La pénurie de la main-d’œuvre frappe si durement le Québec que les entreprises en arrivent à refuser des contrats. Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a pris la mesure du problème. Grâce à un sondage auprès des entreprises de 25 à 250 employés, dans tous les secteurs, le CPQ dresse un état des lieux qui demande des actions urgentes.
Le tableau est peu reluisant, et la situation risque de s’aggraver si la relance économique n’est pas aussi soutenue après la pandémie.
En effet, le sondage met en lumière le fait que la pénurie frappe de plein fouet les entreprises dans toute la province, pourtant plusieurs tournent au ralenti depuis plus d’un an en raison des restrictions liées à la COVID-19.
Lorsque l’activité reprendra à son plein régime, plusieurs compagnies seront en difficulté, d’où l’importance d’anticiper les solutions.
Réitérant le souhait des chefs d’entreprises, le président du CPQ, Karl Blackburn, recommande aux autorités de revoir à la hausse les seuils d’immigration.
Les patrons ont dit miser davantage sur l’immigration comme première source de recrutement de la main-d’œuvre, avant la formation et la robotisation.
Il faut observer qu’au cours des dernières années, le Québec a réduit de façon considérable les taux d’immigration. Ceux-ci se situent autour de 12 % aujourd’hui.
Par ailleurs, Québec doit alléger les démarches administratives qui rallongent les délais de traitement des demandes.
Contrairement aux autres provinces où elles aboutissent au bout de trois à six mois, au Québec, il faut parfois attendre plus de deux ans.
La question de l’intégration des immigrations représente aussi un point d’intérêt, car il ne suffit pas de faire venir des gens au Québec. Il convient de leur donner la chance de travailler et de contribuer à la hausse de la production des entreprises. C’est du moins ce que mentionne le CPQ.
Presque tous les secteurs sont en manque de main-d’œuvre.
Parmi les plus durement touchés par la pénurie, on a souvent mentionné le secteur de la construction, du commerce de détail, de la santé et des services sociaux, de l’enseignement et de la fabrication, entre autres.
– 150 000 postes à pourvoir;
– taux de chômage à son plus pas niveau en mars : 6,5 %;
– les entreprises de 25 à 250 employés ont répondu;
– 93,7 % ont des enjeux d’embauche;
– 49,7 % ont dû refuser des contrats en raison de la pénurie;
– pour 42,5 %, il faut absolument des travailleurs qualifiés;
– seuls 14 % recherchent des travailleurs qui ne sont pas nécessairement qualifiés;
– 42,8 % soutiennent qu’il faut miser sur l’immigration;
– pour 30 %, il faut soutenir davantage la formation;
– 14,9 % affirment qu’il faut mettre l’accent sur l’innovation et la robotisation;
– 12,3 soutiennent qu’il faut prioriser les travailleurs d’expérience, les personnes handicapées et les personnes judiciarisées.
On observe que près de la moitié des répondants sont favorables à l’ouverture à l’immigration comme source de recrutement. C’est presque la même proportion qui exige des travailleurs qualifiés.
Il se pose souvent un problème d’intégration des immigrants qui arrivent au pays avec des diplômes qui ne sont pas automatiquement reconnus. Cela représente un frein à leur intégration au marché du travail.
Certains sont obligés de retourner aux études pour une remise à niveau, mais leur âge au moment où ils souhaitent occuper un poste peu parfois représenter une barrière.
Selon un communiqué du Conseil du patronat du Québec
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