Le dernier investissement en date concerne un traitement à base d’anticorps. Une entente a été conclue à ce sujet avec la compagnie Eli Lilly.
Cette compagnie a mis au point ce traitement en partenariat avec AbCellera Biologics, une entreprise qui opère dans le secteur des technologies à Vancouver. Elle a le potentiel de décoder et d’analyser les systèmes immunitaires naturels pour y détecter des anticorps nécessaires au développement de traitements utiles dans la prévention de certaines maladies qui s’attaquent au système immunitaire. Dans le cadre de ce partenariat, Eli Lilly apporte son expertise pour la fabrication et la distribution.
Le traitement en question est connu sous la dénomination Bamlanvimab (LY-Co555). Il s’agit d’un traitement par anticorps monoclonaux qui a été conçu à base de protéines fabriquées. Il a la particularité « d’imiter la capacité du système immunitaire à combattre le virus ». Il parviendrait ainsi à compromettre toute possibilité pour le coronavirus de se fixer aux cellules corporelles et d’y pénétrer. C’est une démarche préventive contre le développement de la COVID-19 qui suscite de l’intérêt au Canada.
Les ministres fédéraux de la Santé, Patty Hajdu, et des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, ont annoncé que leur gouvernement a effectué une commande initiale de 26 000 doses. Les premières livraisons sont prévues en décembre. D’ici la fin du mois de février, le Canada aura acquis l’ensemble des doses souhaitées et des doses supplémentaires pourront ensuite être commandées.
« Le gouvernement du Canada continue d’adhérer à une stratégie dynamique pour s’assurer que la population canadienne a accès à des traitements efficaces contre la COVID-19. Je suis heureuse d’annoncer la conclusion de cette nouvelle entente importante avec Eli Lilly et son partenaire canadien AbCellera. L’entente permettra aux Canadiens et aux Canadiennes d’avoir accès à ce traitement à base d’anticorps innovants contre la COVID-19, ce qui sauvera des vies » a dit Anita Anand.

Les données de l’Agence de santé publique du Canada ont indiqué au cours des derniers jours une propagation plus rapide de la pandémie durant cette deuxième vague par rapport à la première avec 343 828 cas et 11 653 décès au 25 novembre 2020. Photo : iStock
Préparer la réponse du Canada aux pandémies futures
Avant cette première commande, il a fallu que le gouvernement obtienne le feu vert de Santé Canada. L’organisme fédéral a délivré la toute première autorisation en vertu de l’Arrêté d’urgence pour le traitement contre la COVID-19 au traitement à base d’anticorps d’Eli Lilly et AbCellera Biologics.
Plusieurs éléments ont contribué à faciliter cette autorisation. Celle-ci s’inscrit dans le cadre de ce mécanisme temporaire qui facilite l’approbation de médicaments et vaccins contre la COVID-19 sans porter atteinte à leur innocuité et à leur efficacité. Santé Canada a ainsi pris en considération les données probantes qui illustrent le potentiel de Bamlanivimab de réduire les hospitalisations et les visites aux urgences chez les patients présentant un risque élevé de développer la COVID-19.
Les essais cliniques de ce médicament sont toujours en cours. Santé Canada s’attend à ce que les partenaires qui l’ont mis au point continuent à faire la démonstration qu’il est toujours efficace et sans dangers pour la population.
« Alors que la pandémie de COVID-19 se poursuit, les Canadiennes et les Canadiens attendent avec impatience des nouvelles sur les nouveaux traitements et vaccins contre la maladie. Pour que la population ait accès plus rapidement aux médicaments contre la COVID-19, comme le nouveau traitement à base d’anticorps d’Eli Lilly, Santé Canada en accélère l’examen, mais ce, tout en maintenant ses normes d’innocuité, d’efficacité et de qualité », a ajouté Patty Hadju.
C’est depuis le mois de mai 2020 que le gouvernement du Canada a résolu d’accompagner AbCellera dans sa démarche en vue d’élaborer des traitements novateurs contre la COVID-19. Ottawa avait alors versé 175,6 millions de dollars à cette compagnie grâce au Fonds stratégique pour l’innovation.
Ce fonds est destiné à soutenir la recherche canadienne axée sur le développement de vaccins et de traitements contre le coronavirus, et à faciliter le diagnostic de la maladie partout au pays. Le Canada entend ainsi mettre sa capacité de recherche, d’innovation et de fabrication au service de la santé de la population et de la relance économique durable.
Le financement ainsi accordé à l’entreprise de Vancouver s’inscrit dans le cadre d’un plan global dont l’objectif est de préparer la réponse du Canada aux futures pandémies.
« Le gouvernement du Canada est fier de s’associer avec des entreprises novatrices canadiennes comme AbCellera. Nous continuerons de consolider la capacité de biofabrication et de recherche au pays afin de pouvoir lutter contre la COVID-19 et de veiller à la santé et la sécurité des Canadiens » a dit Navdeep Bains, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie.

