La nouvelle est accueillie avec joie par le Conseil des régents de cet établissement et par l’Assemblée francophone de l’Ontario (AFO).
Pierre Riopel, régent de cette université, souligne qu’il s’agit d’un pas en avant dans la poursuite des études en français au niveau postsecondaire dans cette province où le français est en situation minoritaire. C’est un signe que le dialogue avec la communauté porte ses fruits, a-t-il commenté.
« Hier, le Conseil des régents de l’Université de Sudbury a adopté une résolution proposant que l’institution revienne à des racines francophones, par, pour et avec les francophones », a dit Pierre Riopel.
Les origines de cette université remontent en 1913. Elle était alors connue sous le nom de Collège du sacré cœur, à l’initiative des Jésuites. En 1960, une loi du gouvernement crée une fédération bilingue où se côtoient plusieurs religions.
Cet établisssement, où l’enseignement officiel en français et en anglais est approuvé dans les statuts de la législation ontarienne, a subi une évolution importante au fil des ans.
Elle est devenue non confessionnelle, il y a eu l’ajout de nouveaux programmes et l’agrandissement de son campus qui abrite cinq établissements d’enseignement, avec environ 10 000 étudiants : Fédération laurentienne, l’Université de Sudbury, l’Université Hutington, et Thorneloe.
Son modèle de bilinguisme, avec des cours offerts en français ou en anglais, est accepté avec enthousiasme au départ par les Canadiens français catholiques. Celui-ci ouvrait de réelles possibilités d’une plus grande influence, de participation, de collaboration, de partage d’idées et de culture dans le nord de l’Ontario.
Il s’avère que ce bilinguisme dans l’enseignement a été un objectif difficilement réalisable. En milieu minoritaire, les cours en français ou en anglais ne sont offerts qu’en fonction des besoins et du nombre d’étudiants.
C’est une situation qui défavorise largement les francophones qui ne peuvent recevoir de cours dans leur langue en quantité suffisante parce qu’ils ne sont pas assez nombreux.
Elle pose de façon tangible la question de l’insuffisance des services en français dans un pays où l’anglais est considéré comme la langue dominante.
C’est depuis près de deux décennies que ce modèle de bilinguisme est remis en question dans cette université.
Plusieurs voix se sont élevées au pays pour demander que la Loi sur les langues officielles soit revue. Ainsi, les études en français en milieu minoritaire pourraient être protégées.
En Ontario, cet appel a été appuyé par la revendication de la création d’une université francophone à plusieurs campus.
La transformation de l’Université de Sudbury en établissement entièrement francophone est l’aboutissement de cette revendication qui commence dans les années 2000, et qui, selon le président de l’AFO, Carol Jolin, « épouse les aspirations de la communauté franco-ontarienne ». Mais la tâche est loin d’être achevée.
« Bien sûr, même si nous franchissons une étape importante vers la gouvernance par, pour et avec les francophones au niveau universitaire dans le nord de l’Ontario, la partie n’est pas terminée. Nous tendons la main à nos partenaires des gouvernements provincial et fédéral pour appuyer l’Université de Sudbury à concrétiser ses aspirations », a ajouté le président de l’AFO.
Néanmoins, une nouvelle page s’ouvre pour cette université membre de la Fédération laurentienne.
Selon un communiqué conjoint de l’AFO et de l’Université de Sudbury, en plus de quelques données historiques de Radio-Canada
Lire aussi :
Université francophone en Ontario : des sous-ministres s’expliquent à Ottawa
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.