L’Association bélarussienne des journalistes a reçu le Prix Canada–Royaume-Uni pour la liberté de la presse pour leur couverture des manifestations qui ont suivi les élections en Biélorussie. (Photo : Vasily Fedosenko/Reuters)

Des journalistes bélarusses remportent le Prix pour la liberté de la presse

Le Canada et le Royaume-Uni ont pour la première fois conjointement remis lundi le Prix pour la liberté de la presse à l’Association bélarusse des journalistes pour leur couverture des manifestations qui ont suivi les élections au Bélarus. 

Le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, et le secrétaire d’État des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement du Royaume-Uni, Dominic Raab, ont attribué le prix lors de la conférence mondiale sur la liberté de la presse.

La conférence a été organisée virtuellement par le Canada et le Botswana.

« À l’heure où la liberté de la presse est de plus en plus menacée, nous félicitons l’Association bélarusse des journalistes qui se bat pour protéger les droits et libertés, ainsi que la vie et les moyens de subsistance des représentants de la presse au Bélarus », a déclaré M. Champagne dans un communiqué.

« Ses efforts constants pour contrer la répression et la désinformation garantissent que la voix des journalistes et des citoyens est entendue, et qu’elle compte, au moment où cela est le plus important. »François-Philippe Champagne, ministre des Affaires étrangères

Le lauréat de cette année s’est notamment distingué par « son engagement constant pour l’éthique et les principes journalistiques, ainsi que pour sa persévérance et son dévouement relativement à la multiplication des mesures de répression ciblées contre les médias au Bélarus ».

Les manifestations continuent dans le pays où au moins quatre personnes sont mortes lors de manifestations ou après leur interpellation depuis le début de la contestation. Toutefois, d’autres décès suspects laissent présager un bilan plus lourd, indique l’Agence France-Presse. 

De nombreuses manifestations ont été organisées pendant et après les élections pour demander la démission du président Alexandre Loukachenko qui dit avoir remporté son sixième mandat avec 80 % des voix. Une élection entachée de fraude selon de nombreux médias.

Des milliers de manifestants ont par ailleurs été arrêtés depuis le début du mouvement et des dizaines d’entre eux ont dénoncé des tortures durant leur détention.

Soutenu par Moscou, Alexandre Loukachenko refuse de quitter le pouvoir et n’a évoqué que de vagues réformes constitutionnelles pour calmer la protestation.

Zhanna Litvina, présidente de l’Association bélarusse des journalistes, est applaudie par le président du Parlement européen, l’Espagnol Josep Borrell, après avoir décerné à l’association le Prix Sakharov 2004 pour la défense des droits de l’homme, le 14 décembre 2004. L’Association bélarussienne des journalistes a déjà reçu plusieurs prix internationaux. (Photo : Gérard Cerles/AFP/Getty Images)

« Aujourd’hui, les journalistes du Bélarus doivent travailler sous la menace des balles, littéralement, et ce, dans un pays pacifique, a dit Andrei Bastunets, président de l’Association bélarusse des journalistes. Ils sont victimes de violences policières et condamnés à des détentions de longue durée pour leur travail. »

« Nous remercions toutes les voix du monde entier qui s’expriment aujourd’hui pour les journalistes bélarusses! C’est très important pour nos collègues qui sont encore détenus. »Andrei Bastunets, président de l’Association bélarusse des journalistes

L’Association bélarusse des journalistes est le seul syndicat de journalistes indépendants du pays. Elle a déjà reçu plusieurs prix, dont la Plume d’or de la liberté lors du Congrès mondial des journaux et du World Editors Forum en 2003, le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit en 2004 ou encore le Prix de la liberté du Conseil de l’Atlantique en 2011.

Avec les informations de l’Agence France-Presse. 

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