Solidarité sans frontières l’a surnommé Marlon, par souci de préserver son identité. Sa déportation serait imminente, même s’il présente toujours des symptômes de la COVID-19.
Marlon ne sait à quel saint se vouer depuis qu’on a décidé de l’expulser du Canada, jeudi, a confié Tanya Rowell Katzemba dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem.
Selon cette porte-parole de l’organisme Solidarité sans frontières, cette nouvelle est tombée comme un couperet. Ce migrant fait partie d’un lot de personnes en situation irrégulière au Canada, qui sont au Centre de détention de Laval, au Québec, en attendant une décision des autorités de l’immigration.
Mme Rowell Katzemba décrit des conditions de détention incompatibles avec les mesures de santé publique en contexte de pandémie.
Selon le communiqué de Solidarité sans frontières, « il y a trop de va-et-vient au sein des gardes et des employés du centre ». Les conditions de ventilation ne répondent pas aux normes, les espaces sont réduits et les couloirs où circulent les employés et les détenus trop étroits.
Ce portrait est révélateur de conditions de détention propices à la propagation de la COVID-19.
Il y a près d’un mois, on a assisté à une éclosion de cas dans ce centre. À la suite de la contamination de Marlon, au moins une dizaine d’autres détenus ont été déclarés positifs.
Bien que Marlon ait reçu par la suite un test négatif, sa santé est loin de s’améliorer. Des symptômes de la maladie persistent, comme la fatigue, les difficultés respiratoires, les maux de tête, etc.
C’est dans cette condition que ce dernier risque d’être déporté vers son pays d’origine, dès mardi.
Contrer une déportation abusive
Tanya Rowell Katzemba implore les autorités canadiennes afin qu’elles prennent en considération les risques pour cette personne.
Non seulement Marlon est épuisé et malade, mais il risque d’avoir à subir de la violence dans son pays.
Solidarité sans frontières a tenu à préserver son identité en gardant aussi secrètes les informations sur son pays d’origine.
Ce que l’ONG nous a dit au sujet de ce pays est qu’il s’agit d’un endroit où règne une certaine insécurité. Avant son départ, il y a près d’un an, Marlon et sa famille auraient été victimes d’attaques violentes.
C’est dans le but de trouver un lieu sécuritaire qu’ils ont choisi de migrer vers le Canada.
S’il est déporté mardi, Marlon sera séparé de sa femme et de son enfant qui ont entamé un processus pour accéder au statut de réfugié.
Comme lui, plusieurs personnes du Centre de détention de Laval ont entamé une grève de la faim, le 15 février dernier. Ils dénoncent de mauvaises conditions de détention en situation de crise sanitaire et le risque d’expulsion.
1/3 Samedi, les détenu-e-s ont suspendu leur grève de la faim après avoir courageusement refusé les repas pendant cinq jours. Leur combat pour la libération est plus urgent que jamais et leur principale demande reste la même: #liberezlestous#grevefaimlaval#statutpourtous pic.twitter.com/Pff4ysuGVA
— Solidarité sans frontières #StatusforAll (@SolidariteMTL) March 8, 2021
Ils exigent une libération immédiate et la régularisation de leur situation. Elles sont différentes d’un détenu à l’autre parce que les motifs de migration ne sont pas les mêmes dans chaque pays.
Selon un communiqué de Solidarité sans frontières, Twitter, YouTube et une entrevue avec une porte-parole.
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