Bonne nouvelle : le test effectué durant le week-end sur Chrystia Freeland s’est avéré négatif pour la présence du coronavirus.
La vice-première ministre et ministre des Finances avait été informée, samedi, par l’application téléphonique Alerte COVID qu’elle s’était trouvée à proximité d’une personne contagieuse. Elle avait immédiatement décidé de s’isoler chez elle en attendant les résultats de son test qui lui a été livré dimanche.
« Mes résultats sont revenus négatifs ce matin, a tweeté Chrystia Freeland en fin de matinée dimanche. Encore une fois, mes remerciements à nos formidables professionnels de la santé. »
Elle a poursuivi sa déclaration sur Twitter en invitant les Canadiens à télécharger l’application Alerte COVID pour ralentir la propagation du virus qui est responsable d’une seconde vague de contagion dans plusieurs régions du pays.
Cette histoire qui se termine bien, pour le moment, génère un peu de publicité pour une application proposée à la fin juillet, mais dont l’adoption a été lente dans presque toutes les provinces, à l’exception de l’Ontario, la plus populeuse du pays.
Ce n’est que vers la fin septembre que le gouvernement du Québec a accepté d’y participer. L’Alberta et la Colombie-Britannique, troisième et quatrième provinces les plus populeuses du pays, refusent toujours d’activer l’application sur leur territoire.

Il y a environ six millions de personnes au Québec qui possèdent un téléphone intelligent capable d’utiliser la fameuse application de conception canadienne. (Morgan Modjeski/CBC)
Une application très sous-utilisée
Alerte COVID transmet des alertes à tous les utilisateurs de téléphone intelligent qui ont téléchargé l’application et qui ont été en contact étroit et prolongé avec une personne infectée au cours des 14 jours précédents. Cela est possible, car l’application échange à tout moment des codes aléatoires via Bluetooth avec les téléphones voisins où est installée l’application.
Au moment de l’alerte, l’identité de la personne infectée n’est jamais partagée. C’est la personne infectée qui décide seule, dans l’anonymat le plus complet, si elle veut que l’application alerte ou non les personnes qu’elle a côtoyées.
Il y a eu environ 4,9 millions de téléchargements de l’application de notification à ce jour, et 2939 Canadiens l’ont utilisée pour informer les autres de leurs résultats de test positifs.
L’application a été développée par le Service numérique canadien en collaboration avec le gouvernement de l’Ontario ainsi que les compagnies Shopify et BlackBerry. (iStock)
Des améliorations apportées à l’application
Lorsque Chrystia Freeland a été alertée par son téléphone, l’application venait tout juste d’être mise à jour, 24 heures plus tôt, pour inclure des informations plus précises sur le moment où l’exposition à une personne malade s’est produite. Vendredi, le premier ministre canadien Justin Trudeau a expliqué que les utilisateurs qui obtiennent un résultat positif au test de COVID-19 peuvent dorénavant entrer l’heure et le jour où leurs symptômes ont commencé, puis la date à laquelle ils ont été testés.
Cette mise au point est très utile, car les personnes symptomatiques sont plus contagieuses à partir de deux jours avant le début de l’apparition de leurs symptômes.
Les nouvelles fonctionnalités sont facultatives et les données supplémentaires ne sont, encore une fois, jamais partagées avec le gouvernement ou toute autre personne.
L’application est saluée par les experts canadiens en matière de protection de la vie privée. Ils affirment qu’elle trouve un juste équilibre entre la nécessité d’informer les gens d’une exposition potentielle et la nécessité d’éviter que le gouvernement collecte de plus en plus de données sur les utilisateurs et les lieux où se trouvent les citoyens.
L’Alberta et la Colombie-Britannique sont à la traîne
Lundi dernier, la responsable de la santé publique de la Colombie-Britannique, la Dre Bonnie Henry, avait déclaré que sa province restait réticente à utiliser l’application tant que ses notifications d’exposition demeuraient « très peu spécifiques ».
« Ce que nous aimerions vraiment voir, c’est une application que nous pourrions télécharger lorsque nous sommes à une célébration, une fête ou un service religieux, afin que nous puissions établir les moments précis où il y a eu une personne atteinte de la COVID qui se trouvait à proximité », avait expliqué la Dre Henry.
« Nous sommes toujours en train de négocier avec le gouvernement fédéral pour la modifier afin de répondre à nos besoins et qu’elle nous soit utile », a-t-elle ajouté.
« Je sais qu’ils se sont engagés à résoudre certains de ces problèmes, mais nous ne sommes pas parvenus à un accord pour les résoudre », a conclu Mme Henry.
Le refus de l’Alberta de déployer l’application sur son territoire provoque pour sa part des frictions entre Justin Trudeau et son homologue provincial Jason Kenny. Vendredi, lors d’une entrevue radiophonique à Edmonton en Alberta, le premier ministre canadien a accusé le gouvernement de Jason Kenney de carrément bloquer l’utilisation de l’application.
L’Alberta a lancé sa propre application appelée ABTraceTogether au printemps, mais elle a dû faire face à des problèmes de fonctionnalité et de confidentialité.
La province déclare que le retard dans la signature d’un accord concernant l’application fédérale est dû au fait que l’on tente toujours de trouver un moyen de transférer les 247 000 comptes créés sur l’application provinciale vers l’application fédérale.
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« Le code source de cette l’application (Alerte COVID) est disponible et les gens peuvent le regarder… Il n’y a aucune manipulation d’information sensible », selon Mourad Debbabi, chercheur et doyen de la Faculté de génie et d’informatique Gina-Cody à l’Université Concordia, et membre du Consortium national en cybersécurité. – Photo : RCI
RCI avec CBC News et le Calgary Herald
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