La plupart des citoyens du monde estiment que les changements climatiques sont une urgence mondiale, malgré la pandémie de COVID-19.
En effet, 64 % des personnes interrogées dans le cadre de l’initiative Vote populaire pour le climat du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) exigent des actions claires et à grande échelle pour contrer les effets des changements climatiques sur la planète.
Selon le PNUD, cette enquête représente « le plus grand sondage d’opinion sur les changements climatiques » jamais réalisé.
Il s’agit d’une étude couvrant 50 pays où vive plus de la moitié de la population mondiale, dont plus d’un demi-million de personnes de moins de 14 ans, une population clé qui n’est normalement pas en mesure de participer aux processus de vote traditionnels.
Le vote sur le climat a également montré que les gens sont conscients de l’ampleur des mesures nécessaires, qu’il s’agisse d’une agriculture respectueuse du climat, de la protection de la nature ou de l’investissement dans une relance verte.
Le vote sur le climat donne aux pays un mandat clair pour prendre des mesures globales en faveur du climat avec le soutien du public.Achim Steiner, administrateur du PNUD

(Image : Programme des Nations unies pour le développement)
Les résultats détaillés de l’enquête, ventilés par âge, sexe et niveau d’éducation, seront communiqués aux gouvernements du monde entier par le PNUD, qui a coorganisé cette enquête novatrice avec l’Université Oxford.
Dans de nombreux pays participants, c’est la première fois qu’un sondage d’opinion à grande échelle sur les changements climatiques est réalisé.
Avec un cycle de négociations décisif prévu pour le sommet des Nations unies sur le climat en novembre à Glasgow, au Royaume-Uni, 2021 semble être une année charnière pour les engagements des pays en matière d’action pour le climat.
L’enquête demandait aux personnes interrogées si les changements climatiques constituaient une urgence mondiale et si elles soutenaient 18 politiques climatiques clés dans six domaines d’action : l’énergie, l’économie, les transports, l’agriculture et l’alimentation, la nature et la protection des personnes.

(Image : Programme des Nations unies pour le développement)
Les résultats de l’enquête révèlent que les citoyens souhaitent souvent des politiques globales qui dépassent le cadre de mesures actuel, par exemple :
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- Dans 8 des 10 pays étudiés, où les émissions sont les plus élevées dans le secteur de l’électricité, une majorité d’entre eux soutiennent les énergies renouvelables.
- Dans quatre pays sur cinq où les émissions dues au changement d’affectation des terres sont les plus élevées et où les données sur les politiques privilégiées sont suffisantes, la majorité des personnes interrogées ont soutenu la conservation des forêts et des terres.
- Neuf pays sur 10 dont la population est plus urbanisée sont favorables à l’utilisation de voitures et de bus électriques, ou de vélos.
Ce sondage a été distribué dans des réseaux de jeux mobiles afin d’inclure des groupes de personnes difficiles à atteindre avec les méthodes de sondage traditionnelles, comme les moins de 18 ans.
Les experts en sondage de l’Université Oxford ont pondéré l’énorme échantillon pour le rendre représentatif des profils d’âge, de sexe et d’éducation des pays participants à l’enquête, avec une marge d’erreur de plus ou moins 2 %.
Les politiques de protection de l’environnement sont bien vues par les personnes sondées et reçoivent un large soutien. Les politiques les plus populaires étant :
- la conservation des forêts et des terres (54 % de soutien public),
- l’augmentation des énergies solaire, éolienne et renouvelable (53 %),
- l’adoption de techniques agricoles respectueuses du climat (52 %),
- l’augmentation des investissements dans les entreprises et les emplois verts (50 %).

