Toute jeune fille au Sénégal, Lydie Olga Ntap grandissait dans un univers … québécois.
De fait, la jeune fille a entamé ses études primaires auprès d’institutrices canadiennes françaises (on disait peu « québécoises » à cette époque pas si lointaine).
« J’ai même commencé à giguer (dans traditionnelle québécoise) en Afrique», affirme-t-elle dans un grand éclat de rire.
Cette femme de tête, mère, épouse, femme d’affaires a grandi dans une famille très portée sur les causes féministes.
Une de ses tantes a même créé le premier Musée de la Femme en Afrique.
À son arrivée au Canada, la jeune Lydie Olga est confrontée à des réalités diverses de la condition féminine.
L’idée de créer un musée comme l’a fait sa tante au Sénégal prend tout naturellement forme.
Depuis, le Musée de la Femme, situé à Longueuil juste au sud de Montréal, a pour mission de faire connaître le rôle joué par les femmes, dans l’histoire du Québec et de promouvoir la condition féminine.
« Les Québécois ne savent pas qu’à une certaine époque, c’était une femme qui était propriétaire de l’Ile d’Orléans dans le fleuve Saint-Laurent près de Québec. Et il y a des tonnes de ces histoires que nous voulons faire connaître » dira Lydie Olga Ntap.
Être femme, immigrante et noire
Quelle est sa vision du Mois de l’histoire des Noirs?
« C’est encore une célébration nécessaire. Beaucoup de chemin a été fait mais il en reste tellement à parcourir »
Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, le Musée de la Femme qu’elle dirige, propose une exposition gratuite intitulée « Parures de tête » au cinéma du Parc à Montréal.
« À l’époque de l’esclavage aux États-Unis, les femmes tressaient les cheveux des enfants de telle sorte que les fuyards pouvaient lire la coiffure qui indiquait les routes plus sûres vers le nord et la liberté. Un Google Map avant l’heure».
Lydie Olga Ntap est l’invitée au micro de Raymond Desmarteau