Cet engagement figure parmi les points clés de la Stratégie de réconciliation 2020-2025 de la Ville dévoilée mercredi.
L’annonce a été effectuée au cours d’une cérémonie virtuelle en présence du chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) Ghislain Picard, de la cheffe mohawk Gina Deer, du DG de Montréal, du président du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec Philippe Meilleur, ainsi que de la Commissaire aux relations avec les peuples autochtones pour la ville de Montréal Marie-Ève Bordeleau.
Cette dernière a souligné la centaine d’engagements pris par la Ville pour réaliser la réconciliation avec les Autochtones qui y vivent.
Un accent particulier a été mis sur l’importance d’améliorer leur santé et leur sécurité. Par ailleurs, elle a mis de l’avant l’idée d’entretenir un rapport de gouvernement à gouvernement avec les Autochtones.
La Ville a reconnu la contribution des Autochtones à sa vitalité et pris l’engagement d’appuyer les initiatives culturelles et économiques au sein de ces collectivités. Elle entend aussi assurer une plus grande visibilité de la présence autochtone dans les lieux et endroits significatifs.
Le chef Picard a mentionné que l’ensemble des engagements tient compte des attentes de différents rapports déposés auprès du gouvernement du Québec. Ceux-ci ont pour but d’entraîner des actions concrètes dans la province pour améliorer les rapports avec les communautés autochtones.
Ces engagements sont considérés par l’APQNL comme « une réponse appropriée » à la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec (commission Viens) et la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR). Ils s’arriment aussi avec la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones que Montréal a entérinée en 2017.
« Je tiens à souligner le leadership de la mairesse Valérie Plante et de la Ville de Montréal, dont le fruit du travail trace la voie aux autres villes et municipalités du Québec », a dit M. Picard.
Le chef de l’APNQL considère ainsi que Montréal se démarque par « sa volonté d’action exprimée », devenant ainsi « une véritable métropole de la réconciliation ».
La stratégie de la ville de Montréal pour les cinq prochaines années est présentée dans un contexte marqué par la remise en question du racisme au Québec. Ce concept est au centre de divisions, notamment quand il s’agit de reconnaître sa dimension systémique.
Le chef Picard a déclaré, à l’issue de la rencontre de mercredi, que le racisme et la discrimination sont bien présents au Québec. Il a mentionné en guise de preuve la mort récente de Joyce Echaquan, une femme autochtone décédée à l’hôpital de Joliette dans des circonstances troubles.
M. Picard a néanmoins reconnu que la stratégie de la ville de Montréal « s’arrime parfaitement » au plan d’action dévoilé récemment par l’APNQL pour combattre ces deux fléaux contre les Autochtones.
« Je suis heureux de compter Montréal comme une alliée et j’espère que l’initiative servira d’exemple pour toutes les autres municipalités et organisations gouvernementales pour poser des gestes positifs pour mieux vivre ensemble », a conclu Ghislain Picard.
Les rapports de la commission Viens et de la CVR ont formulé des appels à l’action pour ’élimination de la violence, de la discrimination et de l’iniquité dans les prestations de services publics aux Autochtones. Les services sociaux, policiers, correctionnels, dans le secteur de la justice, de la santé et à la protection de jeunesse sont directement visés.
Avec des informations de l’APNQL et de la Ville de Montréal
En complément :
Rapport accablant de la commission Viens sur le traitement des Autochtones
Commission de vérité et réconciliation : vers un nouveau serment de citoyenneté
Déclaration sur les droits des peuples autochtones : racisme dénoncé au Canada
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