Actuellement, un homme violent doit attendre 2 mois, en moyenne, pour avoir accès aux services de soutien aux hommes violents - Photo : iStock / Evgeniy Anikeev

Québec : appui financier pour les programmes d’aide aux hommes violents

« Briser le cycle de la violence à sa source en soutenant les organismes d’aide aux hommes violents. » C’est l’un des objectifs que s’est fixés le gouvernement du Québec dans sa stratégie pour faire face à la vague de féminicides que connaît la province depuis le début de l’année.

La ministre de la Sécurité publique du Québec, Geneviève Guilbault, a annoncé jeudi un « financement additionnel de 19,8 millions de dollars aux organismes d’aide aux hommes ayant des comportements violents dans un contexte conjugal ou familial ».

Il y a une semaine, le gouvernement consacrait une enveloppe de 223 millions de dollars aux organismes qui aident les femmes victimes de violence conjugale.

En conférence de presse, elle a soutenu qu’un « tabou historique est ainsi levé ». Car, selon la ministre, les précédents gouvernements étaient peu enclins à financer des organismes d’aide aux hommes pour endiguer le fléau de la violence conjugale.

De droite à gauche : Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique, Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, et Sabrina Nadeau, directrice générale de l’association À coeur d’homme en conférence de presse à Québec Photo : La Presse canadienne/Jacques Boissinot

« Pour lutter contre la violence faite aux femmes, il faut agir sur tous les fronts. Le financement accru que nous consentons aux organismes intervenant auprès des hommes violents est l’une des mesures primordiales de notre plan d’action d’urgence, soutenu par une enveloppe de près de 223 millions de dollars. Parce que prendre en charge un homme violent ou à risque de le devenir, c’est aider sa femme et ses enfants. Merci à tous les organismes qui effectuent ce travail d’intervention essentiel et déterminant dans notre combat pour éviter d’autres féminicides. Rappelons-nous toujours que la violence conjugale, c’est l’affaire de tout le monde. Nous devons tous la refuser, et demeurer attentifs aux femmes et aux enfants. » – Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique du Québec

« Les sommes supplémentaires annoncées serviront à réduire les délais en vue d’obtenir des services pour les hommes en crise et d’augmenter l’offre de service », ajoute le gouvernement.

Actuellement, un homme violent doit attendre deux mois, en moyenne, pour avoir accès aux services de soutien.

Sur le terrain, l’aide gouvernementale ira à 36 organismes. Ils pourront ainsi embaucher une soixantaine d’intervenants additionnels.

« Les organismes œuvrant auprès des hommes aux prises avec des problèmes d’impulsivité, de contrôle, de violence conjugale ou familiale pourront ainsi développer et bonifier leur offre de service en embauchant, à court terme, des ressources pour garder le contact avec les hommes. Comme ces derniers hésitent souvent davantage à aller chercher de l’aide, un outil technologique sera aussi mis au point afin de cibler les ressources à proximité et de favoriser un accès rapide aux services », dit la ministre.

« Pour briser le cycle de la violence conjugale, il faut miser notamment sur la disponibilité de ressources d’aide aux hommes violents. C’est là un maillon fondamental, qu’il ne faut surtout pas négliger. Le travail accompli par les organismes œuvrant auprès des hommes est admirable. Mais ils ont besoin de ressources accrues pour mieux intervenir, et surtout plus rapidement, lors de situations de crise. » – Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux

Présent à la conférence de presse, le ministre délégué à la Santé, Lionel Carmant, a affirmé l’importance d’inclure la violence verbale, psychologique, sexuelle ou financière dans la notion de violence conjugale.

Sabrina Nadeau, directrice générale de l’association À coeur d’homme, estime que les programmes d’aide aux hommes violents donnent des résultats depuis une trentaine d’années.

« Oui, ça fonctionne. Il y a des résultats. La problématique est souvent complexe et l’impact variable », a-t-elle affirmé.

Avec les informations de La Presse canadienne et du gouvernement du Québec
Catégories : Société
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