Les populations âgées de 80 ans et plus sont considérées comme les plus vulnérables à la COVID-19. Elles font partie des cas les plus souvent traités en soins intensifs au Canada. Crédit : Istock

COVID-19 : le nombre de personnes gravement malades augmente au Canada et inquiète la santé publique

L’administratrice en chef de la santé publique a indiqué dimanche que la situation ne devrait laisser indifférente aucune personne au pays.

La Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, prend la parole lors d’une conférence de presse sur la pandémie de COVID-19 à Ottawa, le vendredi 20 novembre 2020. Photo : La Presse canadienne

« Le Canada a besoin d’un effort collectif de la part des individus et des autorités de santé publique pour appuyer et assurer l’intervention en santé publique jusqu’à la fin de la pandémie, tout en tenant compte des conséquences sanitaires, sociales et économiques », a relevé la Dre Theresa Tam.

Comme cela a été le cas au cours des derniers jours où de nouveaux foyers d’éclosion ne cessent de favoriser une propagation exponentielle de la pandémie au Canada, Mme Tam a réitéré que l’accent est mis sur la surveillance des indicateurs épidémiologiques.

Il s’agit d’observer les éléments qui permettent de se prononcer de manière éclairée sur la transmission de cette maladie, de spécifier précisément les lieux où celle-ci est plus forte et d’apprécier les répercussions sur la santé des Canadiens, les services de santé publique, les laboratoires et le système de santé.

Ayant fourni les dernières tendances nationales de la maladie et les mesures qui permettront d’y faire face, Mme Tam a souligné que le but ultime est de faire en sorte que le nombre de cas de COVID-19 soit « maintenu à des niveaux gérables ».

Dernières tendances selon l’Agence de santé publique du Canada
– augmentation continue du nombre de malades graves chaque jour;
– 325 711 cas depuis le début de la pandémie;
– 11 406 décès partout au Canada;
– 53 907 cas actifs dans tout le pays;
– 4739 nouveaux cas quotidiens (du 13 au 19 novembre);
– 58 400 personnes ont passé le test de dépistage, dont 6,6 % de résultats positifs (du 8 au 14 novembre);
– 1840 personnes traitées dans les hôpitaux canadiens chaque jour, au cours de la dernière période de sept jours (du 13 au 19 novembre), dont 376 dans une unité de soins intensifs, 71 morts en moyenne chaque jour selon les données provinciales et territoriales.

Selon les observations de l’administratrice en chef de la santé publique, ces chiffres confirment le fait que la pandémie poursuit son escalade et que la majorité des personnes au Canada restent vulnérables.

Les éclosions et la transmission communautaire sont considérées comme les principaux vecteurs de la propagation de la COVID-19 au pays. Les personnes âgées, notamment celles de 80 ans et plus, sont particulièrement vulnérables à cette maladie.

Le nombre de cas a considérablement augmenté dans cette tranche d’âge. Les centres de soins de longue durée, les habitations collectives ainsi que les hôpitaux constituent également des lieux où la transmission se fait rapidement.

Les communautés autochtones semblent plus vulnérables à cette deuxième phase que lors de la première, en raison des niveaux de propagation qui atteignent de nouveaux sommets.

Mme Tam appelle les Canadiens à ne rien laisser de côté en face de cette maladie potentiellement mortelle qui touche considérablement le réseau de santé, créant de nouveaux défis pour les régions qui ne peuvent « gérer les urgences médicales complexes » convenablement à cause de l’insuffisance des équipements.

Chaque personne au pays doit contribuer aux petits gestes quotidiens qui peuvent faire toute la différence dans la lutte contre cette maladie. L’observation des précautions individuelles permet « d’assurer sa propre sécurité et celle de sa famille et de sa collectivité », a souligné Theresa Tam.

Comme cela a été le cas la semaine dernière, l’administratrice en chef de la santé publique a attiré l’attention sur le fait que cette évolution exponentielle est source de pression sur les ressources en santé.

Elle met les représentants dans les hôpitaux dans une situation difficile en raison des choix souvent déchirants qu’ils sont obligés d’effectuer, en annulant, par exemple, des chirurgies et des traitements non urgents dans plusieurs régions du pays pour privilégier la prise en charge des cas de COVID-19.

Famille en appel vidéo à Noël Photo : iStock

Trouver des moyens sûrs de fêter

Les efforts des Canadiens ne devraient pas être relâchés, surtout à un moment où les Fêtes de fin d’année pointent à l’horizon, avec de fortes possibilités que les personnes soient tentées de se réunir.

