Déclaration sur les droits des peuples autochtones : racisme dénoncé au Canada

L’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) rappelle la nécessité de mettre un terme à toutes les formes de discrimination et au racisme systémique dont sont victimes les Autochtones partout au pays.

Ces deux fléaux sont revenus au-devant de la scène au cours des derniers mois en raison des multiples cas de brutalité policière et des décès de membres de la communauté autochtone.

L’APNQL profite de la célébration de l’anniversaire de l’adoption de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, le 13 septembre, pour rappeler l’importance de créer et d’entretenir un climat de saine cohabitation et de collaboration qui serait mutuellement bénéfique.

« La Déclaration est un formidable outil de progrès, de rapprochement et de réconciliation », peut-on lire dans le communiqué de l’APNQL.

Pour ce qui est du bilan, le rapprochement et la réconciliation avec les peuples autochtones au Canada restent marqués par de nombreux écueils, en raison de la difficile relation avec les forces policières et des différends sur le territoire.

Les Premières Nations ont souvent voulu faire valoir leurs droits ancestraux sur leurs territoires tels que conférés par les traités et la Déclaration de l’ONU à ce sujet.

Le plus récent exemple qui illustre un tel conflit est la mobilisation suscitée par le conflit territorial entre les chefs héréditaires Wet’suwet’en et le gouvernement fédéral au sujet du projet Coastal Gaslink, en Colombie-Britannique.

Ce conflit a eu des répercussions dans différentes provinces du Canada, surtout au Québec et en Ontario, et causé un blocus ferroviaire avec des conséquences économiques importantes.

Au Québec, où cette relation a souvent été mise à rude épreuve pour diverses autres raisons, l’APNQL souligne la nécessité d’éviter les travers du passé.

« Nous ne pouvons pas réécrire l’histoire, mais nous avons le devoir d’essayer au moins de la comprendre et de ne pas répéter les injustices historiques. La Déclaration peut nous aider tous à le faire, elle a une valeur indéniable », indique le communiqué.

Il convient de noter que la Déclaration des Nations unies souligne que les peuples autochtones ont connu une injustice historique en raison de la colonisation, de la dépossession de leurs terres et de leurs ressources.

« Cela les a empêchés d’exercer leur droit au développement conformément à leurs propres droits et intérêts », soutient l’ONU.

Elle a été adoptée en 2007, par l’Assemblée générale, avec une majorité de 144 États pour et 4 contre, soit le Canada, les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ces États ont revu leur position huit ans plus tard et soutiennent désormais la Déclaration qui « établit un cadre universel de normes minimales pour la survie, la dignité et le bien-être des peuples autochtones du monde et élabore sur les normes existantes des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans leur application à la situation particulière des peuples autochtones ». (Nations unies)

L’APNQL estime que le Québec a encore du chemin à parcourir pour répondre aux points saillants de cette Déclaration. C’est ainsi qu’évoquant la position de son premier ministre François Legault, l’Assemblée soutient qu’il est « réticent à reconnaître la Déclaration, parce qu’il craint de donner aux Premières Nations un droit de veto sur le développement économique du Québec […] et qu’il se trompe ».

« Il ne s’agit pas de donner des droits, mais plutôt de reconnaître des droits préexistants, de cesser de les nier, et de chercher avec les Premières Nations des solutions qui profitent à tous. C’est ce que confirme la déclaration ». (communiqué)

L’APNQL souligne l’importance pour le gouvernement québécois, les municipalités et les institutions à s’engager à respecter les principes de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones pour que la réconciliation tant souhaitée connaisse une réelle avancée.

L’un des premiers principes de la Déclaration stipule que les peuples autochtones sont égaux à tous les autres peuples.

« Toutes les doctrines, politiques et pratiques qui invoquent ou prônent la supériorité de peuples ou d’individus en se fondant sur les différences d’ordre national, racial, religieux, ethnique ou culturel sont racistes, scientifiquement fausses, juridiquement sans valeur, moralement condamnable et socialement injuste », souligne la Déclaration de l’ONU.

Source : APNQL et Nations unies

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Catégories : Autochtones
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