Les chercheurs ont créé un modèle "pour déterminer comment la température de l'eau, la disponibilité de l'oxygène, la taille et l'activité du corps affectent la demande métabolique d'oxygène chez les poissons". (Photo : Juan Rubalcaba/ Université McGill)

Alors que les océans se réchauffent, les gros poissons peinent à s’adapter

La hausse de la température des océans nuirait aux plus grosses espèces de poisson, révèle une étude d’universités canadienne, américaine et néerlandaise.

Des eaux plus chaudes auraient pour effet de réduire la capacité qu’ont les poissons, notamment les plus gros, à extraire l’oxygène dont ils ont besoin pour se développer.

En effet, l’oxygène est essentiel aux animaux pour produire l’énergie nécessaire à leurs mouvements, leur croissance et leur reproduction.

« Nos données suggèrent qu’à mesure que la température augmente, la demande en oxygène de nombreuses espèces de poissons dépassera leur capacité à extraire l’oxygène de l’environnement grâce à leurs branchies », explique Juan Rubalcaba, auteur principal de l’article et chercheur à l’Université McGill.

« Par conséquent, la capacité aérobique des poissons diminue dans les eaux qui se réchauffent, et cette réduction peut être plus importante chez les gros poissons. »

« Cela nous indique que le réchauffement climatique pourrait limiter la capacité aérobique des poissons, ce qui compromettrait leurs performances physiologiques à l’avenir. »

Juan Rubalcaba, auteur principal de l’article

Une récente étude internationale a d’ailleurs révélé que, durant l’année 2020, les températures moyennes entre la surface et une profondeur de 2000 mètres n’ont jamais été aussi élevées depuis 1955, date à laquelle les relevés ont débuté.

Un modèle inédit

Dans l’étude de McGill publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Science, les chercheurs y décrivent leur nouveau modèle créer « pour déterminer comment la température de l’eau, la disponibilité de l’oxygène, la taille et l’activité du corps affectent la demande métabolique d’oxygène chez les poissons ».

Le modèle se base sur des principes physico-chimiques qui analysent la consommation et la diffusion de l’oxygène à la surface des branchies en fonction de la température de l’eau et de la taille du corps.

« En incluant l’oxygène, ce modèle se distingue en prédisant les variations observées du taux métabolique chez les poissons du monde entier, contrairement aux théories actuelles, qui se concentrent principalement sur la taille et la température du corps », indique Art Woods, professeur à l’Université du Montana et coauteur de l’article.

En tout, les chercheurs ont comparé les prévisions du modèle aux mesures réalisées sur plus de 200 espèces de poissons. Afin d’obtenir un éventail de résultats, les taux de consommation d’oxygène ont été mesurés « à différentes températures de l’eau et chez des individus de tailles corporelles différentes », indique le papier.

Des effets déjà observés

Selon Art Woods, la hausse des températures que l’on observe sur le globe nuit déjà à plusieurs espèces de poisson.

Elles doivent s’adapter en migrant vers des régions plus froides ou en subissant des changements majeurs « comme le fait de réduire leur taille au fil des générations afin d’éviter les contraintes respiratoires », explique le professeur.

L’étude a été menée par l’Université McGill, l’Université de Radboud et l’Université du Montana. 

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