Seuls 73 % des participants à une large étude internationale ont déclaré qu’ils se feraient vacciner contre la COVID-19 si un vaccin était disponible, compromettant ainsi l’efficacité d’un vaccin et la fin du cycle de confinement.
L’étude menée par le Forum Économique Mondial et Ipsos auprès de 18 526 adultes de 15 pays, dont le Canada, enregistre ici une baisse de 4 points depuis le mois d’août.
Les experts ont ainsi observé une réticence croissante à la vaccination, malgré les progrès réalisés par de nombreuses sociétés pharmaceutiques.
« Cette baisse de confiance dans les vaccins est une triste et remarquable tendance alors que nous nous rapprochons d’un éventuel déploiement de vaccins », a déclaré par voie de communiqué Arnaud Bernaert, Responsable du département Santé et soins de santé au Forum Économique Mondial.
« Les chiffres sont suffisamment significatifs pour compromettre l’efficacité d’un vaccin dans la gestion de la maladie et la fin du cycle de confinement et de restrictions. Il est essentiel que les gouvernements et le secteur privé collaborent pour instaurer la confiance dans les prochaines étapes », a-t-il ajouté.
L’étude rappelle que l’on constate une baisse de confiance alors que des organisations internationales comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Gavi et la CEPI (deux organismes internationaux spécialisés dans recheche et distribution de vaccins) s’efforcent de garantir que toute solution future sera disponible pour ceux qui en ont le plus besoin.
Depuis le mois d’août lorsque le premier sondage a été réalisé, les intentions de vaccination ont diminué dans 10 des 15 pays, principalement en Chine, en Australie, en Espagne et au Brésil.
Plus de quatre personnes sur cinq en Inde, en Chine, en Corée du Sud et au Brésil déclarent qu’elles obtiendraient un vaccin si celui-ci était disponible, contre un peu plus de la moitié en France et environ deux personnes sur trois aux États-Unis, en Espagne, en Italie, en Afrique du Sud, au Japon et en Allemagne.
Au Canada, les sondés restent sur le même avis soit que 76 % se feraient vacciner si un vaccin était disponible.
Peur des effets secondaires
Pour plus d’un tiers de ceux qui n’ont pas l’intention de se faire vacciner contre la COVID-19, la raison principale est qu’ils s’inquiètent des effets secondaires (34 % au niveau mondial). C’est au Japon (62 %) et en Chine (46 %) que les inquiétudes concernant les effets secondaires sont les plus fortes.
L’inquiétude concernant la précipitation des essais cliniques est la plus forte au Brésil et en Espagne (48 % dans les deux pays). Dans le monde, au total plus d’un tiers des participants (33 %) le craignent. Il s’agit également de la raison majoritairement avancée par les Canadiens interrogés (38 %).
Un nombre plus faible de personnes disent qu’elles ne pensent pas que le vaccin sera efficace (10 %), qu’elles sont contre les vaccins en général (10 %) et que le risque de contracter la COVID-19 est trop faible (8 %).
L’étude examine également dans quel délai après la mise à disposition d’un vaccin les gens se feraient vacciner. Près de la moitié des adultes dans le monde déclarent qu’ils se feraient vacciner dans les trois mois suivants la mise à disposition du vaccin COVID-19 pour tous.
Au Canada, la majorité des répondants (73 %) disent qu’ils le feront dans la première année.
Les hésitations du public à l’égard de la vaccination sont classées parmi les dix ennemis que l’OMS devrait affronter en 2019, qui touchent non seulement la santé publique, mais aussi les entreprises et les économies.
« La coopération public-privé est essentielle pour instaurer la confiance dans les prochaines étapes », a déclaré Arnaud Bernaert. « Si les chiffres de cette nouvelle étude montrent que la confiance dans un vaccin contre la COVID-19 reste importante, l’hésitation croissante est significative et souligne qu’un vaccin ne sera pas efficace si les gens refusent de se faire vacciner ».
Avec les informations d’Ipsos et du Forum Économique Mondial.
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