Les Canadiens doivent contribuer à l’aplanissement de la courbe. Ils doivent ainsi se mettre à l’abri des risques de contamination lors des célébrations, en limitant à l’essentiel les sorties et les contacts sociaux.

L’administratrice en chef de la santé soutient que, malgré la pandémie et ses restrictions, il est tout à fait possible de « trouver des moyens sûrs de tenir des célébrations significatives, si importantes pour maintenir les traditions et les liens sociaux ».

« Nous avons vu à quel point les Canadiens peuvent être créatifs, car ils ont, entre autres, tenu des soirées en ligne, partagé virtuellement des repas spéciaux avec des gens en dehors de leurs ménages, fait des promenades bien emmitouflés, en maintenant leur distance et applaudi leurs voisins qui ont décoré leur balcon, fenêtres et leur parterre », a dit Theresa Tam.

Elle a indiqué que les consignes de santé publique restent les mêmes :

– rester à la maison ou s’isoler en cas de symptômes;
– maintenir une distance physique;
– porter un masque au besoin (même à l’intérieur quand on est en compagnie de personnes qui ne font pas partie de notre ménage);
-respecter les règles d’hygiène : lavage fréquent des mains, étiquette respiratoire en cas de toux, nettoyage et désinfection des surfaces;
– les espaces clos mal aérés, les lieux achalandés et les situations où la distanciation physique de deux mètres est impossible doivent être évités.

En plus d’observer ces règles, les populations sont invitées à s’informer et à partager tous les renseignements crédibles pour éclairer les autres personnes sur la pandémie, notamment en ce qui concerne les risques, la prévention et les moyens qui peuvent réduire la transmission communautaire.

Il est aussi fortement recommandé de télécharger l’application Alerte COVID qui permet un traçage des contacts en vue de briser la chaîne de transmission et de limiter la propagation.

Cri du cœur des opérateurs économiques

Le gouvernement du Québec a récemment proposé à la population ce que les milieux d’affaires ont qualifié de contrat moral pour le temps des Fêtes.

La Fédération des Chambres de commerce du Québec (FCCQ) a estimé que les milieux de la restauration, qui sont pratiquement cloués au sol, en raison de cette pandémie et des mesures de fermeture qui s’étendront au 11 janvier, doivent eux aussi avoir un contrat moral.

Son président a indiqué avoir œuvré en collaboration avec des membres de son réseau pour proposer au gouvernement des pistes qui aideront cette filière à sortir rapidement de la crise.

Étant donné que le contrat moral du gouvernement prévoit des rassemblements par petits groupes en famille, la FCCQ a mentionné que les restaurants pouvaient servir de lieu d’accueil des familles qui souhaitent se réunir.

« C’est un coup extrêmement dur pour plusieurs entreprises, non seulement sur leurs finances, mais aussi sur le moral. Nous comprenons que les chiffres actuels de cas de COVID-19 ne permettent pas un retour à la normale complet. Mais les entreprises et les restaurants ont investi des sommes importantes pour l’aménagement de leurs espaces selon les meilleures normes sanitaires. Les rassemblements en nombre limité dans ces établissements auraient pu se faire sans compromettre la santé publique », a dit Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ, dans un communiqué.

M. Milliard a réitéré le cri du cœur de la communauté des affaires prise en étau par la pandémie. Ce sont environ 21 000 restaurants au Québec qui sont plongés dans l’incertitude, constate le président-directeur général. Il a énuméré une série de recommandations pour guider le gouvernement dans ses mesures pour la relance des activités.

Entre autres, du 24 au 27 décembre, permettre que ces établissements accueillent un nombre limité de personnes dans leurs salles à manger, leur « envoyer des signaux positifs pour une reprise à court terme », opter pour le report des remises de TPS et TVQ sur les ventes faites par les restaurants, bars et autres entreprises visées par des fermetures forcées, jusqu’au 30 juin 2021.

Cette situation critique dans laquelle sont plongés les acteurs de la restauration n’est pas unique au Québec.

Au Canada, selon le dernier rapport sur l’inflation du prix à la consommation de Statistique Canada pour le mois d’octobre, ce secteur comme celui des voyages et de l’hébergement paie aussi le prix fort de cette pandémie.

Les prix des services y ont ralenti de manière significative pour se situer autour de 1,2 % en octobre, soit une légère glissade par rapport à septembre.

Sources : Agence de santé publique du Canada, Statistique Canada et FCCQ

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Catégories : Santé
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