Malgré les retards redoutés dans l’arrivée des vaccins au Canada, le gouvernement assure que tous les efforts sont déployés afin que les Canadiens aient accès à des vaccins sûrs et efficaces. Photo : iStock
Acquérir un troisième vaccin et poursuivre les négociations
Comme bien des pays, le Canada s’est engagé mardi à acquérir plusieurs doses du troisième vaccin annoncé contre la pandémie de COVID-19.
Ce vaccin est mis au point par AstraZeneca et l’Université d’Oxford. Il serait efficace à 70 % en moyenne. Ce niveau d’efficacité est un peu loin des deux mis au point par Pfizer et Moderna, avec une efficacité à 95 %. Ce troisième vaccin a la particularité d’être plus facilement transportable. (Source : Radio-Canada)
Dans sa stratégie pour acquérir les vaccins contre la COVID-19 , le gouvernement est conseillé par un groupe de travail. Il est constitué par des experts en immunologie et en vaccination, ainsi que par des gens de l’industrie.
Ces derniers se prononcent notamment sur les façons de soutenir la recherche sur les vaccins et de favoriser le positionnement du pays dans le développement d’un vaccin, de la biofabrication et des partenariats internationaux qui permettront de garantir l’accès aux Canadiens à des vaccins sécuritaires et efficaces.
C’est sur la base des recommandations de ce groupe de travail que le gouvernement fédéral avait conclu des ententes avec Pfizer et Moderna pour réserver des doses de leurs vaccins. Ottawa poursuit les négociations avec d’autres entreprises pharmaceutiques pour s’assurer de l’approvisionnement.
Au mois d’août, on a appris que la somme de 56 millions de dollars avait été investie par l’entremise du Fonds stratégique pour l’innovation. Le but était d’appuyer les essais cliniques du vaccin expérimental contre la COVID-19 élaboré par Variation Biotechnologies inc. (VBI).
Ce fonds est doté d’une enveloppe globale de 600 millions de dollars destinés à soutenir le développement de vaccins et les essais cliniques dans le secteur privé. Toujours dans le cadre de ce fonds, d’autres entreprises canadiennes comme la néo-écossaise IMV inc. ont également reçu un coup de pouce pour l’avancement de leurs travaux visant des solutions préventives contre la COVID-19.
Malgré cette détermination à soutenir la recherche et l’accélération de la mise au point de solutions contre la pandémie, il a été mentionné que le Canada accusera un retard dans la livraison des vaccins qui sont annoncés. Ce retard par rapport à des pays comparables comme la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les États-Unis pourrait atteindre les trois mois, selon des informations de Radio-Canada cette semaine.
En ce qui concerne le vaccin de la compagnie NOVAVAX, ce n’est qu’au deuxième trimestre de 2021 que le Canada recevra ses doses, alors que les États-Unis et la Grande-Bretagne vont être servis dès le premier. AstraZenaca annonce les premières livraisons aux États-Unis dès la fin de 2020, alors que les livraisons au Canada n’interviendront que l’année prochaine. Il en est de même pour Pfizer et Moderna qui prévoient des mois de retard de livraison au Canada.
Le gouvernement fédéral s’est voulu malgré tout rassurant, soutenant qu’il « avait la situation en main » et qu’il s’assurerait que les Canadiens aient accès à des vaccins sûrs et efficaces dès qu’ils sont disponibles. Mais on retient que mardi, Justin Trudeau a réaffirmé cette volonté sans toutefois se prononcer clairement sur les dates de disponibilité des vaccins au pays.

Le premier ministre Justin Trudeau, lors d’une conférence de presse, à Rideau Hall, à Ottawa, le mardi 24 novembre 2020. Photo : La Presse canadienne/Adrian Wyld
La réalité, c’est qu’il y a énormément de différents vaccins en préparation, mais on ne sait pas lequel sera le plus efficace. Lesquels vont arriver en premier? Quand est-ce qu’on va pouvoir les livrer directement aux Canadiens? C’est pour ça qu’on est en train de mettre en place un plan robuste pour mobiliser nos ressources, pour pouvoir livrer des vaccins aux bonnes personnes dès qu’ils arriveront au Canada. Ils seront jugés sécuritaires pour les Canadiens, donc nous avons un plan. Nous sommes en train de livrer sur ce plan, mais ça va être encore du travail avant que les vaccins arrivent. (Justin Trudeau)
Avec des informations du gouvernement du Canada, Santé Canada et quelques données de Radio-Canada sur l’échéance de distribution des vaccins au Canada
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