Radio-Canada a rapporté que l’établissement bilingue s’est placée sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), au début du mois de février.
Cette université, qui offre des programmes à 5870 étudiants en anglais et à 1345 étudiants en français, est en proie à d’importantes difficultés financières.
Si le montant total du déficit est difficile à établir, l’Association des professeurs d’université du Canada soutient que la source est connue. Elle résiderait plus dans les mauvais choix de gestion que dans la baisse des inscriptions et la rémunération du personnel enseignant.
On a appris, mi-février, qu’elle a décidé de mettre à pied une dizaine d’enseignants et de supprimer jusqu’à 60 programmes.
À l’issue d’une réunion à huis clos, des sénateurs de cette université ont confié, sous le couvert de l’anonymat, que les programmes en français allaient souffrir davantage que les autres de cette décision.
Étant donné que ces programmes comptent peu d’étudiants, ils auraient été ciblés parce que leur maintien coûte très cher.
Dans le Nord-Est ontarien, où les francophones représentent un quart de la population, une telle décision est défavorable au maintien de la vitalité tant culturelle, sociale qu’économique.
Des élus se mobiliseront pour infirmer cette décision, survenue moins de deux ans après que le gouvernement ontarien a réduit le financement universitaire de 360 millions de dollars. Il avait alors abaissé les droits de scolarité de 10 % et les avait gelés jusqu’en 2021.
La situation de l’Université Laurentienne a suscité des réactions jusqu’à Ottawa. La ministre des langues officielles, Mélanie Joly, a fait part de la volonté du fédéral de voler au secours de cette institution, à condition qu’elle fasse connaître ses besoins.
L’université a récemment sollicité la somme de 100 millions de dollars pour assurer la gestion des indemnités de licenciement et les cessations d’emploi.
Une porte-parole de la ministre ontarienne des Affaires francophones et des Transports, Caroline Mulroney, a confié à Radio-Canada lundi que « la Laurentienne reçoit plus de subventions que toutes les autres universités ».
Plusieurs sommes lui ont été accordées ces derniers mois.
On retiendra de cette annonce que les subventions du ministère des Collèges et Universités représentaient plus de 40 % du revenu total de la Laurentienne en 2019-2020, comparativement à 23 % de l’ensemble du secteur des universités.
En plus, il faut considérer les subventions des gouvernements pour soutenir l’enseignement des programmes en français dans cette province d’une façon générale.
Ce sont les besoins de 622 000 Franco-Ontariens qui seraient ainsi couverts, en ce qui a trait aux études postsecondaires.
Les investissements fédéraux de 2019 à 2024 sont estimés à plus de 63 millions de dollars. Un montant équivalent doit être investi pendant cette période par le gouvernement de l’Ontario.
Selon des informations de Radio-Canada et une déclaration de la porte-parole de la ministre des Affaires francophones et des Transports de l’Ontario.
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