La situation préoccupe les travailleurs qui reprochent au gouvernement du Canada de les avoir laissés sur le carreau, alors que la crise de COVID-19 prend de nouvelles proportions.
L’Association internationale des pilotes de ligne, qui représentent près de 60 000 pilotes qui travaillent pour une trentaine de compagnies au Canada et aux États-Unis, s’offusque du peu d’intérêt porté à la situation des travailleurs.
Malgré les multiples aides fédérales durant la crise pour soutenir les différents secteurs d’activité et les entreprises durement touchés à l’échelle du pays, un porte-parole de la branche canadienne de l’ALPA a soutenu jeudi qu’il n’agit pas comme il se doit.
Cette situation fragilise une industrie déjà pratiquement laminée par les effets délétères de la crise sanitaire.
« Plus de 400 employés, dont moi-même, ont été mis à pied en date d’aujourd’hui », déplore Tim Perry, le président du volet canadien de l’Association, dans un communiqué.
Soulignant le fait que depuis le début de la pandémie, une part importante du personnel dans le secteur de l’aviation a été congédiée, en raison des impacts trop importants de la crise, M. Perry a invité le gouvernement à prêter l’oreille aux doléances exprimées dans ce secteur. L’aviation au Canada semblait pourtant avoir du vent dans les ailes avant l’intrusion de la pandémie.
« Avant la COVID-19, l’industrie employait plus de 141 000 Canadiens, avec une empreinte économique de 50 milliards de dollars et soutenait des millions d’autres bons emplois et familles partout au pays »,a-t-il souligné.
Le secteur de l’aviation est considéré comme l’un des moteurs économiques du pays, en raison de son importance dans la circulation des personnes et des biens, en plus de l’impact touristique qu’il a sur le Canada.
En 2018, le secteur de l’aérospatial a contribué à hauteur de 25 milliards de dollars au PIB national, avec 213 000 emplois. Les dépenses de consommation des employés associés ont représenté une contribution de 5 milliards de dollars de plus, et induit 53 000 emplois.
L’employé au centre de toute stratégie d’intervention
Le président de la branche canadienne de l’ALPA invite le gouvernement à travailler en étroite collaboration avec les acteurs de ce secteur. L’objectif est de lui insuffler une nouvelle dynamique. À quelques semaines du budget fédéral, l’ALPA souhaiterait ainsi voir les attentes du secteur de l’aviation être prises en compte.
Le partenariat souhaité donnera l’occasion aux deux parties « d’évaluer pleinement les solutions ».
« — il s’agit de — garantir une industrie solide et stable, avant qu’il ne soit trop tard ». Tim Perry.
« À moins de trois semaines du budget fédéral, nous continuerons de promouvoir nos nombreuses recommandations bien articulées et fondées sur la science, et nous encourageons les groupes sociaux, tels que l’ALPA, à participer aux discussions concernant la mise en œuvre d’un programme d’aide financière ciblé à l’aviation qui offre un soutien direct aux compagnies aériennes […] », a affirmé M. Perry.
plusieurs compagnies aériennes, à l’instar de Air Transat et de Air Canada, ont été contraintes de revoir leurs effectifs à la baisse, durant cette crise. À ce jour, une incertitude plane toujours sur l’avenir professionnel de 5000 employés d’Air Transat, ce que déplore l’ALPA.
« Notre gouvernement a passé 18 mois à délibérer sur la vente imminente de cette compagnie aérienne à un autre concurrent de l’industrie, ce qui n’a fait qu’accroitre l’incertitude ». – Jim Perry.
En plein dans une troisième vague de la pandémie dans plusieurs régions du Canada, les effets de la crise iront grandissant, en raison des fermetures et des reconfinements annoncés de part et d’autre. À cela viennent se greffer les mesures de restriction visant les voyages nationaux et internationaux.
Les employés devraient être au cœur de la stratégie d’intervention dans le secteur de l’aviation, a suggéré le président de la section canadienne de l’ALPA.
« Toute aide financière à l’industrie qui ne soutient pas les employés serait considérée comme un échec de ce gouvernement », a-t-il conclu.
Selon un communiqué de l'ALPA
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