplémentaires qui peuvent toucher plusieurs domaines : santé, éducation, appui aux personnes et aux entreprises, etc.

L’étude aurait ainsi pu permettre de donner au public une image plus juste des soldes budgétaires, soutient Mia Homsy. Cette dernière justifie le choix de l’Institut du Québec d’avoir axé ses simulations uniquement sur les dépenses de l’État par le fait que les dépenses en santé et en éducation, en raison de l’urgence sanitaire, ne peuvent être définies pour le moment.

Selon le rapport, rien n’indique que les revenus du gouvernement issus des taxes et des impôts seront aussi positifs que celles qui sont issues des revenus autonomes.

« Bien que les résultats de nos modélisations soient rassurants quant à l’impact d’un deuxième confinement sur le manque à gagner de l’État, il nous faudra désormais attendre pour évaluer si les nouvelles seront aussi positives du côté des dépenses. Rien ne l’indique pour l’instant. » – Mia Homsy

Le rapport met en lumière un déficit budgétaire record enregistré par le gouvernement du Québec en 2020, qui a frôlé les 15 G$, creusant ainsi le fossé avec les années précédentes qui ont été marquées par des surplus budgétaires.

Cet équilibre a été perturbé au premier trimestre de l’année où la pandémie a entraîné des fermetures partout dans la province, ainsi que des dépenses additionnelles dans presque tous les secteurs d’activités.

Ces pertes ont commencé à être jugulées au troisième trimestre de l’année lorsqu’une deuxième vague de COVID s’est imposée, forçant la mise en place de nouvelles mesures de restriction ciblées.

Malgré cela, les impacts restent forts sur certains domaines d’activités qui ont un niveau de vulnérabilité plus important que d’autres, notamment la restauration et les loisirs.

Avec des informations issues du rapport de l’Institut du Québec et du communiqué via CNW

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Catégories : Économie
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