La compagnie aérienne WestJet a annoncé vendredi de nouvelles mises à pied et une réduction de sa capacité de vol d’un tiers tout en mettant la faute sur les nouvelles mesures aux frontières imposées par le gouvernement fédéral.
L’entreprise basée à Calgary a indiqué dans un communiqué qu’elle licenciait 1000 employés répartis dans le groupe d’entreprises rattachées à WestJet.
Les salariés seront « touchés par une combinaison de congés, de licenciements temporaires, de congés sans solde et de réduction des heures de travail », a précisé la compagnie, ajoutant que les embauches seraient également gelées.
« Immédiatement après l’annonce du gouvernement fédéral concernant les tests à l’arrivée le 31 décembre, et avec la poursuite de la quarantaine de 14 jours, nous avons constaté une réduction significative des nouvelles réservations et des annulations sans précédent », a déclaré Ed Sims, président et directeur général de WestJet.
Depuis le 7 janvier, Ottawa impose à tout voyageur entrant au Canada par voie aérienne de présenter un test COVID-19 négatif datant d’au moins 72 h. Les arrivants autorisés à entrer sur le territoire devront également se placer en quarantaine pendant 14 jours dès leur arrivée.
La demande d’un test au départ a été vivement critiquée par les compagnies aériennes dès son annonce fin décembre.
Le Conseil national des lignes aériennes du Canada affirmait alors que l’annonce avait été faite « sans coordination préalable avec l’industrie, et avec de nombreux détails opérationnels et de communication importante qui restent à déterminer ».
Une lettre de dernier recours avait notamment été envoyée mercredi au ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, afin qu’il annule sa décision ou du moins la modifie. La requête des dirigeants d’Air Canada, de WestJet, d’Air Transat et de Sunwing — ainsi que de deux grandes associations commerciales, l’Association du transport aérien international et le Conseil national des lignes aériennes du Canada, est restée sans réponse.
« Nous avons plaidé au cours des dix derniers mois pour un régime de tests coordonné sur le sol canadien, mais cette nouvelle mesure hâtive cause aux voyageurs canadiens un stress et une confusion inutiles et risque de rendre les voyages trop coûteux, infaisables et inaccessibles pour les Canadiens pendant des années », a ajouté M. Sims.
Le SCFP, le syndicat qui représente le personnel de WestJet a déclaré vendredi à CBC News que 175 agents de bord de la principale compagnie aérienne seront licenciés, et 24 autres chez Swoop, son transporteur à bas prix.
Les employés des deux groupes avaient initialement été licenciés en avril avant d’être rappelés au cours de l’été, et sont maintenant licenciés pour une deuxième fois pendant la pandémie.
80 % moins de vols
En plus des licenciements, WestJet a annoncé qu’elle supprimera environ 30 % de sa capacité de vol actuellement prévu pour février et mars, soit une réduction de plus de 80 % par rapport à l’année précédente.
Au niveau international, cela représente seulement 5 vols quotidiens cette année contre 100 l’an dernier.
Plus de 230 départs hebdomadaires seront ainsi annulés, dont 160 vols domestiques.
Une douzaine de vols normalement permanents vers des destinations ensoleillées au départ d’Edmonton, de Calgary et de Vancouver ont été supprimés.
Le service saisonnier vers les lieux suivants a également été réduit :
- Antigua.
- Aruba.
- La Barbade.
- L’île de Bonaire, dans les Caraïbes.
- Huatulco, Mazatlán et Ixtapa, Mexique.
- Londres, Gatwick.
- Nassau, Bahamas.
- Port of Spain, Trinidad et Tobago.
- San Jose, Costa Rica.
- Tampa, Floride.
- Turks et Caicos.
En définitive, la compagnie aérienne n’assurera qu’environ 150 départs quotidiens, soit des niveaux similaires à ceux atteints en juin 2001.
Il ne s’agit pas de la première coupure pour la compagnie aérienne. En octobre dernier, elle avait déjà annoncé la suspension de 80 % ses vols depuis et vers le Canada atlantique en raison de la baisse du trafic et de l’augmentation des frais liés à la pandémie de COVID-19.
En juin dernier, WestJet avait aussi annoncé la mise à pied de 3 333 employés à travers le pays et avait conclu un marché avec les pilotes pour qu’ils réduisent leur salaire de 50 % afin d’éviter de nouveaux renvois.
Au début de la pandémie, la compagnie avait également annoncé le licenciement de 6 900 travailleurs agents de bord et pilotes.
Avec les informations de CBC News.
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