La première compagnie aérienne du pays a déclaré une perte nette pour 2020 de 4,65 milliards de dollars canadiens, contre un bénéfice de 1,48 milliard de dollars canadiens un an plus tôt. (Chris Helgren/Reuters)

Air Canada reste confiante malgré une perte annuelle record

La compagnie aérienne s’est dite confiante vendredi quant à l’avancée des discussions avec le gouvernement sur l’obtention d’une aide financière, comme elle enregistre sa plus grande perte annuelle en 19 ans.

La première compagnie aérienne du pays a déclaré une perte nette pour 2020 de 4,65 milliards de dollars, contre un bénéfice de 1,48 milliard un an plus tôt. Cela représente une baisse de 70 % comparé à 2019.

« Le présent communiqué sur les résultats du quatrième trimestre de 2020 et de l’exercice 2020 vient clore l’année la plus sombre de toute l’histoire de l’aviation commerciale, alors même qu’Air Canada rapportait depuis plusieurs exercices des résultats sans précédent et une croissance record », a indiqué Calin Rovinescu, président et chef de la direction d’Air Canada, en ajoutant que le nombre de passagers transportés par la compagnie a chuté de 73 % en 2020. 

Rappelons qu’Air Canada a réduit ses effectifs de plus de 50 % l’an dernier, soit 20 000 emplois.

« Je suis par ailleurs très encouragé par la nature constructive des discussions que nous avons eues avec le gouvernement du Canada au cours des dernières semaines au sujet d’une aide financière propre au secteur », a-t-il ajouté. 

« S’il n’y a aucune assurance à ce stade que nous parviendrons à un accord définitif sur un soutien au secteur, je suis, pour la première fois, plus optimiste à cet égard. »

Calin Rovinescu, président et chef de la direction d’Air Canada

Cette annonce a d’ailleurs fait augmenter le cours de l’action de l’entreprise de 5 % vendredi matin, selon Reuters.

Air Canada a réduit ses effectifs de plus de 50 % l’an dernier, soit 20 000 emplois. (Photo : iStock)

Dans une entrevue avec l’agence de presse, le chef du syndicat Unifor a indiqué que le gouvernement canadien avait promis aux compagnies aériennes nationales qu’une aide était « imminente », mais que le moment exact restait incertain.

« J’ai parlé au gouvernement fédéral ainsi qu’à Calin et à tout le monde et il n’y a aucun doute, c’est imminent », a déclaré Jerry Dias dans une entrevue téléphonique, sans donner plus de détails.

M. Dias demande à ce cette aide inclue un prêt à faible taux d’intérêt sur 10 ans et la suspension de la taxe sur le carburant pour les transporteurs canadiens.

Lors d’une entrevue avec des analystes, M. Rovinescu a, quant à lui, ajouté qu’il s’attend à une  » meilleure dynamique  » vers la fin avril par rapport aux tests de dépistage de la COVID-19 qui remplacent certaines quarantaines.

« Elle ne sera pas complètement éliminée, mais nous voyons la possibilité d’une quarantaine de cinq à sept jours », a ajouté le président d’Air Canada.

Rappelons que le Canada a des mesures aux frontières particulièrement strictes avec une quarantaine obligatoire de 14 jours à l’arrivée. À partir du 22 février, les voyageurs devront également subir un test de dépistage de la COVID-19 en arrivant en plus d’en avoir subi un avant de monter dans l’avion. Un isolement obligatoire dans un hôtel choisi par le gouvernement aux frais des voyageurs pendant deux à trois jours sera aussi obligatoire.

Interrogée par des journalistes sur les commentaires du PDG, la médecin en chef du Canada, Theresa Tam, a déclaré qu’il était « probablement prématuré pour le moment de savoir ce qui se passera à la fin du mois d’avril », rapporte Reuters.

Un avion de la compagnie canadienne Air Transat est garé à l’aéroport international Montréal-Trudeau. (Photo : Ryan Remiorz/La Presse canadienne)

Rachat de Transat A.T. approuvé par Ottawa

Jeudi soir, le gouvernement fédéral a approuvé l’acquisition de Transat A.T. par Air Canada, estimant qu’elle permet « de clarifier et de stabiliser l’avenir de l’entreprise » dans un contexte pandémique difficile.

Dans son communiqué, Ottawa justifie sa décision par plusieurs facteurs tels que « le niveau de service, les répercussions plus larges sur la société et l’économie, la santé financière du secteur du transport aérien et la concurrence ».

La situation chaotique dans l’industrie de l’aviation a aidé le gouvernement à prendre sa décision, en se fiant à certains arguments de Transat. Elle soulignait que l’incertitude actuelle jetait « un doute sur la capacité de l’entreprise à poursuivre son exploitation, car l’entreprise fait face à des difficultés financières importantes », mentionne le communiqué.

« L’acquisition proposée […] apportera une plus grande stabilité dans le marché canadien du transport aérien. Elle sera assortie de modalités strictes qui favoriseront la concurrence internationale et la connectivité, et protégeront les emplois. »

Omar Alghabra, ministre fédéral des Transports

La balle est désormais dans le camp de la Commission européenne pour approuver ce rachat.

Sa décision se fait attendre, sachant que des analyses préliminaires s’inquiétaient des effets du regroupement sur 33 liaisons entre le Canada et l’Europe et sur l’état de la concurrence.

La décision devrait être rendue le 15 février, mais cette date butoir pourrait toutefois être reportée si les deux entreprises s’entendent pour le faire.

Avec les informations de Reuters et Radio-Canada

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