Le septième art est pour beaucoup synonyme de rêve et de célébrité. Il reste toutefois un monde difficile d’accès pour les femmes autant comme réalisatrices que comme actrices. Les films et la télévision jouent un rôle majeur dans les perceptions culturelles et les attitudes en matière de genre. Ils ont une grande influence en ce qui a trait à l’égalité des sexes, notamment.
Et pourtant, selon les conclusions d’une analyse de films à succès menée dans 11 pays par l’ONU, il a été trouvé, par exemple, que « 31 % de l’ensemble des personnages parlants dans ces films étaient des femmes et seulement 23 % présentaient des protagonistes de sexe féminin, un taux qui reflétait de près celui des réalisatrices (21 %) ».
Dans le monde arabe cependant, les femmes cinéastes et actrices arrivent à bien s’en tirer et à se démarquer. C’est ce que Leyla Bouzid et Yasmine Chouikh, deux jeunes cinéastes originaires du Maghreb, ont fait valoir lors de la conférence « Les réalisatrices arabes, un désir de liberté! » organisée par le Festival du Monde Arabe de Montréal.
Pendant 1 h 30, Mmes Bouzid et Chouikh ont partagé avec le public leur relation à la caméra, aux récits et aux personnages de leurs films. Elles ont notamment fait part des difficultés rencontrées dans ce domaine très masculin. Les jeunes femmes se sont également interrogées sur la représentation des femmes dans le cinéma arabe et dans leurs films en particulier.
Retrouvez la conférence animée par Paloma Martínez, journaliste à Radio Canada International, en intégralité sur YouTube :
Le message que les jeunes réalisatrices ont surtout voulu mettre en avant est un message d’encouragement. Elles ont invité tous ceux qui veulent faire des films à poursuivre leurs rêves, malgré les obstacles.
Cette détermination se ressent dans les films de Leyla et Yasmine. Malgré qu’elles aient tourné dans des pays où l’industrie cinématographique n’en est qu’à ses débuts, voire inexistante, les réalisatrices ont réussi à composer de grands films de qualité, récompensés à plusieurs reprises.
Portraits et œuvres
Leyla Bouzid a grandi en Tunisie, où elle est née en 1984. C’est en 2003 qu’elle décide de partir à Paris pour étudier la littérature française à la Sorbonne, puis de s’ins la célèbre école nationale supérieure des métiers de l’image et du son, La Fémis, dans la section réalisation.
Sept ans après, Mme Bouzid réalise Soubresauts (Mkhobbi Fi Kobba), son film de fin d’études, en Tunisie, quelques mois avant la révolution du jasmin.
S’en est suivi le moyen métrage Zakaria, réalisé dans le sud de la France avec un lot d’acteurs non professionnels.
À peine j’ouvre les yeux, son premier long métrage, a été sélectionné dans de nombreux festivals internationaux (Mostra de Venecia, Busan International Film Festival, Tribeca Film Festival ou encore au festival de Dubaï entre autres grands évènements) et a remporté plus de 40 prix, avant de devenir un véritable succès lorsqu’il est sorti en salles presque simultanément en France et en Tunisie.
Son deuxième long métrage, Une histoire d’amour et de désir est actuellement en postproduction.
Regardez la bande annonce de son long métrage À peine j’ouvre les yeux :
Yasmine Chouikh, née en 1982 en Algérie, est quant à elle journaliste et cinéaste. Elle est surtout connue pour avoir réalisé le film primé Jusqu’à la fin des temps.
Yasmine Chouikh est la fille de Mohamed Chouikh et Yamina Bachir-Chouikh, tous deux cinéastes. Selon elle, ce lien familial la rend plus critique lorsqu’elle travaille.
Elle fait partie d’une nouvelle génération de cinéastes algériens désireux de faire revivre leur cinéma troublé par une sombre décennie.
En 2018, son premier long métrage a reçu le Golden Annad au Festival du film méditerranéen d’Annaba et le Golden Khanjar de la meilleure réalisation au Festival international du film de Mascate. En 2019, elle remporte le prix du meilleur premier film au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou.
Regardez la bande-annonce de son long métrage Jusqu’à la fin des temps :
Avec les informations de Paloma Martínez, Radio Canadá Internacional.
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