(Image : Programme des Nations unies pour le développement)
Le professeur Stephen Fisher, du département de sociologie de l’Université Oxford, a déclaré que cette enquête montre que les réseaux de jeux mobiles peuvent non seulement atteindre un grand nombre de personnes, mais aussi faire participer différents types de personnes dans un groupe de pays divers.
Pour ce chercheur, les résultats montrent aussi clairement que la majorité de la population souhaite des mesures politiques solides et globales.
Le Canada et l’urgence climatique

Carte des projets financés dans le cadre de l’action climatique du Canada. (Image : ©Gouvernement du Canada)
En 2015, le gouvernement du Canada a promis 2,65 milliards de dollars pour le financement international de l’action climatique sur cinq ans.
En 2020, Ottawa a sollicité des commentaires du public pour éclairer l’élaboration de son approche en matière de financement international de la lutte contre les changements climatiques après 2020-2021.
Lors de discussions individuelles, de tables rondes et de webinaires organisés par le gouvernent canadien ou dans leurs mémoires, les participants aux consultations se sont appliqués à répondre à des questions clés liées aux secteurs d’investissement, aux éléments de programme, aux partenariats et aux mécanismes de prestation.
Ils se sont exprimés sur les moyens à prendre pour avoir la plus grande incidence et sur les principes qui devraient définir l’engagement futur du Canada dans le financement de l’action pour le climat.
Dans l’ensemble, les répondants avaient des messages d’appui, mais aussi des conseils sur la façon d’aller encore plus loin.
Neuf messages sont revenus à maintes reprises lors des consultations et dans les mémoires :
- Atteindre l’équilibre : accroître les efforts d’adaptation tout en investissant différemment dans l’atténuation. Le Canada devrait de toute urgence accroître ses investissements dans l’adaptation, en reconnaissant que les pays en développement subissent actuellement les conséquences néfastes des changements climatiques.
- Viser des bénéfices partagés. Le Canada devrait viser par son action des résultats d’adaptation et d’atténuation qui servent des objectifs plus vastes de développement et d’économie, dont la relance suite à la COVID.
- Renforcer la résilience des collectivités et favoriser les solutions locales. Le Canada devrait appuyer des solutions locales aux changements climatiques et renforcer la résilience des collectivités dans le contexte de l’objectif plus vaste d’amener des solutions à l’échelle locale.
- Mettre en œuvre un financement climatique sensible au genre. Le Canada devrait appuyer des mesures différenciées selon le genre dans tous les secteurs.
- Travailler en partenariat avec les peuples autochtones. Le Canada devrait s’assurer que son financement climatique respecte, favorise et fait progresser les droits des peuples autochtones et intégrer leurs points de vue, leurs besoins et leurs approches dans ses programmes internationaux en la matière.
- Revoir les mécanismes de financement : augmenter les subventions et modifier l’approche des prêts. Le Canada devrait accorder des subventions, particulièrement par le biais d’engagement bilatéral, pour atteindre des objectifs climatiques précis et faire progresser la lutte contre les changements climatiques tout en tenant compte des réalités de la COVID.
- Faire participer le secteur privé au Canada et dans les pays en développement. Les résultats des mesures d’adaptation et d’atténuation dans les pays en développement devraient s’appuyer sur les connaissances, le savoir-faire et l’expérience du secteur privé canadien.
- Mettre à contribution l’influence et le pouvoir de mobilisation du Canada. Le Canada devrait utiliser stratégiquement son pouvoir de mobilisation dans les enceintes internationales pour le financement climatique, notamment afin de réaliser des priorités en matière d’aide internationale.
- Intégrer les réalités de la COVID‑19. Le Canada devrait tenir compte du contexte de la COVID lorsqu’il réfléchit à sa démarche de financement international de l’action climatique, afin d’aider les pays en développement à mieux reconstruire.
RCI avec des informations du gouvernement du Canada et du Programme des Nations unies pour le développement.
Pour en savoir plus :
- Sécurité alimentaire et changements climatiques : constat préoccupant et collaborations prometteuses
- L’impact géopolitique des changements climatiques dans l’Arctique pour le Canada
- Changements climatiques : comment prévoir l’imprévisible?
- Banque du Canada : les changements climatiques bouleverseront l’économie
- Un Canada vert pour contrer les changements climatiques et les climatosceptiques
- Les changements climatiques représentent une menace de taille pour la santé publique
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