L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) met de l’avant l’idée de protéger l’intégrité du programme d’immigration et de faire preuve d’équité envers celles des personnes qui entrent au Canada de façon légale, par respect de la loi. C’est ainsi qu’elle procède aux arrestations et détentions de migrants en situation irrégulière au pays, et lorsque leurs demandes de régularisation ne sont pas acceptées, certains peuvent se voir renvoyés dans leur pays d’origine. Crédit : Isotck)

Conditions de détention inhumaines à Laval : 2e grève de la faim des migrants

Une grève de la faim a commencé le 1er mars au Centre de vigilance des migrants de Laval. La présidente de l’organisme Solidarité sans frontière a confié à notre collègue du service espagnol de RCI, Paloma Martinez, qu’elle compte six migrants. Elle est considérée comme la quatrième depuis le début de la pandémie.

Katrina Larivière décrit des conditions des plus « inhumaines » pour ces personnes qui disent avoir souffert d’un confinement solitaire d’environ deux semaines.

Selon Mme Larivière, ce lieu de détention est infesté par la COVID-19. Quatre détenus ont présenté des tests positifs. Mais les multiples appels à leur libération, depuis une semaine, n’a reçu aucun écho des services frontaliers du Canada.

Ces détenus, tous placés en isolement, ne peuvent quitter leur cellule que dans des situations précises, comme pour prendre une douche ou pour faire un appel téléphonique.

Bien que ces derniers aient recommencé à boire de l’eau mercredi, la situation demeure préoccupante en raison des risques. Aux dernières nouvelles, le nombre de détenus en grève aurait augmenté depuis mardi, et l’enfermement dans laquelle ils se trouvent crée une situation d’urgence.

« Nous avons reçu des rapports de certains détenus disant que sept autres personnes seraient aussi en grève depuis hier ou aujourd’hui. Nous n’avons pas parlé directement à ces autres grévistes, donc nous ne pouvons confirmer cette information », a précisé la présidente de Solidarité sans frontière.

Bien que cette situation ne concerne pas des familles entières, cette organisation, qui appuie les migrants, estime que les services frontaliers ne devraient pas continuer à faire « la sourde oreille » dans un contexte aussi particulier.

En plus de rester inactive, même si des gestes s’imposent, l’Agence fédérale semblerait déterminée à poursuivre les arrestations et les détentions.

« Au printemps 2020, une dizaine de détenus ont fait une grève de la faim de huit jours. Une grande majorité avait été relâchée par la suite. Par contre, les services frontaliers ont continué à emprisonner des migrantes et des migrants par la suite », relève Mme Larivière.

Elle déplore la poursuite des détentions malgré la COVID qui met la vie des personnes en danger.

Les migrants ainsi détenus ne sont pas abandonnés par la population. Il y a eu une caravane de 15 véhicules, le 28 février, qui leur a témoigné son appui. Cette manifestation est intervenue au terme d’une première grève de la faim d’une personne détenue atteinte de la COVID-19, du 15 au 25 février. Elle demandait la libération immédiate de tous les détenus. Mais il va falloir en faire plus.

« Malgré un déferlement de soutiens envers les détenus dans les dernières semaines, les services frontaliers refusent toujours de les libérer », observe Katrina Larivière.

« La seule solution à la crise est la libération immédiate de tous les détenus », conclut-elle.

En vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, l’ASFC peut arrêter et détenir toute personne étrangère sur son sol, si elle a des « motifs raisonnables de croire qu’elle est interdite de territoire ».

Au cours des dernières années, et malgré la COVID-19, plusieurs personnes migrantes en provenance des États-Unis et d’autres pays ont pu entrer illégalement sur le territoire canadien, espérant y trouver une meilleure vie. Plusieurs ont contribué à la société, en première ligne, durant la pandémie. Pourtant, leur statut est loin de se régulariser.

Selon des informations de Solidarité sans frontière.

Lire aussi :

Les ONG dénoncent les politiques qui ne protègent pas assez les travailleurs migrants

COVID-19 : des travailleurs de foyers de soins risquent la déportation

Catégories : Société
Mots-clés : , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.